Le XV Saint-Rémois est (re)parti de la 4ème série il y a 5 ans. Sous l’impulsion de quatre co-présidents dynamiques, tous chefs d’entreprise et passionnés de rugby, Saint-Rémy de Provence, en plus d’être la magnifique capitale des Alpilles connue dans le monde entier, se retrouve ainsi quatre ans plus tard en promotion honneur. Une progression sportive qui s’explique aussi par une très bonne ambiance générale, initiée par ses présidents donc, bons vivants, et loin d’être les derniers pour faire quelques blagues. Voici leur(s) petite(s) histoire(s)…
Tout d’abord, si l’on vous dit que Jean Louis Aubert est un des co-présidents de Saint-Rémy de Provence, vous allez immédiatement penser que l’ex chanteur de Téléphone et des Insu, coule des jours paisibles dans la région de Provence-Alpes Côte d’Azur, pour y écrire ses dernières mélodies, et apporte sa notoriété au club. Que néni, il s’agit bien d’un pur hasard et d’une pure homonymie. Jean-Louis Aubert, l’autre donc, est un entrepreneur très entreprenant, et bel et bien à la tête du XV Saint-Rémois depuis 5 ans, en compagnie de ses trois compères que sont Dominique Gullo, Yann Ledé et Thierry Chapelet.
Ce quatuor de chefs d’entreprise ne manque pas d’idées, d’énergie et d’humour. « La première année quand nous avons repris le club qui était en sommeil l’année précédente, il a fallu recruter, nous avons donc joué un peu avec la vérité. Yann (Ledé) se prenait en photo avec des inconnus qui avaient un beau gabarit, et on disait qu’il s’agissait des premières recrues… alors que pas du tout » sourit Mister Aubert.
Et ça marche, puisque le groupe, bâti avant tout sur les relations humaines, devient champion de Provence, et demi finaliste du championnat de France de 3ème série. Promu à l’étage supérieur depuis trois ans, le groupe vit bien comme on dit, très bien même. Un nouvel exemple ? Un jour de pluie intense, les fusibles disjonctent au club house… et les présidents avec. La grillade prévue en extérieur, est maintenue, mais dans les vestiaires. « Pas besoin de machine à fumée pour mettre l’ambiance ce soir là » plaisante Jean-Louis Aubert. Il nous raconte aussi cette fois où il a dû aller à l’hôpital, car Deudeu, le pilier, à la sortie d’un match raté, se faisait brancher en troisième mi-temps, et a distillé un gros plaquage sur le deuxième ligne de l’équipe… qui se relèvera avec les croisés et la saison terminée.
« C’était devenu un pari entre nous… »
« En ces temps où notre liberté physique est réduite, nous cherchons un autre moyen de garder l’ambiance et de plaisanter » clame le quatuor présidentiel. De ce point de vue là, aucun doute, l’objectif est atteint. Le dernier fait d’armes remonte. Il y a un mois, juste avant le confinement, les présidents blagueurs ont communiqué au journal local un petit résumé de leur dernier match. Dans lequel sont relatés les exploits de l’équipe, avec notamment les belles performances de Michel Rocco et Jacquy Siffredi, tous deux buteurs bien sûr. « Ca n’a pas été facile, nous avons essayé à plusieurs reprises de placer des faux noms. C’était devenu un pari entre nous, faire apparaître dans la même phrase, les noms de Jacquie et Michel, plus Rocco Siffredi. » Jean-Louis Aubert s’empresse de souligner que le journaliste qui a rédigé cet article en indiquant ces noms « célèbres » à « l’insu de son plein gré », est un ami, et qu’il a souri lui aussi du mauvais tour dont il a été victime.
Ce n’était pas la première fois. Le président raconte : « Tous les lundis, nous avions pris l’habitude d’appeler Planplan, un de nos joueurs, qui est malentendant. On se faisait passer pour des gendarmes, qui l’auraient vu courir nu dans la ville, ou bien la Mairie, et bien sûr des journalistes, à lui raconter de beaux canulars. Et puis une semaine avant notre finale, un vrai journaliste nous appelle, souhaitant interviewé un joueur. On lui donne évidemment les coordonnées de Planplan… qui s’est empressé de raconter des bêtises, croyant à un nouveau canular de notre part bien sûr. Et voilà comment on a découvert dans le journal le lendemain, en titre : « l’équipe prépare la finale en mangeant du cassoulet ! » (rires)
Que voulez-vous, l’humour potache est dans l’ADN des dirigeants et des joueurs provençaux. Ce qui ne les empêche pas d’être des compétiteurs sur et en dehors du rectangle vert. Pour preuve leurs bons résultats depuis ces cinq dernières saisons, et puis aussi, ce dossier accepté pour devenir ville hôte d’une équipe lors de la prochaine coupe du monde 2023. Saint-Rémy…lite pour un certain état d’esprit et certaines valeurs. Un autre monde, ovale, pour le plus grand bonheur de celles et ceux qui les supportent. Même s’ils sont parfois insu…portables… au téléphone.