Les finales des différents championnats de France féminines ont eu lieu samedi dernier à Bourgoin-Jallieu en Élites, Fédérales, Réserves et U18. En présence du président de la FFR, Florian Grill, retour sur les matchs et donc, les Championnes de France 2024…
Élite 1 – Bordeaux assume son statut et double la mise
François Ratier, co-entraîneur du Stade Bordelais, avait prévenu : « Romagnat, c’est comme nous, mais en plus gros ». Il faut croire que les Lionnes se sont bien préparées et qu’elles étaient plus endurantes. Le passage par Tulle, avec un entraînement et une bonne collation corrézienne, pour rejoindre Bourgoin, a porté ses fruits visiblement.
Les Bordelaises se sont en effet imposées 32 à17, avec des essais de Khalfaoui, Amédée, Sochat, Bourgeois et Pelletier. Ce deuxième titre consécutif, après celui glané en 2023 contre Blagnac (27-23), confirme un peu plus la domination de ces lionnes à l’appétit décidément féroce. La capitaine Agathe SOCHAT savourait : « Ce titre a été encore plus dur à aller chercher. L’année dernière, on était l’équipe surprise. Cette année, on était attendues. Tout le monde voulait nous faire tomber. On s’est promis en début de saison d’aller chercher ce titre, et on ne s’est pas menti. La saison a été longue et éprouvante. on donne tout pour notre club, donc quand on est récompensée, c’est la plus belle des joies. »
Côté Romgnat, la positive attitude était de mise, à l’image de Jessy Trémoulière, lucide quant à la performance collective fournie lors de cette finale perdue. Elle confiait à nos confrères de la Montagne : « La déception domine parce qu’on s’était dit “aucun regret” et on va en avoir. On n’a pas écouté les consignes. On savait ce qu’elles allaient imposer et on a joué à l’envers. Mais on n’a rien à envier à ces équipes. Notre jeu plaît, il est attractif et on met des équipes à mal. »
Et celle qui fut meilleure joueuse du monde de conclure : « On a montré une belle image du rugby féminin et on se bat pour cette cause. On a certes perdu un match, mais on a gagné une victoire en ayant conquis des gens sur ce match. La saison est quand même aboutie, on arrive en finale et je pense que personne ne nous attendait là. On a encore gravi des échelons et ça ne peut être que bonifié la saison prochaine. »
Fabrice Ribeyrolles, le co-entraîneur des Jaunardes, s’est dit malgré tout admiratif de ses protégées, après une saison qualifiée de « magique ». Christophe Urios, le manager de l’ASM se montrait tout aussi admiratif du parcours et de l’engouement suscité, suivi par une yellow army des grands jours.
Nul doute que les deux finalistes 2024 croiseront le fer en 2025 pour remporter un nouveau titre. La nouvelle formule programmée en Elite 1, n’empêchera pas Bordeaux et Clermont d’avoir l’étiquette du favori pour le titre suprême. D’ici là, le bouclier fera le tour de la Gironde cet été…
Réserves Élite – ASM Romagnat 15-11 Grenoble
A défaut d’un titre pour l’équipe fanion, l’ASM Romagnat peut être fière de son titre en Réserve Elite. Menées 11-0 à la pause, avant de revenir à 11-10, le mental et le physique des Auvergnates a fait la différence face aux Amazones de Grenoble. En témoigne cet ultime essai à la 80ème minute signé Aurélie Médale : « Lorsque j’ai marqué, j’ai entendu que la rencontre était terminée, d’où le soulagement inouï ; tout est parti d’une ultime et énième relance de notre équipe qui ne lâche rien » déclarait la seconde ligne, épuisée par tant d’efforts pour aller décrocher le graal.
Côté grenoblois, la déception était évidemment immense compte tenu de ce scénario si cruel. Les larmes ont coulé, mais vont servir à revenir la saison prochaine avec la même envie, et ce souvenir douloureux en bandoulière. C’est souvent dans la défaite que se construisent les grandes victoires. Les Amazones le savent mieux que personne…
De son côté, l’équipe B de Clermont s’est imposé face aux Amazones du RC Grenoble. Pourtant, les Iséroises menaient 11-0 à la mi-temps et toujours avec trois points d’avance en fin de match. C’est la capitaine clermontoise, Lilou Barbarin, qui fait basculer le match avec un essai à la dernière minute. Score final 15-11, les Auvergnates ramènent le titre, détenu par Blagnac, à la maison.
Élite 2 – La 3ème était la bonne pour le Stade Rochelais
Le Stade Rochelais avait placé ses deux équipes en finale. Son équipe Une en Elite 2, voulait vaincre le signe indien, après deux échecs en finale contre les Valkyries en 2022 et le Stade français l’année dernière. Les Maritimes, opposées aux joueuses de Toulon, croisées lors de la phase régulière (victoire 14-10) ont pris le meilleur sur de vaillantes varoises. Ce succès 30-19 et ce titre national ouvrent les portes d’un barrage pour accéder à l’Elite 1. Rendez-vous est donc pris face à l’AC Bobigny le week-end prochain à Marcel Deflandre.
Tara BOUGENOT (Troisième ligne du Stade Rochelais féminin) : « Ca fait deux ans qu’on charbonne et qu’on n’y arrive pas. Mais cette fois, c’est la bonne. C’est une dinguerie. On savait que ça allait être un match tendu. On a essayé d’être les plus disciplinées possible. C’est incroyable de se dire qu’on est championnes de France«
Fédérale 1 – L’AS Bayonnaise, un titre plus que symbolique
Les joueuses du Neskak Baiona, coachées par le duo Vincent Lesca-Yvan Abbadie, anciens joueurs et entraîneurs à Tyrosse, ont touché du bois ce samedi. Mais que ce fut dur. Les Basques menaient 17-11 à la pause, mais ont subi la remontada des Spartiates de Chilly-Mazarin, pour une égalité parfaite à la fin du temps règlementaire (20-20).
Les prolongations, suffocantes à souhait, ont souri aux Bayonnaises, grâce à trois points plus que bienvenus. Victoire finale 23-20 de l’ASB qui monte d’un cran, après avoir été relégué administrativement il y a deux ans de l’Elite 1. Un bouclier au goût d’une douce revanche donc, surtout pour Jean-Michel Gonzalez, architecte de la reconstruction de cette équipe, qui ne demande qu’à être confirmer dès la saison prochaine. Dans le sillage de sa capitaine Ingrid Amigorena, cette nouvelle génération basque, bien entourée par quelques « anciennes » semble armée pour bien figurer en Elite 2.
Fédérale 2 – Grande première pour un doublé des Poc’ettes
Malgré une infériorité numérique, les Rochelaises ont résisté face au Paris Olympique, grâce à une défense de fer, et ont même marqué juste avant la pause par leur arrière Rémy (5-0). En seconde période, les Maritimes ont définitivement pris le dessus, et inscrit cinq essais contre deux pour les Parisiennes.
Score final 36-12, les premières de poule en saison régulière, championnes d’Aquitaine, n’auront véritablement tremblé que lors de la demi-finale contre Toulon, remportée 11 à 8. Un titre mérité donc, qui préfigurait celui de l’équipe d’Elite 2, quelques heures plus tard. Et un titre de vice championnes pour le PORC, qui peut continuer à voir la vie en rose après sa belle saison également.
Josephine REMY (Capitaine du Stade Rochelais Fédérale 2) : « On est fières du parcours effectué. On est une bande de soeurs. On a été soudées toute l’année. On démarre très mal le match. On arrive à ne pas prendre de point et surtout à marquer un essai juste avant la pause. Cela nous a libéré pour la deuxième mi-temps, on s’est lâchées. On a réussi à dérouler notre plan de jeu. C’est incroyable. »
U18 à XV Élite – Agen 29-14 Stade Toulousain
Pour la deuxième année consécutive, le SU Agen Féminin s’illustre en finale face au Stade Toulousain. Malgré la pluie et l’horaire matinal (10h), les Agenaises n’ont pas été refroidies et pris le meilleur départ, menant 15-7 à la pause. Au retour des vestiaires, les Toulousaines, revenues à un point d’écart grâce à un essai transformé de leur ailière Sibien, pensent avoir fait le plus dur, mais se montrent indisciplinées. Profitant des cartons jaunes adverses, Les Agenaises profitent de leur supériorité numérique en marquant deux essais.
Elles s’imposent 29 à 14, et repartent avec le bouclier, pour la deuxième année consécutive. Clémence Doumergue, capitaine lot-et-garonnaise pouvait savourer, avant de rejoindre les rangs de Romagnat la saison prochaine. Elle suivra de près l’évolution de ses futures ex-coéquipières, mais aussi la création d’une équipe seniors très attendue.
Côté toulousain, après l’élimination en demi finale de l’équipe Une, cette défaite des cadettes laissera un goût amer pour cette saison 2023-2024.
U18 à XV Acces : Stade Français/Bagneux/Val de Bièvre 12-22 Millau
Heureuses Millavoises : cette saison, après leur qualification contre Dax en finale, elles avaient déjà validé leur ticket pour l’Elite. Restait à décrocher le titre national. Face au Rassemblement Stade Français/Bagneux/Val de Bièvre, les Aveyronnaises ont montré toutes les qualités qui ont faite de leur saison, une succession de victoires. Menant de deux points à la mi-temps (14-12), c’est à l’heure de jeu qu’elles ont fait la différence : Rihanne El Hadraty, minime surclassée, marquait un essai décisif, pour une victoire 22-12 « SOM » toute, méritée.
Lucie LAFON (Capitaine du SO Millavois) : « C’était très dur mais on s’est accrochées. On a fait comme toute la saison, sans jamais rien lâcher. On ne pensait jamais arriver jusqu’ici. On a démarré en sous-effectif en début de saison et au final on se retrouve ici, et on gagne la finale. C’est juste génial pour nous. »
Un grand merci à Karine Valentin pour ses très belles photos