Insolite : deux sacrés père…sonnages
Difficile de ne pas les remarquer sous le chapiteau puis sur le terrain. Ils sont venus pour donner la bénédiction au repas d’avant match, auquel ils ont pleinement participé. Ils ont ensuite convenu de donner le coup d’envoi du derby qui opposait leur village respectif : L’Isle-en-Dodon pour l’un, Cazères-Le Fousseret pour l’autre. Un moment de grâce…
Arnaud Richard, Abbé de Cazères, a prouvé sa grande générosité et son don de soi, en offrant le ballon à son homologue pour qu’il tape dedans. Il faut dire que ses sandales ouvertes en cuir n’étaient pas forcément appropriées à un drop longue distance. Qu’importe les chaussures, ces sacrés père…sonnages portaient les couleurs du pays champion du monde en titre avec une rare élégance.
Mais nul n’est prophète en son pays, et pour la petite histoire, L’Isle-en-Dodon, qui n’était pas non plus en odeur de sainteté, a fini en terre promise à plusieurs reprises, et s’est ouvert les portes du paradis, grâce à un succès divinement conquis (11-21). Avec cette quatrième victoire à l’extérieur, certains se plaisent même à dire que, cette saison, le leader de la poule 1 de promotion honneur, marche sur l’eau. Quant à Cazères-Le Fousseret, premier non relégable, cette saison ressemble plus à un chemin de croix.
Photos Raoul Denax
Interview : Arnaud Richard, l’Abbé qui n’a jamais joué en équipe première
À la suite d’une courte carrière rugbystique en terre landaise, Arnaud Richard a rejoint la grande famille du seigneur. Abbé de son état, il est entré dans l’ovalie au club de Mont de Marsan de la catégorie minimes jusqu’en juniors, puis s’est orienté vers la pelote basque, sport qu’exerce sa famille depuis des générations. Après avoir étudié la chimie, ce religieux est entré au séminaire pour ensuite travailler durant deux ans en tant que maître d’internat à Pau. En aval de ce poste, il a été reçu au séminaire de Toulouse. Enfin, en 2012, il a été ordonné et est devenu prêtre à Carbonne ainsi qu’à Cazères..
Racontez-nous votre rapport au rugby ?
J’ai commencé quand j’étais jeune à Mont de Marsan, en catégorie minimes puis j’ai continué jusqu’en juniors.
Vous avez également pratiqué un autre sport typiquement du sud-ouest ?
Oui effectivement, j’ai fais de la pelote basque après le rugby. Il faut dire qu’on est pelotari de générations en générations dans ma famille.
Comment vous avez trouvé votre voie si je puis dire ?
Quand j’étais jeune je me suis demandé ce que je voulais faire de ma vie. Et j’ai compris que je souhaitais donner mon temps, ma vie, à quelque chose qui portera du fruit et qui me rendra heureux.
Et donc vous avez signé au RC Catholique ?
Oui voilà exactement. Juste après mes études de chimie, j’ai décidé d’entrer au séminaire pour trouver des réponses à mes interrogations. Finalement un an plus tard, j’en suis sorti avec encore plus de questions.
Vous avez travaillé après le séminaire ?
Oui, je suis parti à Pau et j’ai travaillé en tant que maître d’internat durant deux années.
Et puis vous voilà dans la ville rose ?
Oui, j’ai fais mon séminaire à Toulouse. J’ai par la suite été ordonné en 2012 puis on m’a envoyé en tant que prêtre à Carbonne ainsi qu’à Cazères.
Ça doit être dur avec une soutane.
Vive l’ovalie et ses sacrés AB !
Les voies d’ovalie sont aussi imprévisibles que les rebonds de son ballon!!!!