27 ans de carrière, 70 sélections en équipe de France, dont elle aura été une brillante capitaine, Gaelle Mignot a marqué de son empreinte le rugby féminin, ainsi que son développement. A 34 ans, la native de Périgueux avait décidé de raccrocher définitivement les crampons à la fin de cette saison. Mais elle espérait glaner un nouveau titre avec son club de coeur, Montpellier. Las, son dernier match restera une demi-finale perdue contre l’ASM Romagnat. L’occasion pour RugbyAmateur de recueillir les impressions d’un des monuments du rugby féminin français… (propos recueillis par Marco Matabiau)
RA: Gaëlle, la décision d’arrêter sa carrière de sportive de haut niveau est toujours difficile à prendre. Quand l’avez-vous fait ?
GM: Juste avant la Coupe du Monde de 2017, je m’étais dit que si on était championnes du monde, j’arrêterais là-dessus, car c’est le seul titre qui me manque. Mais on a perdu en demi-finale contre l’Angleterre, et après la troisième place acquise face aux Etats-Unis (31-23), je me suis fixée l’objectif de jouer une autre Coupe du Monde. Malheureusement, je me suis blessée à l’épaule contre l’Irlande lors du Tournoi 2018, et j’ai alors mis un terme à ma carrière internationale. La prochaine Coupe du Monde étant repoussée d’un an, j’ai estimé que c’était le bon timing. Restait à terminer en club.
RA: Justement, comment avez-vous abordé cette demi-finale contre l’ASM Romagnat?
GM: On a subi l’épidémie de Covid de plein fouet juste avant. Cette fin de saison a été fortement perturbée. On n’a pas pu jouer nos deux derniers matchs à domicile, qui ont été annulés. Ce n’est pas la fin de carrière que j’espérais. Je dois avouer que j’ai ressenti une grande frustration de ne pas pouvoir terminer devant notre public. Evidemment, même si on ne veut pas l’admettre, on se dit toujours que ça peut être notre dernier match. Ce qui compte, c’est de se donner à fond. Je pense l’avoir abordé comme je le fais habituellement.
RA: Et quel a été votre sentiment à la fin de cette rencontre (défaite du MHR 16-20) ?
GM: Evidemment je suis frustrée. On a le sentiment d’être passées à côté de quelque chose. Avec Jenny (Troncy), on avait préparé la rencontre ensemble. Quand elle est remplacée et que j’entre en jeu à la place d’Agathe Sochat, on se parle. Je lui fais la promesse de tout donner, mais ça n’a pas suffi. Peut-être qu’on a mal abordé ce match collectivement. A la fin, je suis restée sur le terrain toute seule, en me disant que si j’y revenais un jour, ce serait en tant que coach. Je me suis aussi dit qu’Ernest-Wallon ne me portait pas bonheur puisque c’est dans ce stade que je m’étais blessée à l’épaule contre l’Irlande lors du Tournoi des Six Nations en 2018.
RA: Et maintenant, quel après-carrière ?
GM: Avant tout, je vais bien me reposer, souffler, faire le point. J’ai une épine calcanéenne qui me fait souffrir depuis deux mois. Je vais m’occuper de cela. A mon retour de Richmond, j’étais devenue intervenante sur le groupe Espoirs du MHR. Puis le nouveau directeur du centre de formation, Joan Caudullo, lui aussi ancien talonneur, m’a dit qu’il aimerait m’avoir à plein temps sur les Espoirs. Je serai donc la co-entraîneur des U21 du MHR.
RA: Si vous deviez garder un souvenir de votre carrière ?
GM: Je dois bien avouer que j’ai été gâtée de vivre cette carrière et avec un tel palmarès. Avec l’Equipe de France, j’ai disputé trois coupes du monde, remporté trois Tournois, été sélectionnée à 70 reprises. Avec Montpellier, j’ai gagné six titres de Champion de France… et j’ai même une sélection avec les Barbarians. Après, j’aurai certainement un pincement au coeur à la reprise. Ce qui va surtout me manquer, ce sont tous les à-côtés, ces émotions si particulières que l’on ressent dans les vestiaires. Ainsi que les amitiés qui se créent au fil des saisons. Mais je sais qu’elles resteront à vie…
27 ans de carrière, 70 sélections en équipe de France, dont elle aura été une brillante capitaine, Gaelle Mignot a marqué de son empreinte le rugby féminin, ainsi que son développement. A 34 ans, la native de Périgueux avait décidé de raccrocher définitivement les crampons à la fin de cette saison. Mais elle espérait glaner un nouveau titre avec son club de coeur, Montpellier. Las, son dernier match restera une demi-finale perdue contre l’ASM Romagnat. L’occasion pour RugbyAmateur de recueillir les impressions d’un des monuments du rugby féminin français… (propos recueillis par Marco Matabiau)
RA: Gaëlle, la décision d’arrêter sa carrière de sportive de haut niveau est toujours difficile à prendre. Quand l’avez-vous fait ?
GM: Juste avant la Coupe du Monde de 2017, je m’étais dit que si on était championnes du monde, j’arrêterais là-dessus, car c’est le seul titre qui me manque. Mais on a perdu en demi-finale contre l’Angleterre, et après la troisième place acquise face aux Etats-Unis (31-23), je me suis fixée l’objectif de jouer une autre Coupe du Monde. Malheureusement, je me suis blessée à l’épaule contre l’Irlande lors du Tournoi 2018, et j’ai alors mis un terme à ma carrière internationale. La prochaine Coupe du Monde étant repoussée d’un an, j’ai estimé que c’était le bon timing. Restait à terminer en club.
RA: Justement, comment avez-vous abordé cette demi-finale contre l’ASM Romagnat?
GM: On a subi l’épidémie de Covid de plein fouet juste avant. Cette fin de saison a été fortement perturbée. On n’a pas pu jouer nos deux derniers matchs à domicile, qui ont été annulés. Ce n’est pas la fin de carrière que j’espérais. Je dois avouer que j’ai ressenti une grande frustration de ne pas pouvoir terminer devant notre public. Evidemment, même si on ne veut pas l’admettre, on se dit toujours que ça peut être notre dernier match. Ce qui compte, c’est de se donner à fond. Je pense l’avoir abordé comme je le fais habituellement.
RA: Et quel a été votre sentiment à la fin de cette rencontre (défaite du MHR 16-20) ?
GM: Evidemment je suis frustrée. On a le sentiment d’être passées à côté de quelque chose. Avec Jenny (Troncy), on avait préparé la rencontre ensemble. Quand elle est remplacée et que j’entre en jeu à la place d’Agathe Sochat, on se parle. Je lui fais la promesse de tout donner, mais ça n’a pas suffi. Peut-être qu’on a mal abordé ce match collectivement. A la fin, je suis restée sur le terrain toute seule, en me disant que si j’y revenais un jour, ce serait en tant que coach. Je me suis aussi dit qu’Ernest-Wallon ne me portait pas bonheur puisque c’est dans ce stade que je m’étais blessée à l’épaule contre l’Irlande lors du Tournoi des Six Nations en 2018.
RA: Et maintenant, quel après-carrière ?
GM: Avant tout, je vais bien me reposer, souffler, faire le point. J’ai une épine calcanéenne qui me fait souffrir depuis deux mois. Je vais m’occuper de cela. A mon retour de Richmond, j’étais devenue intervenante sur le groupe Espoirs du MHR. Puis le nouveau directeur du centre de formation, Joan Caudullo, lui aussi ancien talonneur, m’a dit qu’il aimerait m’avoir à plein temps sur les Espoirs. Je serai donc la co-entraîneur des U21 du MHR.
RA: Si vous deviez garder un souvenir de votre carrière ?
GM: Je dois bien avouer que j’ai été gâtée de vivre cette carrière et avec un tel palmarès. Avec l’Equipe de France, j’ai disputé trois coupes du monde, remporté trois Tournois, été sélectionnée à 70 reprises. Avec Montpellier, j’ai gagné six titres de Champion de France… et j’ai même une sélection avec les Barbarians. Après, j’aurai certainement un pincement au coeur à la reprise. Ce qui va surtout me manquer, ce sont tous les à-côtés, ces émotions si particulières que l’on ressent dans les vestiaires. Ainsi que les amitiés qui se créent au fil des saisons. Mais je sais qu’elles resteront à vie…