Fédérale 2 – Levézou Ségala chasse le chat noir contre Leucate
Levézou Ségala Aveyron XV l’attendait depuis presque un an. Oui la dernière victoire des Aveyronnais remontait à avril 2023 ! Une éternité donc, durant laquelle le LSA a traversé une longue, très longue période de disette. Qui a pris fin ce dimanche contre le Sporting Club Leucatois. Oui, le chat noir ne pouvait que partir avec l’arrivée de Leucate…
Comme dans tout club, il y a des cycles. Celui du LSA XV a connu une fin brutale l’an passé. A deux points de participer aux phases finales de fédérale 2, mais suivi de nombreux arrêts plus quelques départs, le staff savait que la saison 2023-2024 serait compliqué.
Entre défaites encourageantes, frustrantes et quelques déroutes, il n’empêche que Levézou n’avait pas encore signé un seul succès dans sa poule 5 de fédérale 2. Le 18 février dernier, les jeunes Jaune et Vert (moyenne d’âge de 23 ans seulement) s’inclinaient pourtant de peu contre Balma avec un essai encaissé à la 79ème (30-34), avant de tomber avec les honneurs chez le leader castanéen (22-5). Mais les progrès étaient là.
Lanterne rouge vif avec 16 défaites de rang, 680 points encaissés et condamné depuis longtemps à la fédérale 3, le groupe est resté soudé malgré tout. Dimanche, pour la venue de Leucate (6ème de la poule), il s’agissait de jouer avec les éléments, et un terrain rendu gras par les pluies de ces derniers jours. Il s’agissait aussi de se remémorer le match aller perdu 30-21 seulement, en novembre dernier.
« Ce qu’on a vécu cette saison, servira pour le futur j’en suis certain »
Les locaux menaient 6-3 à la pause, puis 13-6 après un essai de Bousquet, transformé par Zérouali à la 46ème. Leucate réplique par un essai, non transformé, 10 minutes plus tard (13-11). Garcia, le buteur audois règle la mire peu après l’heure de jeu et donne l’avantage aux siens (13-14). L’on se dit alors que les Aveyronnais sont maudits, d’autant qu’ils s’étaient vus refuser deux essais en première période.
Mais à dix minutes du terme, Zérouali passe une pénalité lui aussi. 16-14 ! Il faut alors tenir, serrer les rangs, sortir les barbelés, s’accrocher et sauter sur tout ce qui bouge. Les remplacements vont bon train, le chrono semble avancer au ralenti, et puis M. Alibert siffle la fin. Le Stade Gaston Pialat-Réquista peut exulter ! Les Ségalis viennent enfin de signer leur premier succès.
L’émotion au maximum pour Frédéric Gil co-entraîneur, déjà présent lors de l’historique montée en fédérale 2 en 2015, comme la joie de tout un groupe resté uni dans durant ces longues semaines à se contenter de quelques miettes et quatre bonus défensifs depuis septembre.
Il reste quatre matchs pour essayer d’aller grapiller quelques points, pour l’honneur bien sûr, mais pas que. Il s’agit déjà de préparer la prochaine saison à l’étage inférieur. Pour mieux rebondir ? N’en doutons pas, les joueurs garderont les pieds sur terre. Une terre que le capitaine Antonin Regourd travaille au quotidien. Celui qui montait de junior en sénior en 2015, a connu en même temps la montée en fédérale 2. Elément moteur et indispensable des Ségalis, personne n’est mieux placé que cet « ancien » de 30 ans pour évoquer le présent et le futur de son club de coeur.
La réaction d’Antonin Regourd, deuxième ligne et capitaine du LSA XV :
Antonin, qu’as-tu ressenti au coup de sifflet final contre Leucate ?
De la joie bien sûr, mais surtout un énorme soulagement ! On ne s’est pas facilité la tâche sur ce match, on aurait pu concrétiser et se mettre à l’abri avant, mais quand tu viens d’enchaîner 16 défaites d’affilée, tu joues avec la peur au ventre ou de mal faire. J’ai pensé aux jeunes, qui ont été intégré dès le début de la saison, qui n’avaient pas forcément le niveau de la fédérale 2, mais qui se sont accrochés, ont progressé, se mais n’avaient pas encore connu la victoire en séniors. Donc très heureux pour heureux aussi.
Comment on tient un groupe quand on ne fait que perdre ?
Ce qui nous aide ici, c’est le fait d’être un club très familial. On se connait tous depuis longtemps, on habite plus ou moins à côté. Les jeunes qui sont montés cette année, on les connaissait aussi, autant que eux nous suivaient, donc ça facilite les rapports. On se bat plus facilement pour des mecs que tu connais bien. Et puis, la réserve tourne bien, donc ça aide pour les entraînements. On va dire que la Une travaille pour la deux cette année.
La descente en fédérale 3 était acceptée depuis longtemps ?
On savait en fin de saison dernière que ce serait compliqué oui. Peut-être pas à ce point, mais on a rapidement compris qu’on serait dans le dur. Pour autant, même si on a accepté la fatalité assez rapidement, on s’est dit que pour les jeunes, c’était le meilleur apprentissage.. On avait gagné le droit de jouer à ce niveau en 2015, au prix de nombreux efforts. Ce qu’on a vécu cette saison, servira pour le futur j’en suis certain.
Quel sera le message en septembre prochain, au moment de rejouer en fédérale 3 ?
On a un groupe de 23 ans de moyenne d’âge, donc il faudra aborder les matchs avec beaucoup d’humilité. On voit certaines équipes contre qui on a bataillé par le passé, comme Nègrepelisse ou Saint Sulpice la Pointe, descendues de fédérale 2 aussi, qui ont du mal cette année. Mais on aura l’envie de faire la meilleure saison possible. Et si à Noël, on est bien placés, on regardera plus haut. Mais bon, on aura envie aussi de se faire plaisir, car cette année, on a été un peu sevrés à ce niveau-là (sourire).