Dans ce dernier carré royal, Laroque et Saint-Sulpice avaient donc pris une option sérieuse sur la finale et la fédérale 3. Restait à le confirmer et surtout veiller aux réactions d’orgueil de Saint-Girons et Beaumont…
Saint-Girons avait déjà renversé une situation compromise lors du tour précédent face à Sor Agout (défaite à l’aller 12-19 et victoire au retour 3-22). Mais la tâche qui attendait les lions verts était encore plus ardue cette fois. Il s’agissait de remonter 19 points (défaite 3-22), face à Saint-Sulpice, leader incontesté de sa poule, et certainement l’équipe la plus régulière du niveau. Pourtant, l’essai de pénalité accordé aux Ariégeois dès la dixième minute laissai penser que le scénario impossible pouvait avoir lieu. D’autant plus avec l’exclusion temporaire de Carayon. Mais les Saint-Sulpiciens, ont démontré qu’ils avaient des ressources mentales et physiques à toute épreuve cette année. A défaut d’être flamboyants, ils étaient réalistes. Le RCS recollait au score par une pénalité d’Itan, un essai transformé, puis faisait même la différence sur une deuxième essai à la demi-heure de jeu, par Itan, encore lui, transformé par Carayon. 17-7, ce sera le score final. Saint-Sulpice accède en finale, somme toute logiquement au vu d’une saison exemplaire, et surtout valide son retour en fédérale 3, en ayant le statut de promu, ce qui reste aussi une belle performance.
Fabien Reynès (deuxième ligne Saint-Sulpice) : On démarre mal le match en encaissant un essai dès la 10ème avec un carton jaune qui plus est. On arrive à marquer sur un ballon de récupération et passer devant de trois petits points à la pause. Saint-Girons n’était pas venu en touriste, on savait que ce serait un match compliqué, malgré l’appui du vent en seconde période, on a eu du mal à sortir de notre moitié de terrain, mais notre solide défense a empêché nos adversaires de franchir notre ligne. Alex Vincent fini le boulot en solitaire avec un essai de 60m et l’arbitre libère tout le monde quelques minutes plus tard. Maintenant, à nous d’aller chercher ce bout de bois qui nous est passé sous le nez la saison dernière. Un grand merci aux supporters qui se sont déplacés en masse hier, et on les attend encore plus nombreux samedi soir pour chercher le bouclier qui manque à la collection de Saint-Sulpice.
Ichem Ghanmi (pilier, capitaine Saint-Sulpice) : Un match retour difficile avec une équipe de St Girons qui était venue pour faire quelque chose. Beaucoup d’engagement de part et d’autre, du rythme mais un match qui s’est déroulé dans un meilleur état d’esprit qu’au match aller. Nous avons été un peu tendu, faisant un match moyen dans l’ensemble mais toujours avec la même solidarité et la même envie de gagner. Même menés rapidement au score, nous avons construit patiemment notre victoire ; Sur les deux matchs, nous méritons notre qualification. Nous sommes en finale et nous montons en fédérale 3, c’est la récompense d’une saison aboutie avec un groupe extraordinaire qui se donne à fond sur le terrain et qui vit très bien en dehors. Maintenant place à la finale avec le soutien de tous nos supporters qui nous ont encore portés. Et ils nous porteront encore samedi prochain. Merci à eux. PS : la prochaine fois, je garde le ballon Damien Cancé. Mais je vais travailler ma passe côté gauche, promis !
Ludovic Itan (arrière Saint-Sulpice) : On était un peu tendus, on savait que Saint-Girons ne venait disputer un match de gala. On l’a bien compris d’entrée d’ailleurs quand on encaisse cet essai de pénalité. Flo Carayon prend un jaune en plus, donc j’ai dû prendre le relais au pied. Ca a bien marché sur une pénalité et une transformation, moins bien sur une autre pénalité à 45m face au vent…où je n’ai même pas atteint les poteaux. On a eu du mal à mettre notre jeu en place. Les deux essais que nous marquons le sont sur des exploits personnels, de Raphaël Noyer avec une course de 75m, et l’autre d’Alex Vincent, de 50m. On monte en fédérale 3, c’est super. Mais on va penser à la finale, car il reste des choses à rectifier, et on n’aura pas le droit à l’erreur. Mais tout comme mon ami Flo Carayon, on mangera des pâtes pour être en forme !
Florian Carayon (ouvreur Saint-Sulpice) : On fait une entame de match très crispée, on a du mal à prendre le jeu à notre compte. On subit les assauts couseranais pendant 15 minutes, on encaissera un essai de pénalité et un carton jaune pour ma pomme. Par la suite on a réussi à prendre le score et à le garder tout au long du match en s’appuyant sur notre défense. On a fait le plus dur à savoir la montée en Fédérale 3. On aurait signé si on nous avait dit cela en début de saison avec un groupe grandement remanié ! A nous maintenant d’en profiter et d’aller chercher ce que nous avons manqué la saison dernière.
Beaumont-de-Lomagne 21-23 Laroque-Belasta
Dans l’autre rencontre du jour, on se demandait si Beaumont serait capable de remonter les 20 points concédés dans le Pays d’Olmes (26-6). A 13-3 à la pause pour les Lomagnols, l’exploit était sans doute dans les têtes des joueurs et du staff. Il était d’autant plus légitime à 21-9. Mais Laroque aussi est une équipe de caractère et peut s’appuyer sur un huit de devant capable de renverser n’importe quel adversaire et cours d’un match. Les Ariégeois l’ont encore démaontré, en inscrivant un premier essai pour revenir à 21-16, et s’offraient même le luxe d’en marquer un autre pour un succès de prestige, immortalisant ainsi un accès en finale et surtout une montée, là aussi, méritée sur l’ensemble des deux rencontres.
Benoit Cailloux (troisième ligne laroquais): « Une très grande fierté de monter avec cette équipe d’amigos. On s’était promis que cette belle aventure ne pouvait pas s’arrêter aujourd’hui. Le contrat est rempli, même si ce fut dur face à cette équipe de Beaumont qui a fait un bon match…Même si pour moi, leur manque d’humilité envers nous nous a galvanisé pour arracher cette victoire. On est là où personne nous attendait, et c’est ça qui est énorme. Je félicite les jeunes de l’équipe, qui nous apportent énormément, ils se reconnaîtront. Maintenant il reste un match, il faut vite se reconcentrer car c’est une finale,et ce sera du 50/50. »
Cédric Piche (ouvreur Laroque Belesta) : Ce fut un match compliqué mais on a été plus réaliste. Jusqu’à la 60ème minute, Beaumont envoyait tout ce qu’ils pouvaient, ils nous faisaient mal, avançaient à chaque impact. Heureusement qu’on sortait la tête de l’eau avec de bons grattages aux momentx important, notamment de Benoit Cailloux, encore très fort C’est ce qui nous permettait de respirer un peu. Le match a changé quand ils sont à 5 mètres de notre ligne et qu’ils prennent les points au lieu de l’essai Ils auraient pu nous enterrer à ce moment mais ils ne l’ont pas fait. Sur l’action qui suit, on leur fait une cocotte qui avance de 25 mètres et on marque. Là, on s’est mis à jouer, enfin, j’ai envie de dire. On en met un second, avecc à la conclusion Medhi Tami, très bon lui aussi. Ils n’ont pas eu le temps de réagir. Après le coup de sifflet ? Une joie énorme ! Mais n’oublions pas que nous avons une finale samedi, que l’on va préparer comme il faut, même si elle s’annonce compliquée
Merci aux deux photographes Pascal Villaba et Serge Cartou