Les problèmes d’effectif sont récurrents en régionale. Surtout en plein coeur de l’hiver, entre les malades et les blessés. Adrien Barthes, coach du Stade Bessanais, qui évolue en régionale 3 Occitanie, en sait quelque chose, lui qui, avec Marc Izard, son compère entraîneur des avants, a pris une décision forte : repositionner deux arrières, devant…
Deux défaites à l’extérieur pour terminer 2023 et commencer 2024, puis une nouvelle défaite, mais à domicile cette fois, contre Villeneuve les Maguelone le 14 janvier dernier (25-30). Une série noire comptable qui correspond aussi à une série noire de blessures. Aussi, pour le déplacement à Mèze, vaincu 6-3 à l’aller, les coachs héraultais ont du composer avec les moyens du bord. 19 joueurs aptes pour jouer, c’était juste. D’autant qu’il manquait des avants, ils ont donc prévenu leur groupe que certains allaient devoir rendre service à l’équipe : « On a serré les gars en leur disant que c’était une mauvaise passe, avec beaucoup de blessés, qu’on irait à Mèze à 19, avec des joueurs qui ne joueraient pas à leur poste, mais qu’on porterait fièrement nos couleurs. »
Kévin et Antho, habituels ailiers bessanais se sont ainsi retrouvés respectivement bombardés en 3ème et 2ème ligne des Bleu et Blanc. Coach « Adri » poursuit : « ça les a bien fait rire quand on leur a annoncé la nouvelle. Mais le pire, c’est qu’ils ont fait un gros match. Comme le reste de l’équipe. On était déjà fiers qu’ils répondent présents, et heureux pour eux de revenir avec la victoire car ils ont eu un cœur énorme ! »
Il faut croire en effet que les deux trois quarts aile se sont pris au jeu, puisque, à trois minutes de la fin du match, alors que leur équipe menait 17-18, ils étaient au coeur d’une petite partie de manivelles. L’arbitre a dû sortir les cartons rouges. Et qui croyez-vous qui les a reçus ? Mais oui, nos deux ailiers reconvertis, Kévin et Antho ! « Ca a pété en fin de match oui, mais rien de vraiment méchant, puisque les deux équipes ont fait la 3ème mi-temps ensemble ensuite » souligne le coach, sourire aux lèvres, fier de son équipe et de ses nouveaux combattants, qui manqueront forcément à l’appel pour le prochain match, le 4 février prochain face à Thau.
Soit des noeuds au cerveau en perspective pour constituer le prochain groupe. Mais d’ici là, des blessés pourraient bien faire leur retour. L’entraîneur héraultais l’espère et relativise : « Il vaut mieux en rire. Et puis concernant Kévin et Antho, on leur a attribué le soulier d’or, qui récompense les hommes du match.«
Habitués à déjouer les pronostics, comme en phases finales l’an dernier contre Vendargues, le groupe bessanais mérite incontestablement est constitué de « super-hérault ».