Nouveau volet de notre rubrique « Itinéraire Bis » qui permet de découvrir certains des joueurs étrangers évoluant dans les divers championnats de Fédérale. Aujourd’hui, coup de projecteur sur Duncan Naudé, le deuxième ligne sud-africain de l’Avenir Valencien… (Par Marco Matabiau)
Rugby Amateur : Date et lieu de naissance ?
Duncan Naudé : Je suis né à Pretoria, dans la province du Gauteng, en Afrique du Sud, le 10 septembre 1985.
RA : Quand et comment as-tu débuté le rugby ?
DN : Vers l’âge de 6 ou 7 ans. En général, en Afrique du Sud, on commence vers cet âge-là. J’ai démarré à l’école. Il n’y a pas vraiment de clubs pour les jeunes en Afrique du Sud. C’est par l’intermédiaire de l’école qu’on accède au rugby. Les équipes scolaires sont d’ailleurs très souvent d’un très bon niveau. Ensuite, j’ai commencé mes études à l’Université de Pretoria et j’ai joué pour l’équipe de l’université, avec les moins de 19 et les moins de 21. J’ai ensuite eu l’opportunité de devenir professionnel et d’évoluer avec les Pumas (province de Mpumalanga) en Currie Cup.
RA : Quand et comment es-tu arrivé en France ?
DN : A vrai dire, j’ai toujours eu le souhait de jouer en France. Je suis arrivé en 2009 dans le club de Lannemezan, qui jouait à cette époque en Pro D2 et dont un des entraîneurs était Marc Dantin. Ensuite, je suis parti pour Aurillac. J’y suis resté deux ans, même si une des saisons a été difficile puisque j’ai longtemps été blessé au dos. Contre Carcassonne, j’avais été victime d’une fracture et j’ai dû garder le lit pendant environ 4 mois. Ensuite, j’ai fait Mâcon en Fédérale 1, puis Chalon-sur-Saône. Et là, je suis contacté par le Benetton Trévise. J’ai eu la chance de disputer le Pro 16 ainsi que la Coupe d’Europe, notamment face aux provinces irlandaises du Munster, du Leinster et de l’Ulster.
RA : Et le retour en France ?
DN : Quand j’ai quitté Trévise, j’ai signé à Limoges, en Poule Élite de Fédérale 1. On rencontrait de sacrées équipes, telles que Bourg-en-Bresse ou encore Aix-en-Provence. Puis Nicolas Vial-Pallier, que j’avais connu à Limoges et alors manager de Valence d’Agen, m’a demandé si je voulais intégrer l’Avenir Valencien. J’ai bien entendu accepté. Je suis au club depuis 2020. C’est donc ma troisième saison d’affilée.
RA : A ton arrivée en France, quelles différences principales as-tu observé entre le rugby sud-africain et le rugby français ?
DN : C’était il y a un bon petit moment maintenant, mais je trouvais que ce n’était pas du tout le même jeu. Ici, en hiver, avec la pluie, la neige, le froid, il faut être capable de s’adapter, notamment devant, aux différentes conditions de jeu. Il pleut certes en Afrique du Sud, mais pas autant qu’ici. A mon avis, ici, les joueurs sont plus lourds, plus costauds et mieux préparés pour pouvoir justement jouer par tous les temps.
RA: Et l’après-rugby, tu y as pensé ?
DN: Bien entendu, même si j’ai encore envie de jouer tant que mon corps me le permet. Comme vous avez pu le remarquer, j’ai beaucoup bougé dans ma carrière. Je suis un voyageur. Maintenant, j’ai envie de me poser avec mon épouse et ma petite fille de 3 ans qui est née en France. Le plus difficile, c’est de trouver quelque chose qui te plait et de te lancer.
RA: Et donc ? Tu as trouvé ?
DN: Oui. J’ai toujours été un fan de bière. Je goûte toutes les bières des régions que je visite. Je brasse depuis 2016. C’était au départ un loisir pour moi. Puis c’est devenu une passion. Je lis beaucoup de livres sur le brassage, je me documente sur internet. Depuis 2021, avec mon épouse, nous avons créé une brasserie à Saint-Cirice, tout près de Valence d’Agen : Bigfût Brewing (chacun aura saisi le jeu de mot, sachant que Duncan Naudé chausse du 53). On investit beaucoup pour acheter du matériel, des ingrédients. La quasi totalité de l’argent qui rentre est réinvesti dans la brasserie. Pour l’instant, on ne produit que deux bières différentes, une blonde et une ambrée, à hauteur de 700 litres par mois. Ce qui est intéressant, c’est qu’on a de bons retours de la part des consommateurs. C’est plutôt bon signe… sans se faire mousser bien sûr (rires)