Dans le cadre de notre rubrique « Itinéraire Bis », mettant en lumière les étrangers de fédérale, nous avons sollicité Anibal Bonan, du Stade Bagnérais (Fédérale 1). Le solide (1,90 m, 110 kg) et expérimenté troisième ligne argentin, également propriétaire d’une salle de sport depuis 3 ans et demi, nous dévoile son parcours, tant en club qu’avec la sélection nationale espagnole. Le tout récent papa (d’une petite Kiara Elena, 53 cm, 3.990kg, félicitations aussi à Marine la maman) nous en dit plus sur les différences entre les championnats français et espagnol… (par Marco Matabiau)
Rugby Amateur: Date et lieu de naissance?
Anibal Bonan: Je suis né le 10 juin 1984 à Buenos Aires, en Argentine.
RA: Quand et comment as-tu commencé le rugby?
AB: Comme bon nombre d’Argentins, j’ai commencé par le football. J’ai également essayé le basketball. Puis, à l’âge de 14 ans, j’ai débuté le rugby. Je préférais de loin l’ambiance qui régnait autour de ce sport.
RA: Comment es-tu arrivé en Europe?
AB: J’ai quitté l’Argentine avec ma famille alors que j’avais 17 ans. Ce n’était pas spécifiquement pour le rugby. En fait, nous sommes partis pour échapper à la grave crise économique que le pays traversait à cette époque-là. Nous nous sommes établis à Madrid. J’y ai fait des études: j’ai un BTS marketing et un diplôme BAC + 3 en gestion d’entreprise. En parallèle bien évidemment, j’ai commencé à jouer au rugby. En fait, j’ai joué en Espagne pendant 11 ans. Cela m’a permis d’être international espagnol de 2008 à 2018 (29 capes). J’ai honoré ma dernière sélection face à la Belgique, dans un match désormais tristement célèbre (défaite 10 – 18), en 2018. En club, j’ai d’abord évolué au Getafe Rugby (2002 – 2003) puis au Rugby Cisneros (2004 – 2007), deux clubs de la banlieue de Madrid. Ensuite, je suis parti pour le Valladolid Rugby Asociación Club, un peu plus au nord, jusqu’à la saison 2011 – 2012.
RA: Et c’est à ce moment-là que tu as décidé de tenter ta chance en France?
AB: Oui, en effet. Le club de Bagnères venait de monter en Fédérale 1. Avec deux Géorgiens et le pilier droit uruguayen Gaston Szabo, nous étions les premiers étrangers du club. Au début ça a été un peu difficile. Je ne parlais absolument pas la langue et on devait se présenter devant tout le monde. Néanmoins, tout s’est très vite arrangé: le Stade Bagnérais est un club dans lequel règne une excellente ambiance et où tous sont bienveillants.
RA: Quelles différences majeures as-tu pu noter entre le rugby joué en France et celui joué en Espagne?
AB: Il faut savoir que le championnat espagnol regorge lui aussi de très bons joueurs. En effet les clubs n’hésitent pas à recruter des joueurs de l’hémisphère sud, qu’ils soient australiens, néo-zélandais, sud-africains ou même argentins. Néanmoins, le jeu français est plus rude, plus rugueux. On met plus l’accent sur les phases de conquête telles que la mêlée ou la touche. La défense est aussi plus agressive et la bataille des rucks est primordiale.
Il y a quelques années sous le maillot du Valladolid RAC: la grinta était déjà là (Photo perso).
RA: Venons-en à la situation actuelle. Comment l’équipe a vécu cette période de confinement et le déconfinement aussi ?
AB: On se préparait à jouer le dimanche, et puis le vendredi, le match a été annulé. Au départ, on ne savait pas trop où on allait. Le Stade Bagnérais occupait à l’époque la 9ème place avec une bonne avance sur le premier relégable. Dans l’attente, on a eu un petit programme d’entretien physique, puis la nouvelle est tombée comme quoi la saison était terminée. Du coup, on a rapidement basculé, et préparé la saison prochaine. En espérant que tout aille mieux le plus rapidement possible…