Alors Frédéric, racontez-nous cette première saison
i[C’était un réel apprentissage pour nous tous. Le pari était un peu doux dingue. Donc la saison est à l’image de l’aventure. Nous sommes arrivés comme on débarque un matin de septembre à l’école de rugby. On savait faire nos lacets, restait à apprendre à faire une passe. Sportivement la saison a été compliquée du fait même de la jeunesse du club. Au mois d’août dernier, nous n’avions qu’une seule certitude: la couleur des maillots! Les coachs ont du créer un groupe sur le terrain de toute pièce, et nous, dirigeants, prendre nos repères. Ça n’a pas été évident tout les dimanches, mais aujourd’hui notre plus grande satisfaction est d’avoir vu naître un groupe, une équipe, une vraie, une bande de potes. A partir de là tout est possible. La mise en route a été délicate et je pense que l’on a fait une indigestion de biscuits à la confiance. On a mangé le paquet entier, avec une bonne crise de foie à l’arrivée.
b[Au final, vous êtes plutôt satisfait donc?]b
Pour ma part, il n’y a eu que des bonnes choses cette saison dans le sens où nous avons tout appris. Il y a eu des rencontres, des déceptions, des arrivées, des départs, la vie en fait. Nous avons tenté de structurer au mieux le club. Bon, je vous l’accorde on a oublié quelques boulons en cours de route! Créer un club de rugby à Toulouse, c’est un peu comme vouloir faire naître un club de foot sur le vieux port à Marseille. Je pense qu’il aurait été plus évident de créer un club dans les Ardennes que sur les berges du Canal du Midi. Personne ne vous attend, nous ne nous sommes pas épargnés pour trouver des sponsors, des partenaires, des bénévoles. C’est comme être parents, il n’y a pas de mode d’emploi. La seule différence avec la paternité, c’est que là j’ai pris un sérieux coup de jeune… et de jaune le dimanche soir (rires). J’aime ce groupe, ces garçons! ]i
Si vous deviez retenir un moment fort de la saison?
Il est difficile de répondre à cette question, car je pense que chacun au club garde sa propre image. Pour ma part, j’en retiens deux. Tout d’abord il y a eu la première rencontre à domicile. C’était une fête magnifique. C’était l’aboutissement de près de six mois de réunions, d’apéros prolongés, de prises de tête, de gueulantes et de franches rigolades. Voir sortir les garçons du tunnel de Sordelo, c’était formidable. La seconde image que je garderais à jamais est notre match de barrage contre Le Rougier, à Camarès. Les garçons sont allés au delà du rugby. Nous avons perdu, mais ce jour là je pense que nous avons gagné le plus beau des trophées: une identité. Il y a eu des larmes, des regards et on s’est fait une promesse. Celle de continuer de porter haut les couleurs du club. Je peux vous assurer que c’est un sacré défi. Je vous invite à venir crier « Allez les roses! » derrière la main courante, c’est une expérience qui vaut la peine d’être vécu! (rires)