L’année dernière, une lésion t’a empêché de venir t’installer en France, mais tu as finalement pu réaliser ton rêve cette année. Pourquoi avais-tu envie de venir t’installer en France ?
C’est quelque chose qui me tenait à cœur depuis mes débuts dans le rugby. Je voulais vivre l’expérience d’un rugby « authentique » en France, j’en avais jusque-là seulement entendu parler par les entraîneurs et mes coéquipiers français.
Le rugby a donc joué un rôle prépondérant dans ta décision de t’installer à Toulouse.
Bien sûr. Je ne serais pas parti vivre dans le nord de la France. Rugbystiquement parlant, Toulouse est une des villes européennes les plus importantes. Dans le Midi, le rugby tient une place impressionnante. Aussi petits qu’ils soient, tous les villages possèdent un terrain et un club de rugby.
Quelles sont tes activités en France ?
Je suis encore étudiant à l’Université de Murcia, et j’ai encore des examens à passer, que je prépare malgré la distance. J’étudie également le français dans une académie de langues (NDLR : Le Mirail). Et je fais du rugby, beaucoup de rugby. Mon équipe est le Rugby Club Revélois. Nous jouons en Honneur, qui équivaut à un niveau assez moyen, même s’il me donne déjà du fil à retordre. Pourquoi avoir choisi Revel ?
À vrai dire, c’est le club qui m’a choisi. J’ai participé à des entraînements avec plusieurs équipes, et au bout d’une semaine, Revel m’a rappelé. Ils cherchaient justement un joueur correspondant à mon profil. Après une réunion et une semaine d’entraînements, j’ai décidé de prendre une licence chez eux pour cette saison.
Comment se passe ton intégration ? Comment as-tu été accueilli au sein du club ?
À cause de la langue, mon intégration dans l’équipe n’a pas été facile, mais je commence peu à peu à trouver mes marques et à me débrouiller au niveau du jeu. Ils ont tous été adorables avec moi, et ils ont même baptisé une combinaison de jeu « l’Espagnole » en mon honneur ! Une telle cohésion au sein de l’équipe est très importante. Nous mangeons, nous dînons et nous buvons aussi très souvent ensemble au foyer du Club.
Toulouse est une ville célèbre, notamment pour son équipe de rugby, le Stade Toulousain. Qu’est-ce que cela fait d’être dans une ville où le rugby se vit avec une telle passion ? As-tu été surpris par la ferveur que suscite notre sport ?
En Espagne, il n’existe rien d’autre que le football, et j’ai été extrêmement impressionné de voir à quel point le rugby représente, ici, bien plus qu’un sport. La culture rugbystique est partout, et il y a des images de joueurs et des boucliers d’équipes partout en ville. Les bars et les pubs toulousains se remplissent de spectateurs venus voir les matches du Stade. Les gens adorent le rugby. Je joue dans une petite équipe de faible niveau, mais au dernier match, il y avait plus de 500 spectateurs. Ces derniers payent l’entrée tous les dimanches pour venir assister aux rencontres. Ici, le rugby est un art de vivre à part entière.