Ancien troisième ligne centre passé par Quillan et Marmande de la grande époque, Jean Barrull est venu s’installer en vallée d’Aure, à Arreau (65). Il a vite été sollicité par Saint-Lary, à quelques kilomètres de là, pour prendre la présidence du COS et assurer la succession de Jean-Marie Mir, l’été dernier. Une tâche difficile, qui plus est, à l’aube d’une saison charnière particulièrement compliquée, qui a vue le club passer de la fédérale 3 à la 1ère série. Il a accepté le challenge avec cette force et cette tranquillité propres aux hommes qui ont les épaules larges… (par GR Vin)
Jean Barrull, tout d’abord, comment expliquer cette relégation « surprise » juste avant le début de la saison ?
C’est un peu la résultante d’années difficiles, donc c’était finalement prévisible. Cela aurait pu arriver plus tôt, mais la cause, c’est surtout le problème d’effectif. Au 30 août, on avait 31 licences. C’est le cumul de trois éléments qui a fait que ce n’était pas possible de continuer à cet étage. Les 31 licences ne sont pas suffisantes pour présenter une équipe réserve en Fédérale 3 tous les dimanches. La deuxième raison dans ces 31 licences, c’est qu’il n’y avait pas suffisamment de première ligne. La troisième enfin, c’est la montée de Lannemezan qui leur a interdit d’avoir des jeunes en rassemblement, donc 10 juniors ont signé au CAL. Du coup la situation n’était pas viable car on ne pouvait satisfaire aux exigences de la fédérale.
Comment avez-vous vécu cette relégation ?
Si on restait en fédérale 3, on déclarait forfait en septembre et c’était la mort du rugby dans la vallée. Et plus généralement dans les vallées excentrées. On voulait être rétrogradé en honneur mais ça n’a pas été négociable, donc on est repartis en 1ère série avec quand même possibilité de remonter si d’aventure, on le gagne sur le terrain. Mais on a interdiction de faire le championnat de France pendant deux ans. Cela peut paraître dur mais c’est quand même fondé. Comment je l’ai vécu ? Ça ne fait plaisir à personne, aux dirigeants ou aux joueurs de repartir en 1ère série, mais c’est comme cela, ce n’est pas non plus une catastrophe. Certains disent que St Lary est descendu pour aller chercher un titre, mais ce serait croire qu’on n’aime pas le rugby et ce n’est vraiment pas le cas. On n’a pas été rétrogradé par plaisir.
« Besoin de tout le monde pour faire vivre le rugby en fond de vallée… »
Et maintenant quels sont les objectifs du club ?
On va repartir et en profiter pour restructurer le club. La priorité sera l’Ecole de Rugby, on a 20 enfants de plus que l’an dernier et on est 65 à l’EDR. Il y a des éducateurs motivés. J’aimerais pouvoir dire que dans quatre ans on aura une équipe de cadets propre au club. Ce qui est envisageable compte tenu du nombre de jeunes actuel par catégories, et si en quatre ans on en trouve 10 de plus, ce serait bien. Je suis assez optimiste pour y arriver c’est l’avenir du club. On a aussi restauré avec Lannemezan une collaboration, et d’anciens juniors sont revenus au club, dont trois sont en double licence. Ceux qui sont bons joueront à Lannemezan et tant mieux pour eux, les autres reviendront j’espère.
On vous sent déterminé…
Des anciens joueurs et dirigeants reviennent au club, on a 45 licences en séniors, ce qui est pas mal, donc déjà de ce point du vue, c’est bien. On a besoin de tout le monde pour faire vivre le rugby en fond de vallée. Je suis certain que l’on peut y arriver oui. Je vais m’employer à essayer d’atteindre ces objectifs et que le COS continue à exister pour porter haut les couleurs du club.
Le point classement
Saint-Lary a remporté tous ses matchs, dont 7 avec bonus offensif à la clé. Dont le dernier en date, dimanche dernier contre Aureilhan (54-18).
Mais dans cette poule 3, le COS a fort à faire avec Boulogne sur Gesse, deuxième à deux unités seulement (9 victoires, dont 7 bonifiées). Le match aller avait donné lieu à un joli bras de fer remporté par les haut-pyrénéens en terre commingeoise. Le match retour, prévu le 13 janvier prochain à Saint-Lary risque d’être aussi chaud sur le pré que glacial dans les airs. A ne pas manquer donc…