En ouverture de cette saison, Leucate attendait Grasse, mais le bus des visiteurs était tombé en panne à mi-chemin, les obligeant à faire demi tour après 6h de route pour rien (voir notre article). Sans doute faut-il trouver dans cette panne, l’embryonnaire raison de tensions entre les deux clubs, montées d’un cran encore dimanche dernier, et une victoire 50-29 des locaux…
En effet, les dirigeants de Leucate avaient donné le coup d’envoi en présence de l’arbitre pour faire constater l’absence de l’adversaire. Non pas pour avoir match gagné sans jouer, mais pour que le forfait ainsi reconnu permette au club de rembourser des frais engagés inutilement lors de cette rencontre (arbitres, réception, etc…). C’est ce que nous a expliqué Mathieu Siro, le manager leucatois : « Normalment, on aurait dû avoir match gagné, Grasse aurait dû faire appel, et le match aurait été rejoué bien sûr, et c’est ce que nous voulions Cette démarche n’avait que pour but d’être remboursés. Mais la FFR a annonce que le match était à rejouer, sans officialiser le forfait. Tout est partinde là je pense. »
Et ce premier match a finalement été disputé le 22 décembre dernier. « Le match des réserves s’est bien passé, celui des équipe premières, un peu moins » poursuit le coach « Il y a eu quelques accrochages, quelques cartons, il y a eu des insultes, des deux côtés. On nous a accusés d’insultes racistes, alors que nous avons des joueurs maghrébins dans notre équipe ! On nous a même reprochés d’avoir violenté la mère d’un joueur en tribune, ce qui est faux. Bref, l’ambiance n’était pas très bonne. En revanche, après notre victoire, on a chambré un peu, c’est vrai, comme on le fait tous…c’est peut être notre tort. Car autant pendant le match qu’à la fin, j’ai entendu des « vous allez voir au retour… ».
On n’est pas rentrés dans un stade, mais dans une arène, et les 500 personnes qui nous attendaient, étaient là pour assister à la mise à mort du taureau ! »
De Pau à Narbonne, en passant par Carcassonne ou Béziers, Mathieu Siro a une longue expérience professionnelle derrière lui, alors quand il lit certains messages sur les réseaux sociaux ou des articles parus dans la presse locale, il ne s’en offusque pas plus, car cela a toujours existé. Mais dès l’arrivée à Grasse, la vision de l’ancien demi de mêlée a changé : « Dès qu’on est rentrés dans le stade, on a senti de fortes tensions.On nous rappelait l’épisode du match aller. On s’est fait insulter, comme malheureusement souvent certes, mais là, je trouvais que c’était vraiment trop. J’avais prévenu les joueurs, et mes craintes se sont confirmées : dès le coup d’envoi, il y a eu une bagarre générale, à l’ancienne. Je ne fais pas la pleureuse, les gens avec et contre qui j’ai joués le savent bien. Un de mes joueurs s’est fait casser le nez, quand je le soignais, le délégué m’a menacé de me mettre un carton rouge parce que je n’avais pas le brassard, c’était navrant. Sur la seconde bagarre, on m’a accusé d’être rentré pour me battre, alors qu’en fait, je me suis interposé pour protéger un de mes joueurs qui était à terre. J’ai dit aux joueurs à la mi-temps qu’il fallait garder les mains à la poche, accepter les provocations, sans répondre, pour ne pas se faire sanctionner et pour ne pas se torpiller la fin de saison. En fin de match, on s’est traiter de tous les noms, on a reçu des bouteilles, c’était navrant. L’arbitre ? Je pense qu’il s’est senti en insécurité lui aussi, et a paniqué par moments. Il a bien distribué des cartons, mais il a fermé les yeux sur certains gestes, car il est impossible qu’il n’ait pas vu des coups aussi bêtes que dangereux. Notre jeune sorti sur une civière a été insulté, j’ai entendu des gens lui dire « va crever ailleurs » ! Quand je suis allé signer la feuille de match, en citant les noms de mes joueurs blessés, afin qu’ils soient couverts par les assurances, les personnes présentes s’étonnaient ironiquement, et riaient. J’ai suffisamment de vécu pour dire que je n’ai jamais vécu ça. Notre président a parlé de guet apens oui, je le rejoins. On a fait mal à leur fierté lors du match aller peut-être, mais se lever à 4h du matin, s’envoyer 10h de bus, rentrer à minuit, pour ça ? Non, ce n’est pas possible. On va tous bosser le lundi matin… On n’est pas rentrés dans un stade, mais dans une arène, et les 500 personnes qui nous attendaient, étaient là pour assister à la mise à mort du taureau ! »
« On avait à cœur de gagner, de prendre le plus de points possible (…) et marquer notre adversaire oui, mais pour montrer qu’il n’est pas facile de gagner chez nous, rien de plus. »
Ces accusations, on s’en doute, passent mal du côté des Alpes Maritimes. Le président Eric Berdun, joint par téléphone, a réagi, lui aussi, sans filtre : « Il y a eu une réception à Grasse en rapport avec celle que nous avons eu à Leucate. En réserves tout s’était bien passé, mais pour l’équipe fanion, tout a changé. Mes dirigeants et joueurs ont été insulté, avec notamment des insultes racistes, à l’encontre de notre 8, la mère d’un joueur a été bousculée, etc… Alors oui, effectivement, nos joueurs étaient énervés. Et très motivés pour le retour, ce qui est normal. On avait à coeur de gagner, de prendre le plus de points possible, car on a encore des ambitions, et marquer notre adversaire oui, mais pour montrer qu’il n’est pas facile de gagner chez nous, rien de plus. De là à parler de guet apens… Je ne suis pas du genre à me plaindre. Que je sache, sur une des deux bagarres, c’est l’ailier de Leucate qui plaque un de nos joueurs en l’air, c’est parti de là, l’arbitre a sorti les cartons, et des deux côtés. Il y a eu deux rouges contre eux, et deux contre nous, donc l’arbitre a fait son boulot.
Et le président de poursuivre : L’insécurité ? Je n’ai pas vu un seul supporter rentrer sur le terrain il me semble. Personne n’a été blessé gravement aussi. Un nez cassé, ça arrive dans le rugby. Je déplore néanmoins leurs insultes, c’est vrai, mais on ne maîtrise pas tout : des cons, il y en a partout. Ceci étant dit, je suis président de Grasse de puis 15 ans, et nous n’avons jamais été réprimandé durant toutes ces années. Je crois pouvoir affirmer que 95% des équipes venues chez nous, sont reparties avec une bonne image de nous, de l’accueil d’avant, pendant et d’après match. Peuvent-ils en dire autant à Leucate ? Encore une fois, moi, je ne suis pas du genre à me plaindre, et encore moins à me répandre dans la presse, comme l’a fait mon homologue dans l’Indépendant (voir article en bas de page) mais je le fais ici pour répondre à des accusations injustes, avant de diffuser un communiqué. Et puis, de vous à moi, il y a eu bien plus grave ce weekend pour perdre plus de temps à polémiquer sur notre rencontre. »
La hache de guerre sera-t-elle enterrée pour autant ? Pas sûr. Du côté leucatois, on affirme détenir la vidéo du match qui atteste des accusations proférées. Mathieu Siro va plus loin: « Je propose d’échanger nos vidéos de match, si nos adversaires le souhaitent. Il sera alors temps de les confronter et de se confronter, je suis disponible pour ça ! ».
Si Leucate et Grasse sont deux destinations recommandées pour passer de bonnes vacances, il semble évident que le temps devra faire son oeuvre pour que tout ce beau monde les passent ensemble. Soyons optimistes, et imaginons que le célèbre vent leucatois, mondialement connu, emporte avec lui ces deux épisodes malheureux, et que les effluves parfumées de Grasse se propagent en fin de saison pour ne sentir que les bonnes odeurs de phases finales, pour les uns, comme pour les autres. Que le calme revienne et que le rugby retrouve ses droits tout simplement… de grâce !
En ouverture de cette saison, Leucate attendait Grasse, mais le bus des visiteurs était tombé en panne à mi-chemin, les obligeant à faire demi tour après 6h de route pour rien (voir notre article). Sans doute faut-il trouver dans cette panne, l’embryonnaire raison de tensions entre les deux clubs, montées d’un cran encore dimanche dernier, et une victoire 50-29 des locaux…
En effet, les dirigeants de Leucate avaient donné le coup d’envoi en présence de l’arbitre pour faire constater l’absence de l’adversaire. Non pas pour avoir match gagné sans jouer, mais pour que le forfait ainsi reconnu permette au club de rembourser des frais engagés inutilement lors de cette rencontre (arbitres, réception, etc…). C’est ce que nous a expliqué Mathieu Siro, le manager leucatois : « Normalment, on aurait dû avoir match gagné, Grasse aurait dû faire appel, et le match aurait été rejoué bien sûr, et c’est ce que nous voulions Cette démarche n’avait que pour but d’être remboursés. Mais la FFR a annonce que le match était à rejouer, sans officialiser le forfait. Tout est partinde là je pense. »
Et ce premier match a finalement été disputé le 22 décembre dernier. « Le match des réserves s’est bien passé, celui des équipe premières, un peu moins » poursuit le coach « Il y a eu quelques accrochages, quelques cartons, il y a eu des insultes, des deux côtés. On nous a accusés d’insultes racistes, alors que nous avons des joueurs maghrébins dans notre équipe ! On nous a même reprochés d’avoir violenté la mère d’un joueur en tribune, ce qui est faux. Bref, l’ambiance n’était pas très bonne. En revanche, après notre victoire, on a chambré un peu, c’est vrai, comme on le fait tous…c’est peut être notre tort. Car autant pendant le match qu’à la fin, j’ai entendu des « vous allez voir au retour… ».
On n’est pas rentrés dans un stade, mais dans une arène, et les 500 personnes qui nous attendaient, étaient là pour assister à la mise à mort du taureau ! »
De Pau à Narbonne, en passant par Carcassonne ou Béziers, Mathieu Siro a une longue expérience professionnelle derrière lui, alors quand il lit certains messages sur les réseaux sociaux ou des articles parus dans la presse locale, il ne s’en offusque pas plus, car cela a toujours existé. Mais dès l’arrivée à Grasse, la vision de l’ancien demi de mêlée a changé : « Dès qu’on est rentrés dans le stade, on a senti de fortes tensions.On nous rappelait l’épisode du match aller. On s’est fait insulter, comme malheureusement souvent certes, mais là, je trouvais que c’était vraiment trop. J’avais prévenu les joueurs, et mes craintes se sont confirmées : dès le coup d’envoi, il y a eu une bagarre générale, à l’ancienne. Je ne fais pas la pleureuse, les gens avec et contre qui j’ai joués le savent bien. Un de mes joueurs s’est fait casser le nez, quand je le soignais, le délégué m’a menacé de me mettre un carton rouge parce que je n’avais pas le brassard, c’était navrant. Sur la seconde bagarre, on m’a accusé d’être rentré pour me battre, alors qu’en fait, je me suis interposé pour protéger un de mes joueurs qui était à terre. J’ai dit aux joueurs à la mi-temps qu’il fallait garder les mains à la poche, accepter les provocations, sans répondre, pour ne pas se faire sanctionner et pour ne pas se torpiller la fin de saison. En fin de match, on s’est traiter de tous les noms, on a reçu des bouteilles, c’était navrant. L’arbitre ? Je pense qu’il s’est senti en insécurité lui aussi, et a paniqué par moments. Il a bien distribué des cartons, mais il a fermé les yeux sur certains gestes, car il est impossible qu’il n’ait pas vu des coups aussi bêtes que dangereux. Notre jeune sorti sur une civière a été insulté, j’ai entendu des gens lui dire « va crever ailleurs » ! Quand je suis allé signer la feuille de match, en citant les noms de mes joueurs blessés, afin qu’ils soient couverts par les assurances, les personnes présentes s’étonnaient ironiquement, et riaient. J’ai suffisamment de vécu pour dire que je n’ai jamais vécu ça. Notre président a parlé de guet apens oui, je le rejoins. On a fait mal à leur fierté lors du match aller peut-être, mais se lever à 4h du matin, s’envoyer 10h de bus, rentrer à minuit, pour ça ? Non, ce n’est pas possible. On va tous bosser le lundi matin… On n’est pas rentrés dans un stade, mais dans une arène, et les 500 personnes qui nous attendaient, étaient là pour assister à la mise à mort du taureau ! »
« On avait à cœur de gagner, de prendre le plus de points possible (…) et marquer notre adversaire oui, mais pour montrer qu’il n’est pas facile de gagner chez nous, rien de plus. »
Ces accusations, on s’en doute, passent mal du côté des Alpes Maritimes. Le président Eric Berdun, joint par téléphone, a réagi, lui aussi, sans filtre : « Il y a eu une réception à Grasse en rapport avec celle que nous avons eu à Leucate. En réserves tout s’était bien passé, mais pour l’équipe fanion, tout a changé. Mes dirigeants et joueurs ont été insulté, avec notamment des insultes racistes, à l’encontre de notre 8, la mère d’un joueur a été bousculée, etc… Alors oui, effectivement, nos joueurs étaient énervés. Et très motivés pour le retour, ce qui est normal. On avait à coeur de gagner, de prendre le plus de points possible, car on a encore des ambitions, et marquer notre adversaire oui, mais pour montrer qu’il n’est pas facile de gagner chez nous, rien de plus. De là à parler de guet apens… Je ne suis pas du genre à me plaindre. Que je sache, sur une des deux bagarres, c’est l’ailier de Leucate qui plaque un de nos joueurs en l’air, c’est parti de là, l’arbitre a sorti les cartons, et des deux côtés. Il y a eu deux rouges contre eux, et deux contre nous, donc l’arbitre a fait son boulot.
Et le président de poursuivre : L’insécurité ? Je n’ai pas vu un seul supporter rentrer sur le terrain il me semble. Personne n’a été blessé gravement aussi. Un nez cassé, ça arrive dans le rugby. Je déplore néanmoins leurs insultes, c’est vrai, mais on ne maîtrise pas tout : des cons, il y en a partout. Ceci étant dit, je suis président de Grasse de puis 15 ans, et nous n’avons jamais été réprimandé durant toutes ces années. Je crois pouvoir affirmer que 95% des équipes venues chez nous, sont reparties avec une bonne image de nous, de l’accueil d’avant, pendant et d’après match. Peuvent-ils en dire autant à Leucate ? Encore une fois, moi, je ne suis pas du genre à me plaindre, et encore moins à me répandre dans la presse, comme l’a fait mon homologue dans l’Indépendant (voir article en bas de page) mais je le fais ici pour répondre à des accusations injustes, avant de diffuser un communiqué. Et puis, de vous à moi, il y a eu bien plus grave ce weekend pour perdre plus de temps à polémiquer sur notre rencontre. »
La hache de guerre sera-t-elle enterrée pour autant ? Pas sûr. Du côté leucatois, on affirme détenir la vidéo du match qui atteste des accusations proférées. Mathieu Siro va plus loin: « Je propose d’échanger nos vidéos de match, si nos adversaires le souhaitent. Il sera alors temps de les confronter et de se confronter, je suis disponible pour ça ! ».
Si Leucate et Grasse sont deux destinations recommandées pour passer de bonnes vacances, il semble évident que le temps devra faire son oeuvre pour que tout ce beau monde les passent ensemble. Soyons optimistes, et imaginons que le célèbre vent leucatois, mondialement connu, emporte avec lui ces deux épisodes malheureux, et que les effluves parfumées de Grasse se propagent en fin de saison pour ne sentir que les bonnes odeurs de phases finales, pour les uns, comme pour les autres. Que le calme revienne et que le rugby retrouve ses droits tout simplement… de grâce !