En mars 2020, ils s’étaient rendus en Ecosse pour supporter le XV de France, en toute discrétion : les Happy Ours, équipe FFSE en Ile de France avait marqué son passage à Edimbourg, de par ses chants et ses déguisements d’animaux. Cette année, les « animaux » sont partis en Irlande, toujours pour supporter au mieux les Bleus. La cuvée 2023 de Dublin restera gravée dans les mémoires du Tournoi des 6 Nations. RugbyAmateur vous raconte tout dans les détails…
Avant de vous faire partager la ballade irlandaise, nous vous rafraichissons la mémoire avec la fameuse vidéo de Moumou, la reine des mouettes, chantée à Edimbourg en 2020, une semaine avant le non moins fameux confinement…
Aviva l’apéro et l’Irlande…
Vendredi 12h : rendez-vous est donné au Sous Bock à Paris, le bar de coeur de l’équipe, où le coeur de l’équipe bat. Après un apéro maîtrisé de quelques heures, qui a failli leur faire rater le bus pour Beauvais, les Happy Ours ont pu profiter du trajet au fond… du bus, plein, lui aussi. Le bruit des cannettes dans les sacs des 19 camarades trahissait une farouche volonté de lutter contre un dessèchement craint de tous dans le nord.
18h arrivée à l’aéroport : l’apéro continue, avec du saucisson en plus pour faire passer le tout. Une valise passe à l’enregistrement, dans laquelle se cache les déguisements version 2023. Au retour, cette valise sera vide. L’avion décolle, les supporters des Bleus aussi qui maintiennent le rythme de l’apéro, tout en régulant les efforts. Ils tentent de comprendre ce que les hôtesses n’auront de cesse de répéter durant le vol : « Guys, how much did you drink ? »… « There is no more gin for you, guys drunk all of them »… « We cannot make double Gin Tonic ». Avant d’atterrir l’avion éteint les lumières. Nos frenchies réagissent instantanément pour chanter « joyeux anniversaire ».
C’est la fin de l’après-midi, ou le début de soirée, on ne sait plus très bien, la troupe va à Temple Bar, trouve un bar qui veut bien accepter 19 français en grande forme. Les tournées coûtent 160€ à chaque fois, les doubles Ginto, le double, normal. A 4h du matin, il sera temps de mettre la viande dans le torchon et de dormir un peu.
JOUR DE MATCH
SAMEDI 11 heures, jour de match. Remise des déguisements, tout le monde est ravi de les découvrir. Le secret aura été préservé jusqu’au bout. Les voici déguisés en crabe rouge pétard ! Il faut trinquer à cette bonne idée. Dès lors, tout s’accélère, sauf les passages piétons, que les joueurs prennent de côté, comme de véritables crabes quoi. Les Irlandais sont hilares, autant les habitants que les policiers, qui posent pour la photo souvenir avec plaisir.
13H, arrivée au stade, on fait l’apéro ? Ben oui, ça peut pas faire de mal, et même Dublin. La montée des escaliers pour prendre place en tribune se fait aussi de côté, les Français se font légèrement remarquer, les supporters irlandais tiennent absolument à leur serrer la pince, photos à l’appui. Il faut dire qu’ils sont aussi remarquables que remarqués, à chanter la Marseillaise et l’Irland’s call, qu’ils ont appris par coeur. Un beau moment de partage, un de plus.
Bien placés, mais un peu en hauteur, les Happy Ours ont du mal à voir le match. A moins que ce ne soient ces satanés lunettes tricolores, ou la Guinnes… ou les Ginto de la veille… et du jour. En revanche, ils voient bien l’essai incroyable de Penaud. Moins ceux des Irlandais. Qu’importe le score, ils saluent les Bleus et inversement, lors du tour d’honneur d’après match. A défaut de chanter Moumou la reine des mouettes, ils s’adaptent, et chantent « Cracra le roi des crabes » à la sorite du stade. Un paquito s’improvise aussi. Le temps est comme Atonio, suspendu.
« On a fait comme John Hammond dans Jurassik Parc, on a dépensé sans compter ! »
La suite, c’est Max, un des Happy Ours, qui nous la raconte : « On a filé dans un pub avant tout le monde pour ne pas se faire recaler. On a mangé et bu quelques coups, on se serait presque cru au Sous Bock, c’était comme dans nos rêves. » La légende raconte aussi que quelques crabes se seraient pris dans des filets irlandais, argentins et même français. C’est aussi le principe de la pêche au gros ceci dit.
Et s’ils ont démontré qu’ils avaient plus d’un atout dans leurs manches, il fallait bien penser à la traverser pour revenir au pays. Miraculeusement, aucune perte n’était à déplorer. Un burger king royal permettait de colmater les brèches, et rendre les paupières bien lourdes. Les valises sont étonnamment plus légères au retour donc, des costumes sont restés en Irlande, monnaie d’échange finale contre quelques pintes paraît-il. A Max le mot de la fin : « C’était super, inoubliable. On a fait comme John Hammond dans Jurassik Parc, on a dépensé sans compter ! »
En même temps, il faut jamais vendre la peau des Ours, non, il ne faut jamais la vendre. Rendez-vous au Pays de Galles l’an prochain, avec les… Diables rouges ?