Alors que que la ville de Tarbes s’apprête à accueillir les finales nationales du rugby féminin, la fête ne sera pas partagée par tout le monde, et surtout pas par les locales. Explications…
«Suite à une réunion provoquée la semaine dernière par le comité directeur du Stado, les filles dérangent le club. Une équipe classée au plus haut niveau féminin, jouant en total amateurisme, va disparaître car elle coûte, soi-disant, trop cher. Les filles vont se battre jusqu’à la fin pour montrer qu’elles existent au sein d’un club où elles n’ont jamais eu de reconnaissance. Il faut prendre en compte que si l’équipe fanion n’est plus acceptée, c’est toute la section féminine de Tarbes qui disparaîtra». Voilà le communiqué que les dirigeants de l’équipe féminine de Tarbes ont fait passer, à qui voulait bien l’entendre la semaine dernière.
Le TPR (Tarbes Pyrénées Rugby), bastion historique du rugby français a vécu des heures sombres ces dernières années, au point de se voir reléguer en fédérale 1. Des soucis financiers sont toujours à l’ordre du jour semble-t-il, à tel point qu’une des solutions envisagée serait de limiter certaines dépenses. Sage décision vu de l’extérieur, si ce n’est que cette décision impacte seulement la section amateur. En clair, Lionel Terré, le président du TPR a convoqué les filles en leur signifiant qu’il n’assumerait plus leurs dépenses (soit 40 000 euros par an selon nos informations), sauf à accepter de descendre en fédérale 1 (où les déplacements sont moins lointains et donc moins coûteux). Mais les féminines ne l’entendent pas de cette oreille. Nous avons récolté quelques réactions de joueuses dont l’anonymat est préservé. L’une d’elles nous a ainsi confié : « Le TPR fait avec nous ce que Bagnères a fait avec les Louves en 2016. Le Maire avait alors convoqué tout le monde, et fait du chantage, en disant : soit vous restez ensemble, soit je diminue la subvention. » Et le Stade Bagnérais de trouver les 20 000 euros manquants à l’époque.
« Nous voulons être reconnues pour tous les efforts que nous faisons tout au long de l’année, et depuis des années »
Ce qui est reproché aux dirigeants du TPR, ce n’est pas de vouloir réduire la voilure, mais de taper à un seul endroit, et pas forcément le bon. Surtout que les filles se démènent sur le terrain comme en dehors, pour faire vivre au mieux la section depuis 10 ans. Après avoir gagné le droit sportivement de jouer au plus haut niveau l’an dernier, et après s’être battues pour s’y maintenir (en vain, suite une dernière défaite contre Bordeaux), elles vivent mal ce souhait de rétrogradation administrative (qui serait synonyme en plus, d’interdiction de participer aux prochaines phases finales). Les Belascain en ont déjà fait les frais, les féminines sont bien dans le viseur, mais la cible semble aussi facile que discutable.
« Nous voulons être reconnues pour tous les efforts que nous faisons tout au long de l’année, et depuis des années » clame une autre joueuse, « La plupart des filles ont un très bon niveau rugbystique, les meilleures partiront, d’autres suivront aussi, et il n’y aura plus assez de monde pour constituer une équipe. »
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