Itinéraire Bis – Emmanuel Marin (Châteaurenard), pilier « gaucho » qui penche à droite
Notre rubrique Itinéraire Bis vous propose de découvrir certains des joueurs étrangers évoluant dans les divers championnats de Fédérale. Aujourd’hui, rencontre avec Emmanuel Marin, le droitier argentin du Rugby Club Châteaurenard… (Par Marco Matabiau)
Rugby Amateur: Bonjour Emmanuel. Date et lieu de naissance ?
Emmanuel Marin: Je suis né le 31 décembre 1993 à Rio Gallegos, en Argentine. Une ville de Patagonie, qui est la capitale de la province de Santa Cruz.
RA: Quand et comment as-tu commencé à jouer au rugby ?
EM: J’ai débuté à Rio Gallegos à l’âge de huit ans. A 18 ans, j’ai déménagé à Buenos Aires, la capitale. La ville a son propre championnat dans lequel j’ai alors commencé à évoluer. J’ai ensuite muté pour le Club Atlético San Isidro, en Première Division du championnat de Buenos Aires justement.
RA: Parle-nous de ton arrivée en Europe…
EM: Avant tout, il faut savoir que pour moi, jouer en Europe était un rêve. On avait beaucoup d’exemples de joueurs argentins qui avaient franchi le pas, Martin Skelzo par exemple. Je suis d’abord arrivé en Italie, au Rugby Club I Medicei, à Florence. J’y suis resté un an, puis je suis parti jouer en Espagne. D’abord au Pays Basque, à Gexto Artea, puis au CRC Pozuelo, dans la région de Madrid, avec lequel nous avons gagné le championnat et accédé à la Première Division.
RA: Et la France?
EM: Pour la saison 2022-2023, je me suis engagé avec le Club Sportif Beaunois. Le club venait alors d’accéder à la Nationale 2. Néanmoins, la saison ne s’est pas vraiment déroulée comme prévu. On a été relégués sportivement, mais face aux difficultés financières, les dirigeants ont préféré repartir en Fédérale 2 plutôt qu’en Fédérale 1.
RA: C’est alors que tu as été contacté par Châteaurenard ?
EM: Oui, effectivement. J’ai reçu un coup de téléphone de la part d’Eric Mercadier, l’entraîneur de « Chato ». Ce qui est drôle, c’est que mon agent l’avait contacté et qu’un de mes anciens coéquipiers à Beaune, Ilian Tahar, avec qui j’avais bien sympathisé, lui avait également parlé de moi. J’ai donc décidé de m’engager avec Châteaurenard, et ni moi ni mon épouse (Augustina, qui pratique le hockey sur gazon à Lyon) ne regrettons cette décision. La ville est très bien, on s’y plait beaucoup. Nous habitons à cinq minutes du stade qui plus est. La saison se passe bien puisqu’on joue le haut du tableau. Au niveau humain, les gens sont très sympathiques avec moi. Et Eric est non seulement un bon coach mais aussi une très bonne personne.
RA: Justement, quelles différences rugbystiques et culturelles t’ont le plus marqué?
EM: Quand je suis arrivé en Europe, le plus difficile a bien entendu été d’apprendre la langue. En Italie, je me suis mis à l’anglais et l’italien, que je parle plutôt bien aujourd’hui. A Beaune, même topo avec le français. Mais ça va beaucoup mieux. Autre chose: il y a beaucoup plus d’insécurité en Argentine, notamment à Buenos Aires, que dans les villes où j’ai pu jouer. On peut sortir et rentrer à n’importe quelle heure, pas de souci. Pour ce qui est du sportif, la différence majeure, c’est que le rugby en Argentine est 100% amateur. Quant au jeu, on mise davantage sur la vitesse et la rapidité d’exécution. Ici, les contacts sont plus durs et le jeu est dans l’ensemble plus physique. Le tout est de pouvoir s’adapter.