Il n’existe pas de terme générique pour désigner les pratiquants du rugby fauteuil. Le quad rugby dans sa version anglaise ne possède ni avants, ni trois quarts, contrairement à son cousin du rugby valide. Sur le terrain, Jérôme Larduinat est ce que l’on appelle dans le langage rugby fauteuil un « middle point ». Il joue depuis 2 ans et demi au Stade Toulousain Rugby Handisport. Portrait d’un sportif aguerri…
Toulousain d’adoption depuis 3 ans, celui que l’on appelle plus communément « lardon », avoue avoir opté pour un sport collectif pour faciliter son intégration dans une nouvelle ville. Victime d’un accident de moto, il s’est d’abord essayé à l’handi ski, puis l’handi aviron, mais a finalement opté pour un sport de contact, physique, mais surtout collectif. Adapté à son handicap, le quad rugby est une discipline qui a été créée spécialement pour les personnes atteintes des membres supérieurs et inférieurs. C’est le seul sport en fauteuil où le contact fait partie intégrante des règles. Impossible, alors de ne pas y trouver les aspects de notre cher rugby. D’ailleurs, Jérôme ne s’y trompe pas quand il dit qu’il a directement été séduit par « l’’esprit d’équipe, le collectif et toutes les tactiques de jeu ». Car si le quad rugby est un sport qui « remue » selon ses propres termes, l’aspect cérébral est aussi important.
Jérôme, qui ignorait au départ l’existence des sports collectifs pour les personnes en situation de handicap, a la particularité de se mettre au service des autres sur le terrain. C’est d’ailleurs un rôle qui lui tient à coeur : « mon rôle est de bloquer les porteurs de balle, je prends beaucoup de plaisir à faire un bon bloc, au bon moment. » C’est une situation un peu paradoxale, lui qui a pratiqué essentiellement des disciplines individuelles. Mais si le sportif est comblé par le quad rugby c’est parce que la dépense physique est aussi au rendez-vous, et qu’il sort bien souvent lessivé des entraînements ou des matchs.
« Mon rêve ? Que ma fille grandisse bien ! »
Bien installé dans la ville rose en tant que dessinateur industriel, Jérôme a rejoint l’équipe 1 cette année. Patient et à l’écoute, sa très bonne intégration au collectif toulousain n’est pas une surprise. Il se dit d’ailleurs ravi d’avoir été intégré de la sorte. Il est également conscient du fait qu’il évolue dans une structure qui lui permet de s’épanouir. Son évolution il la doit aussi à sa volonté de progression dans la discipline et surtout par son intérêt du jeu. Il ajoute que pour lui « l’étape clé a été de comprendre les changements de phase attaque/défense ainsi que d’assimiler son rôle sur le terrain ». Jérôme dégage l’image de quelqu’un de posé et d’appliqué, ce qui reflète bien l’homme que l’on retrouve sur les parquets. Il y a fort à parier que sa progression ne fait que commencer. Et quand on lui demande s’il a un rêve il répond en souriant : «que ma fille grandisse bien». En toute simplicité.
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