Fin juin, la canicule est installée sur tout le pays. Bien à l’abri dans la chambre froide de sa petite boucherie, Laurent, demi de mêlée et entraîneur de Montans (81) reçoit un coup de téléphone qui allait changer sa vie. Enfin, qui allait changer son mois de juillet, et ce n’est déjà pas si mal…
Revenons sur cet appel : « Bonjour, je m’appelle Aurélien, je travaille pour une société événementielle, et à l’occasion du passage du Tour de France, le Cofidis fan club fait un rassemblement national sur le parking du stade de Montans. » Le boucher reste sceptique : « J’avoue que j’ai cru à une blague, car un fan club Cofidis, l’équipe qui arrive même pas à gagner le prix de la combativité… bref, le mec insiste « non, non, je vous assure, ils existent. Pouvez-vous venir nous faire des grillades le mardi 16 juillet à midi ? »
Toujours aussi sceptique notre rugbyman de 3ème série demande pour combien de personnes, pensant que les fans en question ne seraient pas plus de vingt. Mais la réponse l’interpelle : il y a 50 camping cars prévus, soit une centaine de personnes. Comme un bon demi de mêlée qu’il est, Laurent flaire le bon coup : « Surtout que le gars m’a demandé si je connaissais quelqu’un pour tenir une buvette. Alors comme à Montans, on ressemble à la Cofidis, on ne gagne pas souvent, mais on sait s’occuper des gens, j’ai contacté Mathieu, un joueur très polyvalent. Il m’a aussitôt dit que c’était bon pour lui, et que de toute façon, ça allait consommer sévère puisque le Tour de France, c’est des drogués applaudis par des alcooliques ! » (rires).
Une fois les devis de la boucherie et de la buvette envoyés, tout est validé. Arrive ce mardi. Et là, Laurent prend presque peur : « Imaginez une ligne droite de 900 mètres avec 50 camping-car arborant fièrement les couleurs de Cofidis sous toutes ses formes : maillots drapeaux, flammes, écharpes, casquettes, Marcel, et bien sûr, des parasols ! Tous habillés de rouge et blanc, de la tête aux pieds. C’est spectaculaire et beau à la fois en fait. Ils ont carrément privatiser le terrain ! Je me fais interpeller par trois personnes de l’agence événementielle. Aurélien et Micka qui ont monté le chapiteau, et Bruno, dont je soupçonnais l’emploi fictif, mais à vrai dire, il se faisait appeler « régisseur ».
Le déroulement de la journée est présenté comme suit : apéro-repas, remise de matériel-cadeaux aux supporters (que le club house de Montans conserve encore) et puis après, c’est comme dans un col, c’est chacun pour soi. Thomas, pilier de l’équipe tarnaise, a été réquisitionné pour s’occuper des grillades. Il gère bien le bougre. Comme Mathieu à la buvette. Les Supporters, retraités pour la plupart, sont aux anges, ont le coup de fourchette lourd et le levé de coude léger.
Viens l’heure du tournoi de pétanque. Les rugbymen sont conviés à y participer, ce qu’ils acceptent avec plaisir. Leur équipe s’appellera la « Nasser Bouani ». Et se distinguera par une solide défaite, malgré un contrôle positif au houblon. Les vannes fusent, et le chambrage est permanent : « Thomas Voekler n’a jamais été aussi devant un peloton que depuis qu’il est sur une moto ! ».
18h. La fin de journée est proche. Mais les Cofidiciens demandent à ce que la buvette soit ouverte le lendemain matin pour le passage du Tour. Laurent accepte, et pour rendre hommage à la Reine des courses, enfourche un vélo pour revenir le matin. « Ce n’était pas une bonne idée, mais ça, je l’ai compris plus tard. car quand je suis arrivé, il y avait encore plus de monde. Et plus de matériel aussi. A se demander comment tout peut rentrer dans les camping-car. »
Midi – Bruno, le fameux régisseur, a organisé un arrêt technique de la Caravane du Tour au stade. Comme s’il n’y avait pas assez à gérer déjà avec les grillades et la buvette. Il faut dire que les anciens se tiennent bien à table et autour du manège carré. Mais à la vue d’une hôtesse, un autre joueur, venu à la rescousse précise : « Le mec qui choisit les hôtesses, il est pas aveugle en tout cas ! ». Normal, c’était l’hôtesse d’un célèbre partenaire de lunettes. Julien est venu avec son fils, histoire qu’on lui jette plus de goodies. Bonne stratégie, ils se sont bombarder au sens propre du terme. Tout le monde est rassasié, et pourvu de nombreux cadeaux en tous genres.
La course arrive. Surprise totale : deux Cofidis sont dans une échappée de quatre coureurs. C’est de la folie chez les supporters. « On ne va pas les critiquer, nous aussi, on a des supporters à Montans après tout. » Les quatre premiers passent à 49km/h, le peloton suit deux minutes plus tard, à 50km/h. On a appris finalement qu’il y avait eu un sprint massif à Toulouse, sans Cofidis. Mais peu importe, on a passé deux jours extraordinaires avec ces supporters. J’ose espérer que l’inverse est vrai. » Laurent était déjà nostalgique, attendant avec impatience un prochain passage du Tour en terre tarnaise.
Selon nos informations, son retour en vélo chez lui a été laborieux. Confirmant ainsi que la bière n’est pas un dopant. Même si Mathieu, qui a géré la buvette de main de maître pouvait croire le contraire. Lui qui en a vérifié la fraîcheur à cinq reprises, la qualité de la mousse à trois reprises, la vitesse d’écoulement à deux reprises, le goût, etc… bref, l’alcool est dangereux pour la santé, rappelons-le. Mais les excès de bonne humeur de ces 48h partagés entre passionnés de vélo, et de rugby, ont offert un beau mélange.
Bonjour
Si vous pouvez faire suivre car je viens de découvrir votre article nous avons passé un très bon weekend avec les gars du rugby club de montans j’espère que leurs saison de rugby ça passe bien
Un supporter de COFIDIS et du rugby
Mr Jung