La saison 2019-2020 écourtée, les rumeurs de transferts commencent à fuser et les premiers mouvements se font jour dans les divers staffs. La nouvelle, venue tout droit de Pechbonnieu, ne manquera pas d’en surprendre plus d’un : Didier Herrerias, l’emblématique entraîneur de l’Entente Vallée du Girou, quitte le club… (Par Marco Matabiau)…
On les pensait associés ad vitam aeternam. Pourtant, Didier Herrerias et l’EVG ont décidé de prendre des routes différentes. Le technicien aura tout connu avec les Bleu et Blanc. Arrivé au milieu des années 2000 en tant que joueur, il participe à l’ascension du club, alors présidé par Alain Mondon, de la Fédérale 3 à la Fédérale 1. Pour sa dernière saison (2009-2010), il remporte même, au terme d’un match épique, le titre de champion de France de Fédérale 1 B face à Tyrosse. Il prend du recul, puis revient au club en 2013, en qualité d’entraîneur cette fois, alors que les Loups évoluent en Fédérale 3. Si sa première saison aux commandes (avec Stéphane Robert) se solde par une descente en Honneur, les trois années qui suivent voient le groupe constamment progresser jusqu’au titre régional de 2017 (assorti d’une remontée en F3) décroché face à Montesquieu (16-3) au Stade Ernest-Wallon.
Après une première saison prometteuse (5è de la poule 12), la suivante déçoit (9è, à nouveau en poule 12). Malgré tout, Didier Herrerias et Cédric Fargues en profitent pour lancer dans le grand bain des jeunes issus de l’école de rugby. Enfin, à trois journées du terme d’un exercice 2019-2020 écourté pour cause de Covid-19, l’EVG occupait la 6è place de la poule 10 et restait dans le coup pour la qualification.
« Ce n’est pas une page qui se tourne, c’est un chapitre qui se ferme… »
Didier Herrerias s’explique sur sa décision : « Partir maintenant, avec une telle actualité et sur une saison inachevée, où il nous restait, je le sais, plein de belles choses à faire, et entrevoir une qualification pour les beaux jours, est frustrant. Je l’imaginais différemment mais le destin en a décidé autrement. Le club va maintenant prendre une autre orientation, c’était peut-être pour moi aussi le temps d’en faire de même. Après six saisons comme joueur et sept comme entraîneur, ce n’est pas une page qui se tourne, c’est un chapitre qui se ferme, pour le club et pour moi. Je remercie les dirigeants et surtout mes collègues Fargui, Ludo, Xavier, Stéphane, Charly notre grand ostéo, Jean-Luc le prépa physique et nos grands aînés Pierrot et Jean-Pierre, de m’avoir supporté toutes ces années. J’ai une pensée particulière pour Franck et Cyril Mondon, pour m’avoir laissé les coudées franches, en toute confiance. L’essence de ce sport, c’est la passion, l’amour, la grinta et les étincelles qui vont avec. Je remercie donc tous les joueurs, ceux qui m’aiment, et bien sûr ceux qui ne m’aiment pas. »
De son côté, le président Franck Mondon ne tarit pas d’éloges sur « El Loco » : « Avant tout, je tiens à dire que Didier est un ami et qu’on n’est nullement fâchés. Ce qui me gêne surtout, c’est que la saison se finit un peu en eau de boudin et qu’on n’a pas pu aller vraiment au bout du truc. On avait déjà évoqué un possible départ en fin d’année dernière. Ça fait partie de la vie d’un club. De ces sept années passées, je retiens à la fois le moins bon, comme ces deux échecs successifs en phases finales Honneur face à Revel et Laroque d’Olmes, et le très bon, comme le titre gagné à Ernest-Wallon face à Montesquieu. Je me souviens aussi de la fierté que j’ai ressentie lorsque Philippe Laurent est venu chercher Didier pour coacher la sélection Midi-Pyrénées, sélection qu’il a ensuite menée au titre de Champion de France en juin 2016. Je n’ai aucun doute sur le fait que Didier va rebondir, il a toutes les qualités pour le faire. On l’a vu progresser au club. Au départ, il était plus joueur qu’entraîneur, mais tout cela a bien changé, même s’il a su garder son enthousiasme ».
Reste maintenant à savoir qui prendra la place de coach Herrerias dans le staff de l’EVG : si Cédric Fargues, en charge des trois-quarts, va continuer l’aventure avec les Loups, ce qu’il en sera aussi de Ludovic Lasjuniès et de Xavier Fochesato, les entraîneurs de l’équipe réserve. Il semble que le président ait sa petite idée sur la question: « On va bien sûr voir avec les membres du staff actuellement en place ce qu’ils comptent faire. On est seulement début avril, on travaille, je ne vous cache pas que j’ai quelques pistes ». Affaire à suivre. Tout comme savoir sur quel banc Didier Herrerias apportera son expérience et son enthousiasme…