La refonte de la catégorie Belascain avec un niveau unique, a largement modifié la donne pour bien des jeunes et des clubs. Certains ont réussi à tirer leur épingle du jeu, à l’image de Grenade, Lombez, Balma (qualifiés en 8ème de finale du Championnat de France), voire de Gimont et du FCTT (éliminés en 16ème). Nous avons demandé à Jules Julian, jeune co-entraîneur de Balma avec Paul Schlegel, de nous donner sa vision de ce niveau en constante évolution. Son parcours atypique et sa connaissance du jeu sont à découvrir, et peut-^tre une des explications à la réussite de l’équipe cette année (par Jonah Lomu)
Jules, de manière générale, que peut-on dire de la catégorie Belascain cette année ?
Tout d’abord qu’il y avait 190 équipes engagées au début, réparties en 19 poules. C’est beaucoup trop. D’autant que le tirage des poules a été officialisé mi-septembre, pour commencer quinze jours après. Difficile dans ce cas d’être prêts, les jeunes sont étudiants ou travaillent, ils ne peuvent pas s’engager comme ça. Ainsi, il y a eu des forfaits, par manque d’effectif, mais surtout à cause de la mauvaise coordination de la FFR. Ce niveau réclame de l’exigence, avec au minimum trois entraînements par semaine.
Quelle serait la solution ?
Il faut reconsidérer ce niveau. Tout le monde ne peut pas prétendre à l’élite. Il y a de trop grandes disparités entre les clubs. Il faudrait qu’il y ait deux niveaux Belascain, avec deux poules dans le sud et deux autres dans le nord par exemple. Faire des poules régionales serait une bonne chose. Cela permettrait d’avoir un championnat plus homogène, sans trou dans le calendrier. Les jeunes seraient mieux préparés pour jouer en fédérale, car c’est tout de même l’objectif à la base. Le niveau espoirs est fait pour alimenter les clubs pro, les Belascain vont rehausser le niveau fédérale. C’est le cas ici à Balma, 13 jeunes ont déjà joué en réserve ou en une.
Comment avez-vous construit cette équipe justement ?
De mon côté, j’ai supervisé pas mal de jeunes, pour leur dire qu’on montait une équipe. Avec du réseau et du travail, on a réussi à créer un bon groupe. J’accorde beaucoup d’importance à la dimension humaine, pour moi c’est 80% de la réussite d’un projet. A niveau égal, voire même moindre, je préfère avoir un mec qui a la tête sur les épaules, sur qui on peut compter totalement et en toute circonstance.
Visiblement, ça a marché cette année ?
Il y a eu un stage fondateur en début de saison à Carmaux. Les gars venaient de tous les horizons, on partait de zéro ou presque. La qualification, je la prends comme une récompense d’un gros travail. Nos jeunes ont mis beaucoup d’engagement devant, en touche, en mêlée. On reste perfectible derrière, mais on a bien progressé aussi.
Tout comme vous au poste d’entraîneur, vous avez un parcours plutôt atypique à votre âge (25 ans)…
Je me suis blessé à l’épaule, c’était opérable, mais sans garantie de succès et surtout avec le risque probable de rechute. Entraîner, c’était logique pour moi. J’étais toujours réceptif aux stratégies, aux préparations, donc j’ai suivi une formation au comité, pour avoir mon brevet fédéral, chapeauté par l’excellent Philippe Laurent. Il y avait des intervenants de grande qualité comme Cédric Heymans, Hugo Mola, David Gérard et d’autres. Je vise le diplôme d’état.
Vous avez un très faible écart d’âge avec vos joueurs
Oui, mais ils connaissent les limites. Je parlais des qualités humaines des gars que l’on a recruté avec Paul (Schlegel), qui co-entraîne avec moi et qui a 25 ans aussi, on le retrouve à ce niveau. Il y a de la proximité évidente, mais beaucoup de respect aussi. On les a recruté, on est allés les chercher pour un projet auquel ils adhèrent. Tout le monde en tire profit, et on vit une superbe aventure.