A quoi tient une saison ? A un coup de pied, un essai, un en avant… Le match aller en pays lomagnol avait déjà laissé planer le doute sur la capacité de Beaumont à pouvoir se montrer réaliste. A l’image de Soustons, son adversaire pour valider un ticket en fédérale 2, qui avait su le faire parfaitement. Le Stade Beaumontois se déplaçait dans les Landes avec neuf points d’avance, pas si confortable que cela…
A croire que l’histoire se répète, Beaumont domine le début du match, sans concrétiser. Ce satané réalisme dont il faut savoir faire preuve à ce stade de la compétition. Et Soustons en connaît la formule magique, avec un premier essai (de pénalité pour un maul écroulé) et un deuxième juste avant la pause, permettant aux locaux de basculer à 15-6, et d’avoir la qualification provisoire en poche. Pays, le buteur du SBLR enquillait sa troisième pénalité du jour pour remettre les deux formations à égalité de points sur l’ensemble des deux rencontres. Mais à un quart d’heure de la fin, le réalisme et la roublardise faisaient définitivement basculer le sort de ce duel en faveur de Soustons, qui marquait un troisième essai. 20-9, plus rien ne sera marqué, les Landais sont tout à leur joie, bien légitime, tandis que les Tarn-et-Garonnais, eux, en sont encore à se prendre la tête dans les mains, à se demander s’ils ne sont pas maudits.
Ce troisième revers consécutif pour accéder en fédérale 2 a de quoi frustrer tout un club, et notamment Sébastien Taupiac, co-entraîneur, qui avait annoncé son départ il y a quelques semaines. On imagine aisément combien le technicien aurait aimé partir autrement son club de coeur : « Sur l’ensemble de ces 2 rencontres, Soustons a fait preuve d’un réalisme insolent. Au match aller, sur la seule occasion qu’ils ont sur pénal touche, on leur chaparde le ballon et là cafouillage dans l’en but où seul l’arbitre de touche voit un essai, mais pas l’en avant sur le ruck précédent. Ce qui nous enlève le bonus offensif. Aujourd’hui, on fait une bonne entame, mais on ne concrétise pas. Eux en revanche, lors de leur première incursion et du premier maul pénétrant, alors qu’ils sont encore à 5 mètres de notre ligne, obtiennent un essai de pénalité. En première mi-temps ils passent 3 fois la ligne des 50 et marquent 15 points. En seconde période, on remet la main sur le ballon pendant 20 minutes, on revient dans les clous à 15 à 9, puis sur un ballon perdu alors que nous avions un temps fort, on prend un dernier essai. Bref nous n’avons pas été encore assez forts, précis et efficaces pour passer ce tour. On peut dire que nous sommes des mauvais élèves et qu’il nous faut du temps pour y arriver… Je me suis toujours dit que la chance n’existe pas dans le sport, donc il va falloir continuer à travailler. C’est assez incroyable, ça ne veut pas nous sourire. Le rêve d’un derby contre Auch en huitièmes s’envole en même temps que la montée. Même si la fin est cruelle, ce fut encore une belle saison, où nous avons produit beaucoup de jeu et pris beaucoup de plaisir. C’est là 4ème année consécutive que nous jouons des phases finales ce n’est pas si mal déjà… »