Castanet accueillait la finale du championnat de France Espoirs dimanche, opposant Toulon à la Rochelle, deux équipes au parcours remarquable cette année. Le soleil était de la partie, mais le vent aussi. Et quelques personnalités dans la tribune… (par Beud Spencer)
Les Rochelais, vent dans le dos sont les premiers à se signaler et à ouvrir le score (pénalité de Goillot à la 7ème, 3-0). Toulon réagit sur un contre et par des ballons portés. L’un d’eux est tout près d’aller en terre promise. Partie remise quelques instants plus tard sur une pénal touche qui permettra à l’ailier Foliaki de pointer en but (3-5, 18ème). Goillot, l’artificier maritime passera deux nouvelles pénalités pour permettre à son équipe de basculer en tête à la pause (9-5).
Au retour des vestiaires, la pression varoise est totale. Les avants font l’effort et récupèrent un ballon en mêlée, avant de voltiger dans les mains des trois quarts. Ory marque en coin, Carbonnel transforme (9-12, 49ème). La Rochelle, vent de face cette fois, a du mal à installer son jeu, et commet des fautes de mains qui profitent aux Toulonnais. Nouveau ballon récupéré sur introduction adverse, bonne sortie de balle et essai de Devaux. Carbonnel bonifie (9-19, 57ème). Les jeunes hommes du président boudjellal, présent en tribune, tout comme Patrice Collazo, vont enfoncer le clou par Foliaki auteur d’un doublé (9-26). Carbonnel, impeccable au pied, écopera d’un carton jaune, et le dernier mot reviendra aux rochelais qui sauveront l’honneur par une essai de Cuny, en bout de ligne (14-26).
« Le mur de l’atlantique était franchissable » dixit Patrice Collazo, comme celui de l’équipe fanion contre Clermont en Challenge européen deux jours plus tôt. Mais ce deux finales démontrent que le Stade Rochelais s’inscrit définitivement dans le présent et le futur. Le bouclier est parti vers la Rade, prouvant que la formation varoise existe bel et bien, au delà du seul Louis Carbonel, tête d’affiche de cette belle génération, pour la plus grande fierté du président Boujellal : « Ce titre est un beau symbole pour l’avenir ! ».
Les réactions :
Patrice Collazo (entraîneur de l’équipe 1 à Toulon): On a surtout vu une mi temps avec et contre le vent, La Rochelle l’a bien utilisé en première période et en seconde Toulon a pris le dessus pour enfermer les Rochelais dans leur camp. C’était très serré et il a fallu des exploits individuels pour débloquer les situations, mais le mur de l’Atlantique était franchissable aujourd’hui. Ceci dit, nous avons vu deux belles équipes sur le terrain, de deux clubs formateurs, dont les résultats et le mérite reviennent entièrement aux éducateurs et entraîneurs, bravo à eux !Olivier Beaudou (entraîneur des Espoirs de Toulon) : C’est la concrétisation de tout un travail, avec un groupe élargi, beaucoup de jeunes ont joué avec les pros, donc nous avons eu besoin de tout le monde et ils ont tous répondu présent. Il faut féliciter ceux qui étaient sur le terrain mais aussi ceux qui étaient dans les tribunes. Notre essai en fin de première mi-temps nous fait du bien et nous permet de rester au contact, et l’apport du banc a été déterminant aussi. C’est une grande joie bien sûr !
Louis Carbonel (ouvreur Toulon): C‘est le quatrième titre de cette génération, beaucoup de joueurs ne vont pas rester, on se devait donc de bien finir. On savait que si on avait la possession de balle, ce serait compliqué pour eux, ils nous ont coincé en première période, sur les fondamentaux, mais nous avons mieux géré le vent en seconde. A titre personnel ? C’est certain que c’est plus facile de s’entraîner avec les pros et de descendre avec les copains que l’inverse (rires). Je suis très heureux aujourd’hui, pour le groupe et tout le club !
Sebastien Boboul (entraîneur de La Rochelle): Je suis déçu car nous n’avons pas mis notre jeu en place, nous avons perdu beaucoup de ballons au contact et dans les rucks. A partir de là, Toulon mérite la victoire, même si nous avons eu des occasions pour réduire le score mais il nous a manqué le petit plus pour passer. Ceci dit, nous avons réalisé une superbe saison, les garçons méritaient tout autant ce titre pour leur investissement et leur attitude, mais il ne peut y avoir qu’un champion.
Mourad Boudjellal (président de Toulon) : C‘est une grande fierté et une grande joie pour le rugby club toulonnais. C’est surtout un joli signe sur une politique que l’on a mise en place il y a deux ou trois ans, qui commence à porter ses fruits. Ces gamins vivent dans des algécos alors que d’autres ont de super installations, ils ont fermé leurs gueules, ils ont bossé, ils sont champions de France et ils sont Toulonnais ! C’est une très belle éclaircie dans une année de grisaille. Toulon ne sera pas champion de France de Top 14, et ne gagnera pas la Coupe d’Europe l’an prochain, mais Toulon est bien présent, et prépare son proche avenir comme il se doit. Maintenant, tous ces jeunes ont une étape à franchir, certains l’ont déjà fait, d’autres le feront, ça leur appartient, et nous les accompagnerons !
Composition des équipes
Toulon: Gros, Lachaud, Tchelidze, Zanchetti, Vanverberghe, Prospero, Van Bost, Ory, Cottin, Carbonel, Foliaki, Smaili, Zeghdar, Moretti, Buliruarua, Schlienger, Devaux, Drie, May, Beaudon, Dridi, Cutayar, Loudet
La Rochelle: Bougerol, Lebrun, Commenge, Leroux, Marks, Thomas, Boudehent, Cuny, Goillot, Noble, Boudehent, Favre, Carre, Cougnaud, Sanchez, Lagrange, Tufele, Baudin, Graulier, Berjon, Mioche, Bonnet Shatirishvili