Lors d’une réunion en visio-conférence tenue ce mardi soir, la FFR a présenté aux présidents de clubs de Fédérale 1 un projet de reprise des compétitions. Selon nos informations, le championnat pourrait reprendre le dimanche 31 janvier prochain.
Ce qui correspondrait à la première journée de la phase retour initialement programmée. Mais le conditionnel est de rigueur, tant la situation sanitaire reste incertaine. Pour les fédérales 2 et 3, la visibilité n’est guère meilleure. Et par effet domino, les Séries devraient être logés à la même enseigne. Explications…
Ce plan de relance fédéral est bien entendu subordonné à l’évolution et l’amélioration d’un contexte sanitaire général, toujours très sensible. D’autant plus que les entrainements avec contact ne seront effectifs, au mieux, qu’à partir du 10 janvier. La DTN déterminera donc si une vingtaine de jours de préparation sera suffisante pour se présenter en compétition dans des conditions « normales », sans risque de blessure accru, à un niveau où les impacts et les zones d’affrontement sont importants.
Côté calendrier, les journées 7 à 11 (ou 10 suivant les poules) de la phase aller, seraient neutralisées. Seules les rencontres reportées lors des journées 1 à 6 seraient reprogrammées sur les dates de repli prévues au calendrier à venir. Les phases finales seraient maintenues à partir des quarts de finale et se dérouleraient au mois de juin avec un impératif de terminer la compétition avant le 30 juin.
Par ailleurs, la FFR a également confirmé que les joueurs de Fédérale 1 ne pouvaient bénéficier du statut de sportif de haut niveau. Le statut professionnel ne pouvant être appliqué que pour les seuls joueurs ayant une majeure partie de leurs revenus liée à leur contrat de joueur de … Fédérale 1. Toutes les autres décisions (jauge public, buvettes…) seront définies par les futures mesures gouvernementales prévues début janvier.
Le spectre d’une nouvelle saison blanche ?
En ce qui concerne les fédérales 2 et 3, on navigue à vue également. Des visio-conférences ont eu lieu en ce début de semaine pour tenter d’y voir plus clair, mais c’est loin d’être le cas. D’abord parce que la gestion de la crise sanitaire est plus longue et complexe que prévue, ensuite, parce que toute décision sportive reste liée aux orientations gouvernementales. Et si la FFR a donné un feu vert de principe pour une reprise des entraînements, sans contact, dans les faits, un préfet ou un maire peuvent toujours interdire l’accès aux installations. Sans parler du couvre feu de 20h à 6h, quasiment synonyme d’impossibilité de se retrouver collectivement.
Un président de fédérale 3 nous confiait son désarroi : « Même en imaginant obtenir une autorisation d’accès au terrain, ce n’est pas le cas pour les vestiaires et les douches. En plus, le couvre-feu abaissé à 20h nous empêche d’envisager quoique ce soit, sauf peut-être de nous entraîner le samedi matin. Mais vu que nous rentrons en période de vacances scolaires et des fêtes de fin d’année, on ne peut qu’imaginer de se retrouver début janvier. Je ne vois donc pas comment on pourrait rejouer le 24 janvier. Mi-février peut-être, à condition de pouvoir s’entraîner normalement ».
Si le 24 janvier était néanmoins maintenu, les championnats devraient impérativement se terminer le dimanche 27 juin. Soit 23 weekends dans lesquels il faut rentrer les 5 journées de novembre et décembre, les 11 journées de la phase retour, et les matchs de phases finales (6 pour la Fédérale 2 et 9 pour la Fédérale 3 avec les barrages). Sans compter les matchs reportés du début de championnat et les weekends de repos obligatoires entre plusieurs blocs. Autant dire que la mission semble impossible et qu’un plan B, voire C, vont devoir s’appliquer.
Mais lesquels ? Une refonte des poules et un changement de championnat en cours de saison ? Peu probable tant le risque de contentieux est probable. Une annonce de saison blanche ? Plausible tant l’équation comporte en plus une inconnue de taille : celle de l’évolution de la situation sanitaire, avec une troisième vague d’ores-et-déjà anticipée.
A ces nombreuses questions, se rajoutent aussi la difficulté de continuer à mobiliser les bénévoles et les joueurs. Car si ce point-là n’est guère mis en avant, c’est une réalité. Ce manque de visibilité à court et moyen termes n’est pas des plus motivants pour celles et ceux qui font vivre un club. Difficile de les blâmer, tout comme une fédération aux ordres d’un Ministère des Sports et de la Santé qui ne peut guère anticiper à plus d’un mois.
On le voit, l’optimisme de rigueur pourrait bien laisser place à un réalisme d’une grande froideur…