Le RC Saudrune ne cesse de se structurer et de progresser. Une remontée en fédérale 3, suivie d’une saison convaincante à ce niveau, une école de rugby en plein essor, un stade qui va être rénové, le tout sur un territoire (Seysses, Villeneuve-Tolosane, Frouzins et Cugnaux) en pleine explosion démographique. Nous avons donné la parole aux hommes forts de cette embellie. Benjamin Rioux tout d’abord, qui depuis deux ans, en compagnie de son acolyte Mathieu Poujade, est l’entraîneur du RCS. L’ancien talonneur de Colomiers dresse le bilan de la saison écoulée et se projette sur celle à venir, tout comme les jeunes présidents, Cédric Cerciat et Olivier Sahuqué, qui n’hésitent pas à afficher de grosses ambitions à l’horizon 2023… (par Marco Matabiau/ Photos Jean-René Huc et Chris Farmer)
Rugby Amateur: Benjamin Rioux, quels enseignements tirez-vous de ces deux premières années au RC Saudrune ?
Benjamin Rioux : Avant tout, c’est un sentiment d’inachevé qui prédomine. Comme vous le savez, l’exercice 2019/2020 a été écourté et nous n’avons donc pas pu aller au bout de ce que nous voulions faire. Ce qui est sûr, c’est qu’au moment de la suspension de la saison, nous étions encore dans le coup pour une qualification éventuelle (5è de la poule 10, 46 points). Ensuite, on nous disait souvent qu’en arrivant en Fédérale 3, on allait exploser de partout, qu’on n’allait pas faire le poids. Je pense que l’équipe a démontré qu’elle était solide et largement au niveau de cette compétition.
RA: Un souvenir plus marquant que les autres justement sur cette première année en Fédérale 3 ?
BR: Immanquablement, côté positif, la victoire à Nègrepelisse (16-9) au mois de février. C’est une équipe qui a largement dominé la poule et qui monte en Fédérale 2. Je retiendrai aussi le match à Figeac où, malgré la défaite (24-30), on fait un bon match, on ne lâche rien sur un terrain où on sait qu’il est difficile de s’imposer. Après, pour le côté moins positif, notre défaite initiale à la maison contre Sor Agout et nos deux revers contre la Vallée du Girou. Ce sont des matchs que l’on perd de peu, mais qu’on perd selon moi tout seuls. Pour être performants en Fédérale 3, il faut arriver à gagner ces matchs. Pour ce faire, il faut que les joueurs prennent conscience de ce qu’ils sont capables de faire.
RA : Justement les joueurs, parlons-en. Qu’en est-il de l’effectif du RCS pour la future saison ?
BR: Avant tout, on garde la quasi totalité de l’effectif puisqu’un seul joueur doit nous quitter. Il part dans la région de Pau. Avec Mathieu Poujade, nous avions à cœur de conserver le groupe avec lequel on bâtit le projet depuis notre arrivée il y a de cela deux ans. Ensuite, on ne va pas faire la course à l’échalote et essayer à tout prix de faire signer un paquet de gars. On cible un petit nombre de joueurs qui nous ont été « recommandés ». On ne se lance jamais dans l’inconnu. Évidemment, la difficulté actuelle est qu’avec le confinement, on ne peut pas rencontrer les joueurs. Ce qui fait plaisir aussi, c’est que quand on les appelle, on a des retours positifs sur le club. Donc, on est dans l’attente, mais on travaille néanmoins.
RA : Vous parlez de « course à l’échalote ». Avec la crise du Covid-19, les moyens, notamment financiers, ne seront pas les mêmes la saison prochaine…
BR : C’est vrai, mais je ne pense pas que cela aura une incidence sur notre façon de fonctionner. En effet, au RC Saudrune, on n’est pas sur ce crédo-là. Même avant la crise sanitaire, les dirigeants nous expliquaient bien qu’on ne pouvait pas faire de folies. Pour nous, le travail va donc être sensiblement le même. On a toujours eu une limite à ne pas dépasser, rien ne change vraiment. L’essentiel, c’est de trouver des joueurs intelligents qui veulent avancer, progresser et se fondre dans le projet que nous avons mis en place.
RA : A vous écouter, on sent qu’il fait bon vivre au RCS…
BR: Oui (rires), avec Mathieu, on pense que c’est important. Ce qui est primordial, c’est de prendre du plaisir. D’arriver à chaque entraînement avec le sourire. Et de voir arriver les joueurs avec le sourire. De se sentir bien ensemble. A présent, on n’a qu’une hâte. C’est que le confinement se termine pour que nous puissions tous nous réunir autour d’un bon barbecue pour fêter cette belle première saison en Fédérale 3.
Entretien avec les Co-Présidents Cédric Cerciat et Olivier Sahuqué
Présidents, quel bilan tirez-vous de votre première saison en fédérale ?
On s’est régalé ! L’ensemble des membres du club ont pris énormément de plaisir à vivre notre première aventure en fédérale 3. Dés le mois de juillet, nous avons senti chez les joueurs un investissement sans précédent dans la préparation de la saison. Cet engouement des joueurs est illustré par leur présence en nombre à chaque entrainement, 45 en moyenne. Les résultats sportifs obtenus ne sont que la conséquence de leur travail accompli avec le staff séniors. A l’arrêt de la saison, nous étions 5° et qualifiables pour les 32ème, mais au-delà des résultats, je retiendrai surtout le jeu enthousiaste proposé par notre jeune équipe. Un jeu sans complexe fait de prise de risques dans une poule compliquée avec 3 clubs qui descendaient de fédérale 2. J’ai particulièrement en mémoire notre victoire dans le derby contre Léguevin dans un super match remporté 42 à 36 après avoir été mené 29 à 16. Ce match résume l’état d’esprit de ce groupe sénior : aucun complexe, du jeu et de l’abnégation face à une des valeureuses équipes de notre poule.
Comment se passe cette intersaison, forcément particulière, sur le plan sportif ?
Cette intersaison est arrivée bien plus vite que prévue oui, et elle laisse un certain goût d’inachevé pour l’ensemble du club, comme pour tout le monde. Toutefois ce confinement forcé nous aura malgré tout permis de passer une période studieuse pour l’ensemble des étages du club. Au niveau du pôle séniors, nous avons réussi la première partie de notre recrutement en conservant 95% de ce groupe jeune et, dont tout le monde s’accorde à dire qu’il a une grosse marge de progression. Il sera régénéré avec la montée des juniors 2001 et renforcé par le recrutement de 3 à 4 joueurs ayant joués à des niveaux supérieurs. Nous poursuivons le travail de formation réalisé depuis plusieurs années. L’objectif est de mettre en place dans chaque catégorie des groupes d’entraîneurs ou d’éducateurs diplômés. De plus en plus d’éducateurs sont aussi des anciens ou actuels joueurs du club, cela nous apporte aussi des garanties sur le sentiment d’appartenance à l’identité RC Saudrune.
Objectif fédérale 2 en 2023…
Après cette saison réussie, quels sont les ambitions de votre club ?
Se pérenniser au niveau fédéral. Nous avons toute les matières premières nécessaires pour y évoluer, avec des équipes dans chaque catégorie, des dirigeants motivés et des partenaires fidèles. Nous sommes en train d’établir un plan d’action qui devrait nous permettre de vraiment postuler à l’étage supérieur en septembre 2023.
Vous ne cachez donc pas vos ambitions. Quels sont les grandes lignes de ce projet ?
Il repose sur 3 grands axes. D’abord, la formation: Le RC Saudrune a la chance de se situer sur un territoire (Seysses, Frouzins, Villeneuve-Tolosane et Cugnaux) en plein explosion démographique. En totalisant les 4 communes de l’entente, nous avons 17 groupes scolaires, 4 collèges et un lycée ! La FFR a signé un partenariat avec l’éducation nationale, et nous allons intensifier nos relations avec le milieu éducatif afin de permettre à chaque enfant de découvrir le rugby. Ceux qui seront intéressés par notre sport seront accueillis avec plaisir au sein de notre école de rugby. Elle sera calibrée pour recevoir 35 enfants par année de naissance. Ensuite, les infrastructures : La mairie de Cugnaux a commencé les études pour la rénovation du stade Raymond Gasc. Nous sommes ravis d’être associés à ce projet d’agrandissement qui devra répondre à la croissance constante des licenciés de notre club. Par ailleurs, nous avons aussi commencé des démarches afin de pouvoir proposer une activité rugby sur la commune de Seysses pour les catégories les plus jeunes. Enfin, nos partenaires : Depuis maintenant plusieurs années, le club a su tisser des liens solides avec un réseau de partenaires fidèles. Ce réseau nous permet d’une part d’accompagner nos jeunes joueurs dans leur début de vie professionnelle et d’autre part de permettre à l’ensemble de nos équipes de bénéficier d’un certain confort, d’un encadrement technique de qualité.
Il va falloir compter sur la Saudrune dans les prochains mois donc…
Nous travaillons dans ce sens en tout cas (rires). Nous en profitons ici pour remercier l’ensemble des dirigeants qui permettent, par leur travail quotidien, au RC Saudrune d’exister et de progresser chaque saison. Ce travail, ingrat et invisible pour la plupart des joueurs, représente un nombre d’heures phénoménales données au club pour organiser l’ensemble de ses événements.