Luc La Primaube, Réquista et Cassagnes Bégonhes forment au milieu de nombreuses autres communes sur le plateau du Levézou et du Ségala l’entente du même nom. Tout près de monter l’an passé déjà, le club a validé son ticket pour la fédérale 2 dimanche dernier en dominant Grenade. Ce qui confirme deux évidences : la régularité des performances, et la qualité de la formation interne, qui constitue l’essentiel du groupe séniors. Cette grande première méritait un coup de projecteur appuyé, et quelques explications fournies par un des maillons de la chaîne aveyronnaise : Frédéric Gil, un coach heureux et fier de ses troupes…
Frédéric, ce match contre Grenade tout d’abord, n’a pas été aussi simple que prévu ?
Beaucoup pensait que notre victoire de 13 points là-bas nous assurait la qualif, mais pas moi. On connaît les valeurs et les qualités de cette équipe, qui ne lâche rien. On s’attendait à ce que ce soir compliqué, et ça l’a été. On marque à quatre reprises, contre deux essais encaissés, mais il a fallu faire le boulot jusqu’au bout.
Et vous voici en fédérale 2. C’était l’objectif en début de saison ?
On se l’était dit entre nous oui, donc y parvenir, c’est un immense bonheur. C’est l’aboutissement d’un travail de 10 ans pratiquement. Cette équipe qui monte est composée à 90% de mecs du coin, des villages aux alentours, ce qui fait la force de ce club.
Les entraîneurs aussi sont là depuis longtemps, comme vous ?
J’ai joué ici pendant deux ans, puis j’ai entraîné les minimes, les cadets, les juniors et puis les séniors, depuis 4 ans. C’est là aussi un travail d’équipe, avec François Giovanini, qui s’occupe des trois quarts, du mental des mecs, et puis il y a Thomas Bayol, Nicolas Hirt, Greg Albinet, Eric Rey, et Nicolas Couderc. Ca fait du monde mais chacun à son niveau a apporté quelque chose d’essentiel pour que le groupe se bonifie. C’est un staff très large, mais qui ne coûte pas cher (rires).
Vous avez ressenti quoi à la fin du match ?
De la fierté je crois bien. Car le club réunit près de 60 communes sur tout le plateau du Levézou et du Ségala. Certains villages n’ont que 100 ou 150 habitants, mais on les représente tous, alors jouer en fédérale 2, sans payer les joueurs, sans véritablement de moyens, si ce n’est l’investissement humain, et l’amitié qui nous lie tous ici, c’est vraiment fabuleux. On draine tout un territoire, on le ressent.
En quart de finale, ce sera un nouveau défi, contre Aire-sur-Adour ?
On veut aller le plus loin possible. Il faudra pour cela être moins tendu, car contre Grenade, on a eu deux ou trois coups jouables que les joueurs n’ont pas tenté, par peur de mal faire. La montée est dans la poche, il faudra prendre du plaisir. Le plus dur sera sans doute de se remobiliser, car il pourrait y avoir un phénomène de décompression. On va y travailler cette semaine.
L’hommage de Christophe Géraud (entraîneur de Grenade) : Remonter treize points s’annonçait difficile, surtout contre une équipe qui nous a battu à chaque fois cette année. Je tire un grand coup de chapeau à nos meilleurs ennemies. Cette équipe du LSA, on l’aime beaucoup parce qu’on partage beaucoup de valeurs en commun. Félicitations à eux ».
Guillaume Soulié (3ème ligne Levézou Ségala) : C’est un sentiment de joie et de fierté indescriptible. Jouer sur ce stade devant 2000 personnes, devant tous les jeunes de l’école de rugby, devant tous les bénénoles…C’est grâce à eux si on monte. Après sur le match, on est tombés sur une grosse équipe de Grenade qui a jouée le coup à fond, on le savait. J’ai encore du mal à réaliser qu’on va jouer en Fédérale 2 l’an prochain, ce n’est que du bonheur ! Et quand on voit l’ambiance que nous mettent les copains de la B tous les dimanches, on ne peux qu’être fiers de notre club, de notre maillot et de nos couleurs