Le public de Gaston Sauret a une nouvelle fois joué son rôle de 16ème homme. Il a poussé, crié, encouragé comme souvent, pour finir par hurler sa joie au terme d’un match qui va garnir un peu plus la longue liste des souvenirs épiques de Saint-Sulpice-sur-Lèze. Dame météo avait pris soin d’envoyer un déluge et des nuages bas, pour rendre les débats plus difficiles encore. Et un final dantesque…
Castelsarrasin aurait sûrement préféré un temps moins humide, pour favoriser son jeu, mais attaquait ce match retour avec 13 points d’avance fort de sa victoire à domicile 28-15. Aussi, à 16-16 à la pause, on imaginait les Tarn-et-Garonnais capables de gérer leur avance aux points. D’autant plus après avoir rajouté 6 points dans leur besace, grâce à Gendre, toujours aussi précis, soit un +19 à remonter pour les locaux en moins de trente minutes. Mission impossible ? Impossible n’est pas Saint-Sulpicien ! Deux essais inscrits coup sur coup permettaient aux rouge et vert de reprendre le score et mener 28-22. Il ne reste plus que cinq minutes à jouer quand tout un village pousse pour envoyer les avants en terre promise. Essai collectif, transformé, 35-22 ! Treize points d’écart, soit égalité parfaite sur l’ensemble des deux matchs. Mais ce dernier essai était synonyme de bonus offensif, qui renvoie l’USSS en fédérale 1. 13, chiffre porte bonheur pour les uns, et malheur pour les autres.
Les Cacistes dévastés par la déception, et ce dénouement cruel, voient s’échapper un rêve qu’ils avaient pourtant touché du doigt. L’exploit sportif prend encore plus d’épaisseur donc pour les gars de »Saint-Sul », qui face à une grosse adversité, ont su renverser une situation plus que compromise. Mais avec six essais inscrits contre deux, cette remontada vient récompenser une équipe qui, décidément, ne fait rien comme les autres. Dans un village d’irréductibles gaulois qui ne vit que pour ce genre de moments, Gaston Sauret, rénové et heureusement aux normes sismiques, vibrera encore souvent la saison prochaine. D’ici là, il y a un quart de finale à disputer contre Saint-Jean-de-Luz, une vieille connaissance…
Réactions
Stéphane Lapierre (co-président USSS) : C’était un temps à ne pas voir beaucoup de de points, et pourtant. Le scénario du match ne semblait pas favorable et encore une fois, les joueurs se sont montrés à la hauteur, tout comme notre public, fabuleux. Ils n’ont rien la^ché, et ont marqué 3 essais en un quart d’heure ! Je suis très ému, et je pourrais dire que j’ai vu des anciens dans les tribunes, qui pleuraient d’émotion. Je ressens beaucoup de fierté.
Stéphane Doussain (centre USSS) : A 22-16, on s’est dit qu’il fallait réagir très vite, ce qu’on a su faire, donc on a pas trop gambergé. Le public a été magique, et je tiens à remercier chaque personne. Ce sont des moments qui sont rares, les mots ne peuvent pas décrire ce que j’ai ressenti. Le scénario qui nous était proposé et le défi relevé, font que ce match restera dans les mémoires de tous. Olivier Argentin nous a dit à la fin du match aller qu’on a pas toujours deux chances dans la vie, là oui, il y croyait, et nous aussi. C’était sa dernière à Gaston Sauret, c’est beau de faire une telle sortie, il nous a tant amené. Tout comme pour Victor Labat, un exemple pour tous qui, à 34 ans, s »entraîne plus que tout le monde. Ce qui domine comme sentiment global au final, c’est du soulagement, car Castelsarrasin a eu le mérite de ne rien lâcher. Tout rugbyman souhaite jouer au plus haut niveau. Nous, on va retourner en fédérale 1, et on est allé se le chercher. Personne ne pourra nous enlever ce qu’on a réalisé. Eric Béchu disait « On nous promet l’enfer, mais on va aller au paradis », aujourd’hui, on est au paradis ! On va se préparer pour le prochain match malgré tout. Le clin d’oeil du destin nous propose Saint-Jean-de-Luz, contre qui on avait perdu l’an passé lors du dernier match qui nous avait renvoyé en fédérale 2. On va donc tout faire pour pour effacer ce mauvais souvenir…autant que le mal de tête de ce matin pour beaucoup d’entre nous (rires).
Patrice Pons (co-président Castelsarrasin) : On nous avait promis l’enfer, et on a eu le déluge. Le temps a été catastrophique, ce qui ne nous a pas arrangé, c’était un temps pour eux. Les joueurs de Saint-Sulpice nous ont malmené devant, ils marquent 3 essais en fin de match, ça veut quand même dire quelque chose. Ils méritent la victoire incontestablement, quant à la qualif, je ne sais pas. Nos gars ont répondu présent, on ne passe pas pour un bonus offensif, autant dire que ça s’est joué à peu. C’est ainsi, le CAC est un bon club, qui se construit chaque saison un peu plus. On va repartir de l’avant, faîtes-nous confiance.
Xavier Déjean (demi de mêlée USSS) : Gros match malgré les conditions difficiles. On est mené de 6 pts soit -19 au cumulé, mais nous n’avons rien lâché et cru en nous jusqu’au bout pour arracher la qualif à 5 minutes de la fin. Ils nous ont manqué de respect, et ont tout fait pour nous mettre dans le match. Maintenant ce n’est que du bonus, donc on va fêter la montée et on verra demain pour la récup.
Yohan Meneghel (talonneur et capitaine USSS) : Je suis très content ! On a réussi à faire cet exploit, ce n’était pas gagné d’avance au vu des conditions climatiques ainsi que les points à rattraper. Ce match, on l’a gagné grâce à la vaillance de notre pack et à l’intelligence des trois quarts. Nous sommes un groupe soudé, et c’est comme ça qu’on peut aller le plus loin possible. Nous sommes heureux mais conscients que le plus dur reste à venir. Merci à tous nos supporters qui sont venus nous soutenir, ça fait chaud au cœur de voir cet esprit et cette entente entre eux et nous.