Le weekend dernier, se disputait la dixième journée la fédérale 1 féminine. Deux équipes, de la poule 2 et 3 ont déclaré n’y ont pas participé, en déclarant forfait pour la troisième fois de la saison, synonyme donc de forfait général. Des forfaits qui, après celui enregistré le mois dernier à Chilly-Mazarin en Elite 1, interpellent. Explications et réponse de la FFR… (par Jeremy VdC)
Deux parcours différents, mais deux chemins de croix. En ce début de semaine, les mines sont graves du côté des Liger’Hyènes de l’entente Gien Briare/Chalette (poule 2) et du RC Nîmes (poule 3). Chacune de ces formations avait déjà dû déclarer forfait deux fois dans leurs poules respectives (au GUC en Novembre et à Besançon fin janvier pour Gien Briare, à Gaillac en décembre puis à Millau en février pour Nîmes). La faute à un effectif insuffisant. Le weekend dernier, mêmes causes, mêmes effets, les féminines du Loiret et du Gard n’ont pu aligner une feuille de match avec suffisamment de noms, respectivement contre le Grenoble UC (de nouveau) et le TCMS.
Côté nîmois, avec un effectif de vingt-six joueuses et plusieurs absences dès les premières rencontres du championnat, la tâche s’annonçait ardue pour tenir bon jusqu’à mai, mais aussi pour préparer le futur de l’équipe sereinement. Dans une poule 3 déjà réduite après le retrait de Toulon à la fin de l’été dernier (au « profit » de la création de l’entente avec La Valette en Elite 2 sous le nom Toulon Provence Méditerranée), le forfait général du RCN montre certes les difficultés du club à maintenir une équipe à ce niveau, mais également celle pour les autres formations à garder les troupes motivées dans un calendrier haché.
N’ayant connu que des défaites depuis le début de saison, le forfait général des Nîmoises n’a que peu d’impact d’un point de vue purement comptable au classement, seul Béziers récupérant un point supplémentaire par rapport à sa victoire non-bonifiée lors de la première journée. Reste désormais à savoir comment le RCN va pouvoir se reconstruire en vue de l’exercice 2023-2024, et surtout à quel niveau.
D’autres forfaits à venir ?
Pour les Liger’Hyènes, le nombre de licenciées était plus important sur la ligne de départ (35 joueuses au total dans l’entente). Mais là aussi quelques blessures et autres absences répétées, ajoutées à de lourdes défaites, ont mis l’équipe en difficulté, avec seulement seize noms cochés sur certaines feuilles de match. Néanmoins, la présence montante des U18 peut donner l’espoir de vite rebondir, même à l’échelon inférieur. Concernant l’impact sur le classement, comme dans la poule 3, ce forfait général ne modifie pas les positions, Gien Briare/Chalette ayant perdu toutes les rencontres jusqu’ici, avec bonus offensif pour les adversaires.
Après Bayonne l’an dernier, et Chilly cette année en Elite 1, ce sont donc deux autres équipes habituées des niveaux fédéraux, qui déclarent forfait général avant la fin de saison. De quoi rouvrir le débats sur les moyens et la situation des équipes féminines fédérales, alors que d’autres forfaits simples ont été relevés ces dernières semaines en Fédérales 1 et 2, mais aussi en Elite 2. Narbonne, en manque d’effectif a notamment préféré déclarer forfait plutôt que de se rendre à Rouen pour y défier les Valkyries. Une joueuse audois nous confiait son inquiétude de pouvoir aligner une équipe réserve et fanion, compte tenu des problèmes d’effectif actuels, et donc de risquer là aussi un forfait général.
La FFR se veut rassurante…
Une situation qui, à défaut d’être généralisée, interpelle malgré tout. Car des projets d’ententes sont dans les cartons entre certaines formations d’Elite 2 et de Fédérales. Si l’on rajoute que l’Elite 1 cherche une formule adaptée aux équipes les plus structurées par rapport aux autres moins bien loties, il serait aisé de dire que le rugby féminin français n’a pas encore trouvé son rythme de croisière, ni son modèle sportivo-économique, idéal.
Contactée par nos soins sur ce sujet, la FFR précise dans un premier temps qu’elle se penche « avec attention sur le causes spécifiques de ces récents forfaits, et accompagnera les clubs concernés dans leur reconstruction. » Dans un second temps, l’institution souligne « la dynamique positive du rugby féminin en France, qui bénéficie depuis 2016 d’un budget alloué aux compétitions féminines qui a considérablement augmenté (1.73 million d’euros pour la seule saison 2022-23). » On nous mentionne enfin que « le nombre de licenciées a progressé de 12% depuis un an. » La Fédération Française de Rugby « se félicite aussi d’avoir mis en place des initiatives telles que la Commission Rugby Elite et l’introduction de la mixité dans les académies pôles espoirs depuis 2017. »
A quelques heures de l’ouverture du Tournoi des 6 Nations 2023, l’évolution du rugby féminin reste donc au coeur des débats. Un développement qui s’opère par petites touches comme le souhaitait une des grandes pionnières du jeu, Jennifer Troncy.
La demi de mêlée récemment retraitée portait un regard avisé sur la situation : « L’évolution est manifeste, il y a plus de licenciées, plus de clubs aussi. C’est bien, mais il faut prendre le temps d’y aller pas à pas. Je constate que des jeunes voudraient plus et tout de suite, mais il faut être réaliste. On ne va pas m’arrêter dans la rue parce qu’on me reconnaît. Le rugby féminin reste en plein développement c’est sûr, mais nous ne serons jamais l’équivalent des garçons, c’est logique […] Ne brûlons pas les étapes, au risque de créer encore plus de différences entres les équipes. » Dont acte…
Le weekend dernier, se disputait la dixième journée la fédérale 1 féminine. Deux équipes, de la poule 2 et 3 ont déclaré n’y ont pas participé, en déclarant forfait pour la troisième fois de la saison, synonyme donc de forfait général. Des forfaits qui, après celui enregistré le mois dernier à Chilly-Mazarin en Elite 1, interpellent. Explications et réponse de la FFR… (par Jeremy VdC)
Deux parcours différents, mais deux chemins de croix. En ce début de semaine, les mines sont graves du côté des Liger’Hyènes de l’entente Gien Briare/Chalette (poule 2) et du RC Nîmes (poule 3). Chacune de ces formations avait déjà dû déclarer forfait deux fois dans leurs poules respectives (au GUC en Novembre et à Besançon fin janvier pour Gien Briare, à Gaillac en décembre puis à Millau en février pour Nîmes). La faute à un effectif insuffisant. Le weekend dernier, mêmes causes, mêmes effets, les féminines du Loiret et du Gard n’ont pu aligner une feuille de match avec suffisamment de noms, respectivement contre le Grenoble UC (de nouveau) et le TCMS.
Côté nîmois, avec un effectif de vingt-six joueuses et plusieurs absences dès les premières rencontres du championnat, la tâche s’annonçait ardue pour tenir bon jusqu’à mai, mais aussi pour préparer le futur de l’équipe sereinement. Dans une poule 3 déjà réduite après le retrait de Toulon à la fin de l’été dernier (au « profit » de la création de l’entente avec La Valette en Elite 2 sous le nom Toulon Provence Méditerranée), le forfait général du RCN montre certes les difficultés du club à maintenir une équipe à ce niveau, mais également celle pour les autres formations à garder les troupes motivées dans un calendrier haché.
N’ayant connu que des défaites depuis le début de saison, le forfait général des Nîmoises n’a que peu d’impact d’un point de vue purement comptable au classement, seul Béziers récupérant un point supplémentaire par rapport à sa victoire non-bonifiée lors de la première journée. Reste désormais à savoir comment le RCN va pouvoir se reconstruire en vue de l’exercice 2023-2024, et surtout à quel niveau.
D’autres forfaits à venir ?
Pour les Liger’Hyènes, le nombre de licenciées était plus important sur la ligne de départ (35 joueuses au total dans l’entente). Mais là aussi quelques blessures et autres absences répétées, ajoutées à de lourdes défaites, ont mis l’équipe en difficulté, avec seulement seize noms cochés sur certaines feuilles de match. Néanmoins, la présence montante des U18 peut donner l’espoir de vite rebondir, même à l’échelon inférieur. Concernant l’impact sur le classement, comme dans la poule 3, ce forfait général ne modifie pas les positions, Gien Briare/Chalette ayant perdu toutes les rencontres jusqu’ici, avec bonus offensif pour les adversaires.
Après Bayonne l’an dernier, et Chilly cette année en Elite 1, ce sont donc deux autres équipes habituées des niveaux fédéraux, qui déclarent forfait général avant la fin de saison. De quoi rouvrir le débats sur les moyens et la situation des équipes féminines fédérales, alors que d’autres forfaits simples ont été relevés ces dernières semaines en Fédérales 1 et 2, mais aussi en Elite 2. Narbonne, en manque d’effectif a notamment préféré déclarer forfait plutôt que de se rendre à Rouen pour y défier les Valkyries. Une joueuse audois nous confiait son inquiétude de pouvoir aligner une équipe réserve et fanion, compte tenu des problèmes d’effectif actuels, et donc de risquer là aussi un forfait général.
La FFR se veut rassurante…
Une situation qui, à défaut d’être généralisée, interpelle malgré tout. Car des projets d’ententes sont dans les cartons entre certaines formations d’Elite 2 et de Fédérales. Si l’on rajoute que l’Elite 1 cherche une formule adaptée aux équipes les plus structurées par rapport aux autres moins bien loties, il serait aisé de dire que le rugby féminin français n’a pas encore trouvé son rythme de croisière, ni son modèle sportivo-économique, idéal.
Contactée par nos soins sur ce sujet, la FFR précise dans un premier temps qu’elle se penche « avec attention sur le causes spécifiques de ces récents forfaits, et accompagnera les clubs concernés dans leur reconstruction. » Dans un second temps, l’institution souligne « la dynamique positive du rugby féminin en France, qui bénéficie depuis 2016 d’un budget alloué aux compétitions féminines qui a considérablement augmenté (1.73 million d’euros pour la seule saison 2022-23). » On nous mentionne enfin que « le nombre de licenciées a progressé de 12% depuis un an. » La Fédération Française de Rugby « se félicite aussi d’avoir mis en place des initiatives telles que la Commission Rugby Elite et l’introduction de la mixité dans les académies pôles espoirs depuis 2017. »
A quelques heures de l’ouverture du Tournoi des 6 Nations 2023, l’évolution du rugby féminin reste donc au coeur des débats. Un développement qui s’opère par petites touches comme le souhaitait une des grandes pionnières du jeu, Jennifer Troncy.
La demi de mêlée récemment retraitée portait un regard avisé sur la situation : « L’évolution est manifeste, il y a plus de licenciées, plus de clubs aussi. C’est bien, mais il faut prendre le temps d’y aller pas à pas. Je constate que des jeunes voudraient plus et tout de suite, mais il faut être réaliste. On ne va pas m’arrêter dans la rue parce qu’on me reconnaît. Le rugby féminin reste en plein développement c’est sûr, mais nous ne serons jamais l’équivalent des garçons, c’est logique […] Ne brûlons pas les étapes, au risque de créer encore plus de différences entres les équipes. » Dont acte…