Les Espoirs du Stade Toulousain ont beaucoup fait parler d’eux cette saison. D’abord pour leurs apparitions remarquées en Top 14 quand il s’agissait de suppléer les grands (notamment à Castres), mais aussi au cours de leur propre championnat, dominé des pieds, des mains et de la tête, qu’ils n’ont jamais quittée, et terminée avec 70 points (14 victoires pour une seule défaite, assorties de 10 bonus !). Après avoir disposé de Clermont en demi-finale (35-8), les jeunes stadistes se présentaient comme les grands favoris pour le titre suprême ce dimanche. Un titre qui, aussi surprenant que cela puisse paraître, leur échappait depuis… 2003 (malgré une finale en 2015, mais perdue contre le Racing) ! Une nouvelle génération dorée promise au meilleur donc, mais qui en affrontait une autre, toute aussi impressionnante en phases de poules, celle de Perpignan. Qui avait terminée première aussi, sans trembler, avec 67 points acquis grâce à 14 victoires et une défaite. Tiens, ça ne vous rappelle rien ? Passé l’obstacle du Racing 92 en demie, l’USAP version Espoirs voulait retoucher du bois après 2017 (victoire en finale contre Castres) et 2005 (succès contre Agen). Rendez-vous était pris à Béziers pour en découdre…
Les Catalans, en fête depuis la veille et le titre conquis en Pro D2 doublé d’une remontée en Top 14, n’avaient rien à perdre. Leur victoire en demi-finale contre le Racing 92 leur ouvrait en grand les portes d’une finale dont ils savaient qu’ils n’étaient pas favoris, et d’un possible doublé. Mais tout est possible sur un match. Surtout quand on possède dans ses rangs quelques espoirs très prometteurs dont certains noms sont déjà connus, et qui ont évolué à plusieurs reprises en Pro D2 avec l’équipe fanion. Les Ugo Mas, Baptiste Plana, Kilian Taofifenua, Matéo Jeune-Joly ou encore Nafi Ma’afu, en sont les têtes de proue.
Oui, mais en face, il y a du beau mondeaussi. Et des noms qui parlent déjà au grand public. Guillaume Cramont, talonneur explosif remarqué lors de ces apparitions en Top 14, Joshua Brennan, Paul Mallez Théo Idjellidaine, Simon Renda, et Romain Riguet ont prouvé eux aussi qu’ils étaient l’avenir. Et que dire de Dimitri Delibes ou de Baptiste Germain qui ont brillé au plus haut niveau du championnat français, mais aussi en Coupe d’Europe. Sans oublier Thibaut Hamonou, champion du monde U20 en 2019, qui lui aussi, a fait une apparition en Top 14.
Un effectif cinq étoiles donc, complété par d’autres joueurs au talent reconnu, qui ne demandent qu’à éclore au plus haut niveau. Edgar Retière, fils de et frère de oui, qui récite parfaitement ses partitions chaque weekend à l’ouverture. Théo Ntamack, fils de et frère de aussi, mais qui lui, joue troisième ligne centre. On lui prédit un bel avenir également. Et comment ne pas citer Nelson Epée, fine lame de l’attaque stadiste, dont la ressemblance avec un certain Cheslin Kolbe ne se limite pas seulement au port d’un casque rouge. Les appuis et les accélérations du trois quarts aile font des ravages, et ont déjà tapé dans l’oeil du staff de l’équipe fanion. Il faut dire que les debriefs d’après matchs passent mieux quand le staff des espoirs est composé entre autres de Virgile Lacombe, Laurent Thuéry et Alan-Basson Zondagh, déjà en place au côté d’Ugo Mola.
Deux essais en cinq minutes et un match qui bascule dans la dernière demi-heure…
100 ans après la finale du championnat de France qui avait opposé les grands du Stade et de l’USAP, cette finale allait tenir toutes ses promesses. Les jeunes usapistes menaient à la pause, profitant notamment de toutes leurs occasions pour porter le danger dans le camp rouge et noir. Ils inscrivaient trois essais, dont deux en fin de première période pour mener 19-12 à la pause. Au retour des vestiaires, ce sont les buteurs qui étaient sollicités pour faire évoluer le planchot (22-15) avant que Cramont sonne la révolte toulousaine sur un essai en force. A 22-22, les Rouge et Noir prenaient l’ascendant physiquement, et marquaient au fer rouge, leurs adversaires, sur des percussions destructrices. Le match basculait à la 60ème, avec un nouvel essai signé Joshua Brennan, transformé par Theo Idjellidaine (auteur d’un 100% précieux au pied) qui permettait aux Toulousains de prendre l’avantage pour la première fois, pour ne plus la lâcher (29-22). Leur maîtrise était manifeste, malgré le baroud d’honneur des hommes de David Marty.
La (nouvelle) génération dorée du Stade Toulousain repose ses mains sur un bouclier perdu de vue depuis 18 ans et confirme sa domination durant la saison régulière. Un deuxième trophée dans l’armoire déjà bien garnie. Bravo à eux. Les jeunes usapistes quant à eux, envoient un beau message à leurs supporters, ravis de revoir leur équipe fanion en Top 14, et sûrement très fiers de son réservoir sur lequel le club pourra s’appuyer pour rester dans l’Elite. La formation française fonctionne bien, qu’on se le dise !
Ils sont champions de France Espoirs
Entraîneurs :
Virgile Lacombe, Laurent Thuery, A-B Zondagh
Dirigeants :
Jean Grazide, Alain Guillemin, Lucien Massonnier, Romain Scionico
Préparateur Physique :
Pierre Cantayre
Joueurs :
Piliers : Lambert, Merkler, Pelisse, Trauth, Morales, Gogoladze, Sebire, Duprat, Reilhes, Ainu’u, Mallez, Reggiardo, Hawkes
Talonneurs : Ayela, Melekenese, Boubila, Cramont, G. Marchand
2èmes lignes : F. Tolofua, Vergé, Brennan, Meafou, Youyoutte
3èmes lignes : Cassalmajor, Ibanez, Dryjard des Garniers, Casta, Hébert, Ausset, Hamonou, T. Ntamack, Vignolles, Danielli, Agbadouma
Demis de mêlée : Fabre, Brumont, Courties, Idjellidaine, Germain
Demis d’ouverture : Auriac, Riguet, Retière
Ailiers : Boussard, Doyhenard, Piquet, Desert, Epée
Centres : Lacointa, Ben Alla, Moleana, Delibes, Renda
Arrières : Dawson, Gruttadauria, Descamps