Forts de leur net avantage acquis en terre gersoise dimanche dernier (11-29), les joueurs de Saint-Sulpice restaient méfiants. En effet, Lombez-Samatan avait été la seule équipe à s’imposer à Gaston Sauret. Le nombreux public s’attendait à un match accroché. Personne n’a été déçu à ce niveau là. Au final, l’USSS se qualifie, et surtout, valide son ticket pour la fédérale 1. Le club avait refusé d’y évoluer il y a deux ans. Qu’en sera-t-il cette année ? En attendant découvrez les nombreuses réactions récoltées au sein de ce village de 1700 âmes, qui décidément, n’est pas comme les autres. (par Jérémy Guscott et Jonah Lomu)
Lombez a joué tous les coups à fond, et avait clairement l’objectif de marquer des essais rapidement. Mais l’USSS, bien en place défensivement, ne laissait aucun espace. Réalistes, les saint-sulpiciens se nourrissaient de ballons de récupération pour aller porter le danger en terre adverse. Ils enquillaient ainsi deux pénalités, pour mener 6-0 à la pause. A la reprise, Claux, à la ligne médiane, tente et réussi un petit par dessus pour lui-même, et donnait à hauteur pour Rouillou qui marquait l’essai, transormé (13-0). La messe était dite. Mais les gersois accrocheurs, ne baissaient pas les bras, y compris sur quelques discussions en face en face. Ils allaient inscrire un essai par Roumiguié dans un premier temps, puis un essai collectif en fin de rencontre, pour rendre le score plus conforme au déroulement du match. La différence avait été faite à l’aller. Saint-Sulpice, deux ans plus tard, voit l’ascenseur pour la fédérale 1 s’arrêter à ses pieds. Le club de la Lèze entend bien y monter cette fois-ci, mais avec toutes les précautions qui s’imposent. Une commission est d’ailleurs prévue aujourd’hui, en présence de deux dirigeants du club pour en savoir un peu plus. Ce sera de toute façon sans Michel Rieux, compère d’Olivier Argentin à la tête de l’équipe fanion, qui prendra les destinées des belascain la saison prochaine. D’ici là, il faudra préparer le choc face à Graulhet, pour un match qui sent bon…la fédérale 1. Réactions
Les réactions
Olivier Argentin (co-entraîneur USSS) :
On est très content de confirmer déjà : Finaliste la première année, huitième l’an passé, quart, à minima, en 2014. Cette régularité est à souligner. Et ce, malgré quelques blessures sérieuses cette année. Le groupe est resté compétitif. Pour ce match contre Lombez, on a fait preuve de maîtrise et la qualification me semble plus que méritée. Se profile Graulhet maintenant, il faudra à 100% face à une telle équipe. Concernant la montée en fédérale 1, on est des compétiteurs, on veut toujours jouer au meilleur niveau possible. D’autant qu’on en gagne le droit sur le terrain, deux fois en trois ans, ce qui signifie quand même quelque chose. Mais la fédérale 1 a tellement évolué. Pour preuve, la FFR a mis en place une commission qui se tient aujourd’hui pour en définir les contours, sportifs et budgétaires surtout. On a vu par le passé des clubs souffrir d’une montée à ce niveau. Culturellement, on a pas le niveau de Graulhet par exemple, on a personne à la vidéo, quand il pleut, on ne peut pas s’entraîner ou alors on se retrouve dans un gymnase. Bref, on bricole. Et c’est ce qui rend nos performances uniques je crois. Il ne s’agit pas de monter pour exploser ensuite, mais il ne faut pas refuser chaque année non plus. Le club est en construction. On dépend d’une commission, donc déjà on va attendre son retour. Il sera temps ensuite de se réunir pour décider ensemble
Daniel Zuppel (co-président USSS) :
Je ne sais pas si les gens se rendent vraiment compte de la performance que cela représente d’être à se niveau là, et ce depuis plusieurs saisons. On aurait tendance à s’habituer de nous voir qualifiés, mais pour un village comme le nôtre, c’est exceptionnel. La montée en fédérale 1 ? Je ne sais pas ce qu’il va se passer. On a deux dirigeants qui sont montés à Marcoussis aujourd’hui pour une réunion prévue à cet effet. J’ai mon avis sur la question mais j’arrête mes fonctions de président et de dirigeant à la fin de cette saison, alors je laisse le soin aux futurs responsables de faire le meilleur choix possible. Graulhet ? Je pense que nous avons notre chance, nous avons l’équipe pour les gêner.
Michel Rieux (co-entraîneur USSS)
L’essentiel était de gagner et de passer ce tour, c’est fait. On avait fait le boulot à l’aller, il fallait bien prendre Lombez sur ses points. Mais on n’imaginait pas prendre 3 essais chez nous pour autant. Le fait que ce soit mon dernier match dans ce stade, était secondaire. Mon discours d’avant match n’était pas préparé, comme tous les autres d’ailleurs, mais je savais ce que je voulais dire. Concernant la montée en fédérale 1, on était tous d’accord pour la refuser il y a deux ans. Cette fois-ci, la majorité penche pour l’accepter. Il faut bien y réfléchir, mais il est clair qu’il faudra s’y préparer si on accepte. Avec les nouvelles dispositions à venir, on va pouvoir récupérer de bons jeunes. Pour ma future mission auprès des jeunes du club, il est important d’envoyer un message fort, celui d’un club ambitieux, avec de bons résultats et bien structuré. On n’est pas bons à ce niveau là, je vais essayer d’y remédier. Je tiens à dire que je me suis régalé cette année, comme à chaque fois. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs qui sont arrivés, et je crois qu’on ne s’est pas trop trompés sur la qualité des mecs, humaine et sportive.
Julien Tourtoulou (capitaine USSS)
On avait tué le match à l’aller, on savait qu’ils allaient nous embrouiller un peu. Ils n’ont pas su prendre le score car on a bien défendu. La Fédérale 1, il y a un fossé assez important avec la fédérale 2. Il faut s’équiper en conséquence, tant au niveau des structures qu’au niveau des joueurs, sur des postes clés notamment. Monter ne doit pas être un aboutissement, mais une étape. On l’a vu avec Hendaye qui fait l’aller retour, et dans ces cas-là, tout peut exploser très vite. Tout le monde réfléchit, mais une chose est certaine, on ne veut pas galvauder ce résultat acquis chèrement sur le terrain. Graulhet ? une équipe solide, avec Pagès à la mêlée. On jouera sans pression et j’espère que ce sera une belle fête surtout.
Diego Garcia (3ème ligne USSS, exclu à la 38e) :
Ce fut beaucoup plus serré qu’à l’aller. Ils sont venus pour brouiller les pistes et perturber notre dynamique. La première demi-heure a été difficile avant que tout revienne dans l’ordre. Puis, on a géré même si ils ont inscrit deux essais. On n’a pas eu de blessé même si le seul point noir me concernant reste le carton rouge qui me fera rater le quart contre Graulhet. On voulait bien finir devant notre public, on avait fait un peu tourner pour concerner tout le monde. Le plus dur pour moi a été quand j’ai voulu porter seul en triomphe Michel Rieux (entraîneur es avants) pour sa dernière (rires)
Mickaël Tissandier (3ème ligne USSS)
C’était le dernier match pour nous à Gaston Sauret puisque l’équipe va changer de terrain. Et le dernier pour moi à domicile sous les couleurs de l’USSS. Ce fut donc une journée riche en émotions, moi qui suis arrivé en 2002, et qui ai connu les hauts et les bas de ce club. C’était une belle fête, un derby, on les savait revanchards, ils l’ont été. Dans un match rude, on avait à cœur de ne pas perdre sur ce terrain. Le quart contre Graulhet sera aussi particulier pour moi car j’y ai fait une partie de l’école de rugby. Ils ont fini premiers de poule, ils ont des anciens pros, on ne partira pas favori mais sur un match qui sait…
Clément Rouillou (arrière et buteur USSS) :
Je suis très satisfait du match retour surtout après notre match aller qui avait été l’un des meilleurs matchs depuis 4 ans où je joue à Saint-Sulpice.
La journée a été chargée en émotions : dernier match sur notre stade Gaston Sauret, d’ailleurs il se murmure que le nouveau stade s’appellerait Benjamin Roquebert ! Dernière aussi pour Michel Rieux, après un discours magique, pour Le Cess, mais qui, je l’espère renquillera l’année prochaine et surtout notre Mika Tissandier qui court toujours après le 9 de Céret. Pour eux on voulait finir sur une note positive. Maintenant pour la fédérale 1 c’est aux dirigeants de voir si c’est possible. On a une semaine pour soigner les bobos et il y en a. On se projette sur un gros morceau, Graulhet, mais sur un match tout est possible. En espérant voir du rouge et vert le plus longtemps possible.