Après un match aller particulièrement disputé à l’Isle-Jourdain, qui s’était soldé par un 22-22, les faveurs des pronostics penchaient du côté de Villefranche de Lauragais. Et même si les entraîneurs Julien Sidobre et Stéphane Mélies ont répété toute la semaine qu’il fallait se méfier d’un adversaire qui n’avait rien à perdre, il faut croire que les joueurs, eux, n’ont pas bien entendu le message de prévention…
Et pourtant, tout avait bien commencé pour le FCV qui marquait d’entrée un essai transformé. Mais loin de baisser les bras, les Gersois vont encore une fois montrer leur solidité mentale et physique. Le score est de 7-3 à la pause, mais va basculer en leur faveur à l’heure de jeu avec deux essais inscrits coup sur coup. A 10-15, c’est le FCV qui démontrait à son tour son courage et sa pugnacité, en marquant un essai à la dernière seconde du temps réglementaire. 15-15, égalité parfaite sur l’ensemble des deux rencontres. Le sort de ce 16ème de finale se jouerait donc aux tirs au but. Le suspense est insoutenable, les cinq premiers tireurs s’élancent de chaque côté. Résultat 5-5. Aucun joueur ne cède à la pression. On en vient à « la mort subite », sixième, septième, huitième tireur, toujours un 100%. Neuvième tireur, Paul de Redon ne tremble pas pour l’Isle Jourdain. Villefranche est dos au mur, encore une fois, et ce neuvième tir lui sera fatal. Explosion de joie d’un côté, abattement de l’autre. A la hauteur de la pression emmagasinée pendant 160 minutes haletantes. 22-22 à l’aller, 15-15 au retour, 18 tireurs pour se départager aux tirs au but, voilà comment résumer cette double opposition, qui aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre, bien avant cette terrible séance finale.
Villefranche de Lauragais, de par sa saison maîtrisée, et sa philosophie de jeu, partait favori, et nourrissait des ambitions légitimes encore. Ce nouvel échec provoquera-t-il des changements, nous devrions être fixés rapidement. Côté Gersois, les hommes de Yannick Lafforgue et Stéphane Bohn ont élevé leur niveau de jeu, encore, notamment avec une défense héroïque, et réussi un grand coup. Au point de s’offrir un nouveau défi de taille : un 8ème de finale face à Fleurance, synonyme de derby de feu et de montée possible en fédérale 1. Il y a trois ans, les Sang et Or s’étaient également retrouvés dans cette situation, contre Lombez-Samatan. ils n’étaient pas favoris, et avaient cédé leur place à l’étage supérieur. Cette fois-ci encore, Fleurance endossera le costume de favori, mais rien ne dit que l’histoire se répétera…
Réactions
ANTHONY PINARELLO, centre : Au match aller c’était vraiment un match nul, nul, aujourd’hui on a été très solidaires en défense et on a vraiment mis les ingrédients pour gagner ce match. On le fait aux tirs au but, c’est la loterie, mais sur le terrain, on a quand même mérité notre qualification face à une très belle équipe. Fleurance ? C’est la grosse écurie de la poule qui a terminée première, on arrive en outsider et puis c’est que du bonus comme on dit !
PAUL CHABERT, troisième ligne aile : Le match a été d’une grosse intensité, on n’a pas touché beaucoup de ballons, beaucoup défendu, on a montré des vertus, on s’accroche en défense et on ne lâche rien, c’est un peu notre ADN cette année. A la fin on a un peu de chance pour nous avec ces tirs au but, mais il nous en fallait un peu vu la saison passée où rien ne nous a réussi. Le match contre Fleurance s’annonce très excitant, savoir qu’on va jouer un derby pour monter en fédérale 1, c’est positif pour tout le monde.
Stéphane Mélliès (co-entraîneur Villefranche) : C’est une énorme déception, brutale et cruelle, de terminer comme ça, sur une séance de tirs au but. Bien évidemment, si tout s’est joué sur un coup de pied, les raisons de l’élimination sont ailleurs. Des détails, trop nombreux face à une équipe de L’Isle Jourdain courageuse et misant sur sa défense collective bien huilée. Parmi les détails, comment ne pas citer les deux interceptions…mais c’est notre jeu de prendre des risques. En tous cas, c’est dommage de terminer comme ça de façon aussi brutale, au vu de notre saison. Je tiens à féliciter l’ensemble des joueurs pour tout ce qui a été fait et leur souhaite bonne continuation pour la suite…
ADRIEN ROWLING, seconde ligne et capitaine : Une qualification dans la douleur avec ces tirs au but mais très, très fier de l’état d’esprit des copains. On a vraiment réussi à prendre cette équipe de Villefranche à la gorge et à les faire déjouer. Très heureux d’être là où on en est, et surtout avec l’idée de croiser le fer avec Fleurance pour ce 8e de finale.
YANNICK LAFFORGUE, coach des lignes arrière : Match qui avait pourtant mal commencé puisqu’on prend un essai au bout de 2’ de jeu avec une équipe de Villefranche comme à son habitude très en place. Cela nous a finalement permis de rentrer dans le match au niveau de l’agressivité, chose qui nous avait fait défaut en première mi-temps au match aller. L’équipe a fait preuve d’un état d’esprit remarquable et on a réussi à faire déjouer cette équipe du FCV. Ça se finit aux tirs au but et les garçons ont fait preuve d’un courage extraordinaire car je sais de quoi je parle j’étais buteur, et même se présenter 22 mètres en face des poteaux cela parait simple pour tout le monde, mais c’est très très compliqué avec la pression et la responsabilité que cela suppose. Chapeau donc à toute l’équipe, c’est énorme ce qu’ils ont fait. Maintenant place à Fleurance qu’on connait bien, qui est aussi un ogre de fédérale 2 et prétendant a la fédérale 1. On va essayer de les recevoir comme il se doit, ça ne va pas être facile encore une fois, mais on va tout donner.
Mathieu Julien (2ème ligne Villefranche de Lauragais) : C’est une grosse déception pour nous. Je suis triste et déçu tout d’abord pour le groupe qui a travaillé dur cette année pour espérer aller plus loin, mais aussi pour les entraîneurs, les dirigeants qui ont fait leur maximum pour nous mettre dans de bonnes conditions. Je remercie le public pour être venu aussi nombreux comme pour chaque match de la saison, nous soutenir. Nous voulions à tout prix nous qualifier sur notre terrain mais le sort en a décidé autrement. Nous ne perdons pas notre match sur cette séance de tirs aux buts cruelle, mais bien sur le match en lui-même, nous avons été dans l’incapacité de produire notre jeu habituel. La défense Lisloise a su mettre les ingrédients nécessaires pour nous contrer et nous sommes restés sans solution. Bravo à eux.