[Florent Tixaire (ex-rugbyman et candidat à Pékin express) : « Cette aventure a changé ma vie »]
A 37 ans, Florent Tixaire a raccroché des crampons qui auront vu du pays pendant de nombreuses années. Ce pur catalan a été un pilier redoutable et redouté, plein de fougue et de volonté. Aventurier dans l’âme, l’ancien gendarme s’est inscrit à l’émission Pékin Express, avec Nono, compère à la mairie de Barcarès. Un troisième binôme 100% catalan dans l’histoire du jeu de la chaîne M6, dont un binôme féminin avait remporté l’épreuve il y a quelques années. Avant la diffusion ce mardi soir du premier épisode de la 14ème édition, toujours présentée par l’incontournable Stéphane Rotenberg, découvrez qui se cache derrière Flo, pur produit sang (chaud) et or. Le gaillard n’est pas devenu un moine bouddhiste pour autant, comme son crâne rasé pourrait le laisser croire, mais il n’est pas revenu indemne de cette expérience unique. Son accent, son anglais et ses prises de bec avec Nono risquent fort de le propulser sur le devant de la scène médiatique. Nous anticipons le phénomène, et avons eu droit à une interview exclusive pour RugbyAmateur…
Florent, avant toute chose, peux-tu nous rappeler ton parcours rugbystique ?
J’ai joué à l’USAP jusqu’en Reichels, j’ai fait une saison à Rivesaltes, et puis, mon métier de gendarme m’a obligé à partir. C’était en Corse, donc j’ai joué à Ajaccio. Pour les mêmes raisons, j’ai joué ensuite à Chambéry. Avant de revenir dans mon pays catalan, grâce ou à cause du rugby, je ne sais pas trop comment le dire.
C’est-à-dire ?
A Chambéry, je jouais en fédérale 1, je devais rejoindre l’équipe de France militaire à Mont-de-Marsan pour un stage de préparation, et ça m’a été refusé. J’ai été très déçu, et quelques temps plus tard, j’ai quitté la gendarmerie. Et je suis rentré à la « maison ».
Ce retour sur tes terres rouges et or, a fait le bonheur de clubs catalans donc ?
Si on peut dire oui, car j’ai signé à Torreilles, mais je n’y ai pas beaucoup joué car j’ai été suspendu pendant un an à cause d’un mauvais geste. J’ai repris à Pollestre Ponteilla (fédérale 3) où je suis resté pendant 5 ans. Et enfin, j’ai fait une dernière année au Foyer Laïque du Haut Vernet, avec les copains, pour conclure cette belle aventure qu’est le rugby.
Et comment est née celle de Pékin express pour toi ?
J’ai toujours eu ce goût de l’aventure, et j’ai toujours aimé cette émission. J’avais postulé une première fois, j’avais été retenu, mais mon binôme a eu un empêchement de dernière minute, donc je n’ai pas pu partir. J’ai repostulé avec Nono (Noël Lopez) collègue torreillan de la Mairie de Barcarès. Il a presque 50 ans, fan de muscu, et bon mec. On a été retenus…
Comment se passe la sélection justement ?
Une fois que la candidature est retenue, on passe une batterie infernale de tests. Tests physiques bien sûr, psychologiques, on vérifie si on est « clean » à tous les niveaux, test anti-drogue, vérification du casier judiciaire, test face caméra, et on se fait vacciner pour tout, pas le choix ! (rires). L’expédition peut commencer !
Que peux-tu nous dire sur l’émission et cette aventure ?
Je ne peux pas trop le dévoiler car la production nous l’impose. Mais ce que je peux dire, c’est que l’aventure a commencé en Ouganda, début mars 2020. Dans des paysages magnifiques. Mais sans le savoir, on allait être en pleine pandémie, et quand le confinement a été annoncé en France, on était bloqué en Ethiopie. L’émission a été suspendue au bout du troisième épisode, il a fallu nous rapatrier en urgence. C’était forcément particulier, et très frustrant. Et puis, à la fin de l’été, on nous a dit qu’on pouvait repartir, mais sur un autre parcours (la production a opté pour la Grèce et la Turquie, non soumis à la fermeture de l’espace aérien). On s’est maintenus en forme avec Nono. Aux règles habituelles, il fallait en respecter des nouvelles, sanitaires : port du masque, tests, distanciations physiques, etc… Bref, une aventure dans l’aventure ! C’était hors normes, mais l’ambiance entre binômes a toujours été très bonne.
« J’ai pris une leçon de vie ! »
Est-ce que le fait d’avoir joué au rugby t’a aidé ?
Tout le temps ! J’ai retrouvé des notions fortes et propres au rugby. L’entraide, la solidarité, le dépassement de soi, l’esprit de groupe, avec mon binôme. On a défendu les couleurs de la Catalogne avec notre drapeau, et du rugby quelque part (rires)!
Que retiens-tu au final de cette expérience unique ?
J’ai reçu une leçon de vie. On a traversé des pays pauvres, où les gens sont vraiment dans la misère, dorment à même le sol, n’ont pas de toit, pas de choses qui nous paraissent à nous, essentielles, et ils ne se plaignent jamais. Et le plus incroyable, c’est que même s’ils n’ont rien, ils te donnent tout. Ca remet les choses en perspective, ça te remet en place, et personnellement, ça m’a changé. Je me dis qu’il faut vraiment profiter de la vie, car on se la pourrit pour rien parfois, alors que nous ne sommes pas les plus à plaindre !
On a l’impression que cette aventure t’a véritablement changé…
C’est tout à fait ça oui ! J’ai pris une telle leçon de vie que j’en ai quitté mon boulot à la mairie où je travaillais. J’ai rejoint un collègue qui montait sa société de béton imprimé. J’avais envie d’autre chose, d’assez inexplicable en fait. Me sentir plus utile peut être, plus vivant aussi. Cette aventure a changé ma vie, tout simplement !
Ton crâne rasé, ton accent, ton personnage, autant de choses qui peuvent nous préparer à te revoir à la télé un jour non ?
C’est une question à laquelle je ne peux pas répondre… donc tu as déjà un élément de réponse (rires). De par les bandes annonces passées sur M6, les campagnes de pub faites par la mairie de Barcarès, j’ai reçu quelques appels du pied oui. On m’a proposé de faire de la pub pour des rasoirs avec mon crâne rasé justement. Bref, on verra bien comment ça se goupille.
Pour terminer, le rugby, tu le suis toujours ?
Le covid fait qu’on se déplace et qu’on se croise moins, il a coupé des liens. Mais je reste un supporter inconditionnel de l’USAP bien sûr, et des Dragons Catalans. J’aime autant le XV que le XIII. J’espère que mon fils y jouera, comme ça, je pourrai le suivre, et le rugby avec.
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