Avec la défaite de Lille à Rennes (27-5), les Blagnacaises avaient l’occasion de s’emparer de la tête du Top 8, en cas de succès contre Montpellier. Après la victoire à l’arrachée ramenée lors du match aller, les Hauts-Garonnaises ont fait preuve une nouvelle fois de coeur et de mental pour renverser des Héraultaises très motivées et compliquées à jouer tout au long d’une rencontre indécise jusqu’au bout… (résumé et photos par Wildon)
Chaque équipe a eu ses moments forts, à parts égales, durant les deux mi-temps. Le public savourant avec délectation le chassé-croisé au score, Montpellier et Blagnac se pourchassant tout au long des quatre-vingts minutes du match. Ce sont les Montpelliéraines qui tirent les premières, avec une pénalité récompensant leurs efforts dès l’entame de match (4e, 0-3). Passée cette première tempête, les Blagnacaises prennent le jeu à leur compte et sur un maul bien porté, expédient Mayans aplatir en terre promise (10e, 5-3). Le jeu s’équilibre ensuite, mais Blagnac appuie sur l’accélérateur, le long de la ligne de touche. Astucieusement, Martin délivre une passe à l’anglaise sur le bord opposé du terrain. Le public se lève, rugit, croit que… mais Labatut est trop courte pour jouer le ballon. L’arbitre revient à une faute commise précédemment, Abadie passe la pénalité sans trembler (22e, 8-3).
Piquées au vif, les Montpelliéraines prennent à leur tour l’ascendant sur le match, et vont venir littéralement camper sur la ligne d’essai blagnacaise. Mais toutes leurs offensives meurent sur une défense acharnée. Mais Blagnac paie finalement sa débauche d’énergie sur une nouvelle poussée héraultaise. Un ballon relâché et voilà que Benzid file dans l’en-but pour un essai transformé somme toute mérité (33e, 8-10). La fin de la première période est à l’avantage des protégées du tandem Clessienne-Raffy puisque Montpellier bénéficie d’une pénalité qu’Amédée passe, bonifiant de trois points le score en faveur des Sudistes à la pause (38e, 8-13)
Les visiteuses reprennent la seconde période sur les mêmes bases que la fin de la première. Blagnac est sous pression et n’arrive pas à sortir de sa moitié de terrain durant près de vingt-cinq longues minutes. Mais Montpellier manque de réalisme, et ne concrétisent aucune action de jeu à la main devant la ligne d’essai blagnacaise, ratant même une pénalité qui aurait pu creuser l’écart et les mettre à l’abri d’un essai transformé (52e). Les Coccinelles perdent en plus Benzid pendant dix minutes (carton blanc). Et aussi rapidement qu’elles étaient menées et malmenées, les riveraines de la Garonne vont complètement renverser le cours du match, profitant aussi de leur supériorité numérique. Tout d’abord en envoyant Bigot avec le cuir dans les bras le long de la ligne de touche pour se faufiler par le trou de la petite souris vers l’en-but adverse. Essai non transformé, égalité parfaite (66e, 13-13).
Ne relâchant par leur étreinte, les Blagnacaises persistent et poussent Montpellier à une nouvelle faute face aux perches. Abadie ne se fait pas prier et ajoute trois points dans l’escarcelle garonnaise (69e, 16-13). En tribune, le public, debout, hurle, gueule, encourage et pousse les siennes. Le match se hache et se durcit. Quelques gestes d’énervements se font jour. On s’accroche et on se « chahute » dans les regroupements. Et à ce petit jeu, alors que Mignot, côté Montpellier, est rappelée à l’ordre, c’est Delpeuch, côté Blagnac, qui se fait prendre par la patrouille après s’être fait justice et s’en va finir la rencontre sur le banc de touche (76e). Une exclusion temporaire sans conséquence pour les Blagnacaises qui, apprenant la défaite de Lille en Bretagne, pouvaient doublement crier leur joie à l’issue de la rencontre.
Réactions
Eric Carrière, co-entraîneur de Blagnac-Saint Orens :
R.A. : Vous voici désormais premiers du classement provisoire, au terme d’un match très compliqué…
E.C. : Oui, nous savions que les Montpelliéraines arrivaient chez nous avec une victoire obtenue à Lille et très revanchardes surtout après notre victoire à l’aller, chez elles. Donc elles sont arrivées motivées, avec l’envie aussi de recoller au peloton de tête pour la qualification finale. Du coup, on savait que cela serait un match très, très difficile, tout en sachant que Montpellier pouvait compter sur le retour de presque toutes leurs blessées.R.A. : Quelles ont été vos instructions à vos joueuses ?
E.C. : Le fin mot a été d’avancer, avancer dans tous les secteurs du jeu, les « agresser » dans le bon sens du terme, en défense et en attaque, en les plaquant, en allant les chercher très haut dans le jeu pour éviter qu’elles puissent se lancer à l’attaque. Montpellier a des gabarits qu’il ne faut pas laisser démarrer, on l’a vu deux ou trois fois pendant le match… Mettre du coeur, voir des amies sur le terrain, avancer ensemble, mouiller le maillot pour cette victoire, voilà les autres instructions.R.A. : Est-ce que vous n’avez pas eu peur, à un certain moment, de voir votre équipe « plonger » en fin de première période quand Montpellier a pris l’ascendant, tant physiquement, qu’au score ?
E.C. : Oui, on a eu un petit coup de « mou ». C’est parti sur une mêlée bancale et on est allé mieux quand on a résolu le problème de la mêlée. Cela nous a permis de nous remettre dans le sens de la marche. En conquête en touche, à part un ou deux remises qui ont été « moyennes », nous avons été très bons aussi. Nous avons eu tous nos ballons et cela nous a permis de lancer du jeu, gagner du terrain et d’amener des actions qui nous ont fait marquer des points.
Réaction de Patrick Raffy, entraîneur de Montpellier :
R.A. : Vous menez au score à la mi-temps, qu’est-ce qui a « cloché » en seconde période ?
Il est vrai qu’on est devant au score et ce qui a cloché, c’est que nous avons beaucoup de temps forts durant les vingt premières minutes de la seconde mi-temps et on ne marque pas. Ce qui a pêché chez nous, c’est la précision dans les gestes, dans la technique, et ce, durant les moments-clés du match.R.A. Pourtant, on vous a senti physiquement au-dessus de Blagnac.
Je n’ai pas eu l’impression d’être supérieur à Blagnac mais il est vrai que c’est nous qui tenons le ballon. Physiquement, les Blagnacaises étaient présentes. A aucun moment nous n’avons pu transpercer leur défense durant cette seconde période. Les deux équipes ont fait un beau match, étant sensiblement au même niveau. Blagnac a très bien défendu et elles ont su concrétiser leurs occasions. Cela se joue à pas grand chose…trois points seulement.
Feuille de match
A Blagnac (Stade Ernest-Argelès) – Blagnac-Saint Orens – Montpellier 16-13
(Mi-temps : 8-13) – Arbitre : Mr Chastrusse
Pour Blagnac : 2 essai de Mayans (10e) et Bigot (66e), 2 pénalités d’Abadie (22e, 69e)
Pour Montpellier : 1 essai de Benzid (33e) 2 penalités (4e, 38e) et 1 transformation d’Amédée (33e)
Composition
BSORF : André, Bigot, Touyé, Forlani, Labatut, Mayans, Mugnier, Soulard, Martin, Abadie (cap), Le Pogam, Raymond, Neisen, Perceval, Auriol –
Remplaçantes : Frendo, Rabhi, Courroy, Cogul, Vidal, Delpeuch, Gilain
Montpellier : Benzid, Mignot (cap), Le Bian, Flaugère, Ikpefan, Rayssac, Edoung Abessolo, N’Diaye, Duniach, Peyronnet, Boujard, Poublan, Billes, Banet, Amédée –
Remplaçantes : Paret, Ceravolo, Connil, Marquier, Llauro, Vanthournout, Bérenger.