Ce match entre formations qui se connaissent bien désormais, a pris une tournure assez étonnante. Tout du moins dans son scénario et un final aussi haletant que surprenant… (par David Campese, photos JR Huc)
La pluie et le froid s’étaient invités dans la nuit, tournant le dos définitivement aux terrains secs et aux water break. A 3-3 à la pause, on comprenait qu’il faudrait un temps d’adaptation pour passer au jeu d’hiver. Margarit pour Grenade et Accorsi pour la Vallée du Girou se répondant au pied pour faire évoluer le tableau d’affichage (6-6). A l’heure de jeu, Grenade trouvait la faille et marquer le premier essai du jour par Daniaud, transformé par Margarit (6-13). On se dit alors qu’avec ce temps, les affaires locales sont mal engagées. D’autant qu’à cinq minutes de la fin, le score reste figé. Et c’est à ce moment précis que l’entente inscrit un essai, transformé, pour revenir à hauteur, puis un second dans la foulée, non transformé, pour passer devant au meilleur des moments. En effet, à 18-13, avec une minute à jouer, le ciel bas et gris semblait être tombé sur les épaules de jaune et noir. Mais il faut croire qu’elles sont larges et plus résistantes que l’an passé, puisque sur un dernier assaut, un grenadin voyait le ciel de trop près sur un plaquage cathédrale peu au goût de M. l’arbitre, qui voyait rouge à l’encontre de l’EVG, et donnait un essai de pénalité (considérant que l’action avait été annihilée illicitement et offrait l’essai à l’attaquant). Les sept points à peine tombés dans l’escarcelle visiteuse (18-20), le référée sifflait la fin du match. Grenade venait d’enterrer les espoirs déchus de l’EVG qui voyait le ciel, décidément très bas, lui tomber sur la tête.
Grenade qui s’était incliné de peu à Tournon, qui avait gagné au forceps contre Saint-Gaudens, devient donc un habitué des matchs tendus, mais s’offre un précieux succès pour aborder ce deuxième bloc avec plus de confiance, et la réception de Saint-Sulpice. La solidarité affichée sera une bonne base de travail pour la suite. Du côté de la Vallée en revanche, c’était la soupe à la grimace, légitime. Cette défaite n’était pas du goût de Didier Herrerias. Le coach étant conscient que le déplacement à Saint-Gaudens ne sera pas le lieu idéal pour rattraper les points perdus, ni un deuxième déplacement dans la foulée à Tournon, battu aussi à domicile par… Saint-Gaudens, pas au mieux au classement non plus.
Réactions
Didier Herrerias (entraîneur Vallée du Girou) : La première mi-temps a été d’un ennui absolu avec un engagement, une envie et un jeu, proches du néant. Le 3-3 à la pause explique à lui tout seul le niveau. Au retour des vestiaires nous avons mis un peu plus d’envie, ce qui nous a permis d’occuper le camp de Grenade mais en ne concrétisant aucun de nos temps forts, par précipitation, ou manque de réalisme. Nous n’avons pas réussi à aligner 3 temps de jeu de suite, ajouté à cela une conquête défaillante et une distribution sans vitesse. Nous leur donnons en plus un essai à la 65ème qui leur permet de passer devant au score. Nous marquons à notre tour sur une action chanceuse qui porte le score à 18-13 pour nous. Sur la dernière action, il n’y a rien à dire sur la faute et le plaquage cathédrale, on s’attendait à ce que l’arbitre sorte le carton rouge. Mais pas qu’il courre sous les poteaux pour accorder un essai de pénalité et siffler la fin. Je ne pense pas que ce jeune arbitre, supervisé pour ce match, aurait eu le courage et pris une telle décision en fin de match sur d’autre terres proche de la mer, car sa sortie du terrain aurai été certainement différente ! Mais je ne pleurerai pas là dessus, car pour moi l’essentiel est ailleurs, une victoire aurai été l’arbre qui cache la forêt. Une grande remise en question individuelle doit se faire, les joueurs comme nous les coachs, et après les choses reviendront à la normale. Une saison c’est du solei,l mais ce sont aussi des tempêtes. Et du mauvais temps, il en faut bien pour revoir le soleil !
Pierre Pélissier (entraîneur Grenade) : c’est une victoire qui ne me semble pas volée. On a été discipliné, avec une conquête équilibrée, et eux n’ont pas fait un grand match non plus. On était préparés à ce qu’ils allaient nous proposer avec ce temps. Nous avions perdu l’an dernier à Grenade sur ce même genre de match, en ayant été absents. Là, cela a été différent car nous avons respecté notre stratégie. Nous n’avons pas produit, et avons été pragmatique. Ce n’est pas notre identité mais nous essayons d’apprendre de nos erreurs et nous mûrissons tous ensemble. Cela reste une victoire, à l’extérieur quand même, mais il nous reste beaucoup de chemin à parcourir. Nous avons un gros bloc de 4 matchs mais cela fait du bien car cela valide le travail et les choix que nous faisons. Bravo encore aux joueurs car ils ont un gros mental et une volonté impressionnante. Nous n’allons rien lâché, à personne, qu’on se le dise !