S’il n’y est pas né, il est difficile de ne pas considérer Anthony comme un Saint-Gaudinois. Débarqué au pied des montagnes à l’âge de 7 ans, il n’a jamais quitté sa terre d’adoption, en tout cas jamais par le cœur. Il intègre rapidement la pépinière du SSGXV à 8 ans et y fourbit ses armes jusqu’en juniors. A l’ombre du voisin treiziste, champion de France en 2004 et place forte du rugby à XIII, « Antho » et ses camarades restent fidèles au XV et traversent les catégories avec la même génération et le même bonheur. Malheureusement, ce groupe composé de très bons éléments évolue sous l’égide du Comité Midi-Pyrénées et ne se frotte aux équipes de gros calibre qu’à partir du printemps. Anthony se souvient : « Toute la saison, nous dominions largement nos adversaires mais cette suprématie nous desservait une fois en phases finales où nous butions systématiquement contre des équipes plus fortes, notamment basques. A part aller en 16e, la marche était trop haute. »
Anima sana IN corpore SAno
Le bac en poche, le jeune centre s’excentre à Toulouse pour les études et rejoint l’INSA tout en restant au SSGXV. Cette école d’ingénieurs est également réputée pour ses résultats sportifs notamment rugbystiques. Le nouvel étudiant joue vite sur les deux tableaux, une vitesse qui le fait remarquer par un certain Philippe Ducousso, responsable des sports à l’INSA et en charge de la formation à Colomiers. La passerelle entre les deux entités favorise l’arrivée d’Anthony sous l’aile de la Colombe en Reichel. Sa deuxième année d’études coïncide surtout avec son départ de « Saint-Gau » pour tenter l’aventure. Il revient sur cette expérience : « Il m’était difficile de tout cumuler. Ajouté à cela une grosse blessure en début de saison et le fait de ne plus rentrer chez moi les week-ends, trop de facteurs qui ont avorté mon passage à Colomiers ». Mais à lire entre les lignes, on se doute bien que l’éloignement de son club fut l’élément déclencheur de son retour au bercail. Il précise : « Certains clubs de Fédérale 2 comme Graulhet s’intéressaient à moi mais à part jouer à très haut niveau, je ne voyais pas d’intérêt de jouer ailleurs qu’au SSGXV ». Comme une évidence, fort de ce sang bleu qui lui coule dans les veines, il redevient le roi des lignes arrières et contribue même à propulser son club en finale Belascain (Reichel B) face à Montmélian, une défaite amère aux tirs aux buts, encore bien présente dans son esprit : « Nous sommes menés 26 à 6 et on revient à 32-32 après prolongations… » soupire-t-il. Son retour conjugué à celui de ceux de sa génération auraient pu enfin les consacrer. Mais plutôt que de s’apitoyer, cette jeunesse dorée participe à certains matchs en Honneur de l’équipe fanion puis se délecte de la montée du SSGXV en Fédérale 3 malgré une finale perdue face à Nègrepelisse.