Condamné le 13 décembre dernier pour corruption, trafic d’influence et prise illégale d’intérêts, Bernard Laporte, contraint à se mettre en retrait, a pris acte du vote des présidents des clubs amateurs, qui ont refusé la nomination de Patrick Buisson comme président délégué. Il a ainsi prévenu les membres du comité directeur, réunis ce vendredi à Marcoussis, qu’il démissionnait…
Le bureau fédéral extraordinaire réuni ce jeudi soir, laissait présager d’une décision forte. Celle d’acter le refus des présidents de clubs amateurs de voir Patrick Buisson, pourtant en charge du rugby amateur au sein de la FFR, s’asseoir dans un fauteuil de président délégué jusqu’à l’appel formulé par le Ruthénois dans son procès.
Ce dernier, président depuis 2016 a donc présenté sa démission ce matin lors d’un Comité Directeur lui aussi extraordinaire. De par la présence de la Ministre des Sports tout d’abord, pour analyser justement les votes exprimés cette semaine, puis par cette décision, qui peut malgré tout surprendre, même si cette démission semblait inexorable depuis hier midi.
La conséquence directe de cette décision devrait être d’enclencher des élections anticipées telles que souhaitées par Florian Grill et son groupe d’opposition Ovale Ensemble. Un délai incompressible de six semaines devrait être observé afin de respecter les statuts en vigueur. Sinon, il faudrait attendre jusqu’à la prochaine Assemblée générale (prévue à Lille du 29 juin au 1er juillet), pour permettre aux présidents de clubs amateurs, d’élire un nouveau président de la Fédération Française de Rugby. D’ici là, un président intérimaire devrait être élu parmi les membres du Comité Directeur. L’actuel trésorier Alexandre Martinez, serait pressenti. A quelques mois de la coupe du monde, le rugby français s’offre une crise institutionnelle sans précédent…
Amélie Ouéd- Castéra : « Une bonne chose pour le rugby français »
Amélie Oudéa-Castéra, Ministre des Sports, s’est exprimée au micro de RMC depuis Marcoussis : « Je peux vous restituer la confirmation de la démission de Bernard Laporte. Je salue cette décision, elle s’imposait à l’issue de cette consultation dans laquelle les clubs se sont massivement mobilisés. Le comité d’éthique a joint son rôle de supervision dans ce temps de consultation qui s’est bien passé avec des débats dignes, Bernard Laporte en a tiré les conclusions, ce qui est une bonne chose pour le rugby français, ses valeurs et la suite. »