Présent à Villefranche de Lauragais samedi dernier, en compagnie de Bernard Laporte, pour un échange avec les présidents de clubs audois, Alain Doucet, Président de la Ligue Occitanie depuis décembre 2017, a répondu à nos questions sur les chantiers et les réflexions mis en place depuis son arrivée… (par Marco Matabiau / Photos Chris Farmer).
Rugby Amateur : Président, vous avez réuni ce samedi des présidents de clubs de l’Aude, à Castelnaudary. Quel est le but de ce type d’initiative ?
Alain Doucet : D’abord, qu’ils rencontrent le Président Laporte, et qu’ils puissent évoquer avec lui les problèmes auxquels ils font face. Ce matin, nous étions à Castelnaudary avec les présidents audois. Ils ont posé des questions très constructives auxquelles Bernard a été très attentif, notamment les difficultés des « petits » clubs qui évoluent près d’un club de Fédérale 2 ou de Fédérale 3. Est-ce qu’à l’avenir, on ne pourra pas envisager que le « petit » club soit la réserve du « grand » club ? Bernard a été très ouvert. Ce sont des chantiers que nous avons lancés. Cela fait partie de ces prises de température que l’on peut avoir avec les gens qui se battent semaine après semaine. Tout inventer sur du papier, c’est facile, mais dès qu’on se frotte à eux, c’est différent.
Rugby Amateur: Y aura-t-il des changements relatifs aux formules de championnat aussi ?
Alain Doucet : On a acquis la quasi-certitude que l’an prochain, au lieu d’avoir quatre qualifiés par poule en Fédérale 2, on passera à six, dans l’optique de stopper ces ventres mous. On ferait un barrage troisième contre sixième, quatrième contre cinquième, à l’image de ce qui se fait en Top 14. On se bat pour que ce système soit aussi appliqué à la Fédérale 3. On a fait remonter ces propositions au Président Laporte, qui s’y est montré ouvert.
Rugby Amateur : Où en est-on sur le sujet, très sensible, de la sécurité des joueurs?
Alain Doucet : En Occitanie, j’attends d’avoir des faits très précis, très concrets. On les attend de la Direction Technique et de nos arbitres. On va organiser des réunions dans chaque département par l’intermédiaire de nos cadres techniques et nos référents de l’arbitrage afin de former très rapidement les éducateurs. Ces réformes s’adressent avant tout aux clubs les plus modestes, les moins structurés, du moins sur le papier. On va aller vers eux, les rencontrer très rapidement, afin d’éviter qu’en septembre, on ait des hécatombes de cartons jaunes. Ces mesures, il va falloir bien les expliquer, bien les comprendre.
Rugby Amateur : Justement, la difficulté sera d’appliquer ces nouvelles mesures, notamment pour un arbitre qui se retrouve seul au milieu des trente joueurs.
Alain Doucet: Exactement. Il faut définir ce qu’est un plaquage autorisé ou non. Est-ce que prendre le joueur de telle ou telle manière, c’est le plaquer ? Est-ce que le déséquilibrer, c’est le plaquer ? Est-ce que c’est un vrai plaquage ? Il y a aussi la notion de plaquage à deux. C’est complexe, c’est sûr. Les gens qui ont initié ce changement savent exactement ce qu’ils veulent. Peut-être que pour les clubs qui jouent de telle ou telle façon depuis des lustres, cela va être un peu plus compliqué. C’est pour cela que je vais mettre en place une structure, autour des cadres techniques et des arbitres, qui aille à la rencontre de tous les clubs. J’espère qu’ils seront nombreux à venir écouter et qu’après, ils ne viendront pas dire qu’ils n’étaient pas au courant. On va faire l’effort d’aller vers eux, je le répète. Qu’ils en fassent autant.
Rugby Amateur : Pour conclure, un pronostic pour cette double confrontation entre le FC Villefranche et le FCTT, possible futur représentant de l’Occitanie en Fédérale 1 ?
Alain Doucet: Je ne sais pas vraiment. Ce sont deux clubs de même niveau je crois. Ils évoluaient dans deux poules différentes, mais ce sont deux clubs « interchangeables ». Entre le vainqueur d’aujourd’hui et celui de Mazamet-Lombez, on aura un club de plus en Fédérale 1. Sur le tableau où se trouvent Pamiers et Gaillac, on a aussi de grandes chances de gagner un club de plus en Fédérale 1. Nous remplacerons ainsi Graulhet et Valence d’Agen, afin que l’on reste bien représentés en Fédérale 1 avec nos 13 ou 14 clubs.