Morlaàs avait donc était désigné pour accueillir cette demi-finale honneur. Un stade trop petit pour accueillir le peuple du Couserans qui avait fait le déplacement en nombre pour supporter ses protégés. Bazas n’était pas en reste non plus, tant et si bien, qu’il y avait plus de 2500 personnes pour voir qui accèderait à la finale…
Jean Philippe Bringué, l’incontournable deuxième ligne de Saint-Girons, se blessait à l’échauffement, remplacé à la hâte par Maxime Jean. Loïc Digrégorio, 23 ème, rentrait ainsi dans le groupe des 22. Peut-être perturbé par ce forfait de dernière minute, le début de match est à l’avantage de Bazas, qui impose sa puissance. Les Girondins obtiennent plusieurs pénalités, mais une seule trouvera les perches (3-0, 8ème). Saint-Girons sort la tête de l’eau progressivement et va démontrer sa force de caractère. Sur une attaque rapidement jouée, Parenti, l’arrière, venu s’intercaler, pointe dans l’en-but. Un essai que Lazerges transforme (3-7, 13ème). Bazas enquille trois points quelques minutes plus tard. Mais Lazerges maintient l’écart (6-10, 20ème). Ce même Lazerges, qui sera à la conclusion d’un mouvement de grande envergure où avants et trois quarts auront touché le ballon maintes fois. Le demi de mêlée ariègeois transforme son propre essai. Et voilà Saint-Girons nanti d’une avance déjà confortable. L’arrière Parenti blessé au bassin est contraint de quitter le terrain. C’est David Dissegna qui recule d’un cran pour prendre sa place. Digrégorio, le junior coché sur la feuille de match suite au forfait de Bringué, allait honorer la confiance de son coach par un essai juste avant la pause. le break est fait (6-24)
Encore un Lazerges des grands jours
Un break relatif finalement, tant le retour de Bazas après la mi-temps fait est tonitruant. Les avants girondins sonnent la charge. Sur une mêlée proche à cinq mètres, ils trouvent l’ouverture et réussissent à faire plier la défense ariégeoise pour la première fois depuis trois matchs (13-24). Le tournant du match est sans doute cette pénal touche en faveur de Bazas, à quelques mètres de la ligne d’essai, mais que l’alignement couseranais vient perturber. C’était une balle pour revenir à quatre points. Pas le temps de s’appesantir là-dessus malgré tout, puisque Lazerges poursuit son récital au pied et passe trois nouveaux points (27-13). Beuvelot, son homologue buteur passe lui aussi une pénalité mais il lui répond aussitôt. (30-16). Saint-Girons maîtrise son sujet, et gère aussi bien l’écart que la fin de match qui verra Dissegna, clôturer le score par une pénalité sur la sirène. 33-16, Saint-Girons est en finale du championnat de France ! Les (jeunes) hommes de Lionel Heymans sont au rendez-vous après avoir sorti l’ABB et Gruissan. les champions Midi-Pyrénées seront opposés à Villeréal (47), dimanche prochain, pour un possible doublé historique. D’autant plus historique qu’en 1914, alors en deuxième série, le club, composé aussi d’une majorité de jeunes avaient gagné le titre territorial, puis le national. Les gamins de l’époque avaient gagné les galons de Lions verts, pour ceux qui les avaient pris en partant pour la grande guerre. 1914 – 2014…vous la voyez la belle histoire ?
Jean-Philippe Bringué (2ème ligne Saint-Girons) :
J’ai senti une pointe à l’échauffement. c’est dur de devoir déclarer forfait comme ça, mais l’essentiel est d’avoir gagné. J’ai joué beaucoup de rencontres, et le cumul des matchs se fait sentir. Je viens de faire une écho, et j’ai une petite élongation. Si je vais pouvoir jouer la finale ? Mais t’es fou ! (rires). Je vais faire le maximum en tout cas, pendant toute la semaine, même voir un marabout s’il le faut. Je n’ai jamais joué de finale de championnat de France. Si je ne peux vraiment pas, je ne prendrai pas le risque de pénaliser mon équipe, mais j’y crois. L’ambiance était extraordinaire en tout cas. je n’avais pas vu ça depuis 15 ans et le match de la montée pour la fédérale 1. Il fallait se frayer le chemin pour aller aux vestiaires, un truc de fou. Sur le match, Bazas était très solide devant et nous a fait mal en début de match. Mais finalement, ils avaient un jeu assez stéréotypé, presque un rugby des années 2000. Nos lancements de jeu les ont gênés et on a bien maîtrisé par la suite. Je suis très content pour Loïc (Digrégorio) que j’avais eu en jeunes. Il est vraiment plein de talent et heureusement qu’il était là, car avec la blessure de Jean-Christophe Parenti, il a pu couvrir le poste d’ouvreur, et avec réussite en plus.
Lionel Heymans (entraîneur Saint-Girons) :
Au coup de sifflet final, mon premier sentiment a été de me projeter vers la finale. J’ai deux deuxième ligne sur le flanc, notre arrière blessé, donc déjà dans la réflexion. On n’est pas bien rentré dans le match. Inconsciemment, peut être après avoir battu Gruissan, on nous a collé l’étiquette de favori. Il y avait de la décontraction pendant la semaine aux entraînements, trop peut-être. Résultat, on a attaqué le match crispés. L’essai de Jean-Christophe Parenti nous fait du bien. Bazas avait un jeu qui nous aidait bien aussi. Ils défendaient en ligne. Même à 24 à 6, j’ai prévenu les gars que rien n’était joué. Surtout contre le vent et ce terrain en pente. Bazas marque d’entrée en plus après nous avoir infligé une grosse séquence. On a sorti les barbelés ensuite. Guillaume (Lazerges) nous sort encore un gros match dans le jeu et au pied, ce qui nous aide grandement bien sûr. Villeréal en finale, c’est une équipe qui semble avoir le même profil que nous, qui joue beaucoup, avec des gratteurs au sol performants. Ce sera du 50-50.
Composition des équipes
SAINT-GIRONS : Parenti M, Pons, Desbiaux S, Pujol, Jaen, Desbiaux N, Laberty, Heymans (cap), Lazerges (m), Dissegna (o), Roussel, Dariaux, Durrieu, Collado Sanchez, Parenti JC, Marcellin, Géraud, Hernandez, Rietbroek, Bouin, Lagarde, Digrégorio.
BAZAS : Salles, Clocher J, Feille, Rivière, Sessacq, Simonney, Cresson, Musseau, Dubourg (m), Laurent (cap, o), Conilh, Richard, Sourillan, Duarte, beuvelot, Bibens, Gourgues, Clocher R, Martinet, Grégory, Garbaye, Larché
Très heureux de vous savoir en final un ancien joueur du sporting JP