Valence d’Agen va mieux. Certes, tout est fragile et relatif, mais à l’heure de recevoir Oloron-Sainte-Marie, les hommes d’Olivier Laurent restaient sur une belle victoire contre Marmande (31-21), signant ainsi deux succès sur leurs trois derniers matches. Bon pour le moral donc pour les Valenciens. Oui mais voilà, en face, les Béarnais se présentaient sur la pelouse du stade Baylet avec une victoire 33-16 contre Nafarroa, succès qui mettait fin à cinq défaites consécutives et qui avait sans doute revigoré le moral des Pyrénéens. Valence qui reçoit Oloron, sur le papier, c’est donc le 8e qui accueille le 7e. Rien de bien excitant à la base et c’est pourtant là tout le sel de cette rencontre : tout est possible. Le buffet étant ouvert et les invités à l’heure, la réception pouvait commencer… (résumé et photos par Wildon)
Et pour ce qui est de passer les plats, les Valenciens vont vite se montrer très rapide dans le service. Dès l’entame, ils mettent les Béarnais sur le reculoir et dressent le couvert dans leurs « vingt-deux ». Le pack tarn-et-garonnais fixe la défense, ouverture petit côté, Furini déborde la défense oloronaise le long de la ligne de touche, fixe son adversaire pour mieux servir ensuite Dulay qui n’a plus qu’à finir cette belle action, Bouyxou bonifiant le tout (6e, 7-0). On peut alors penser que les Béarnais vont réagir. S’ils le font, ils se heurtent très vite à un groupe valencien particulièrement dense, jouant une défense haute et agressive qui coupe les jambes au FCO ou les poussent à la faute. Bouyxou ne tremble pas et passe les trois points d’une pénalité sifflée en leur faveur (16e, 10-0).
Et comme si cela ne suffisait pas, Lacassy se fait prendre par la patrouille et inviter à réfléchir sur la condition humaine pendant dix minutes sur son banc (22e). Profitant de leur supériorité numérique, les hommes d’Olivier Laurent font parler les « Gros » qui mettent en marche un monumental ballon porté. A l’abri, Dulay ouvre à gauche, trouve Furini lequel enclenche le turbo pour transpercer la défense béarnaise et aller inscrire le second essai du match, sous les vivats d’un public heureux. Bouyxou finit le job sans trembler (25e, 17-0). Les Valenciens ne s’arrêtent pas là. Alors qu’Oloron met la pression sur le pack local, Dulay balance une belle savate qui propulse le ballon dans le camp adverse et soulage le sien. A la retombée du cuir se trouve Clouté qui récupère impeccablement et ouvre le ballon sur l’aile quand surgit l’ailier valencien François Tardieu. L’interception est foudroyante et s’achève sous les perches oloronaises sans aucune opposition (27e, 24-0). Le mal est fait et le quinze béarnais, sans réaction, littéralement scotché sur la pelouse, ne s’en remettra pas.
COACHING ET BOURRE-PIFS…
La seconde période voit Oloron revenir avec de meilleures intentions, montant des attaques qui se heurtent toujours à une défense valencienne disciplinée, alignée, dense et particulièrement haute, agressive sur la moindre offensive adverse. Sentant que son groupe a besoin de sang frais, le coach valencien, Olivier Laurent, fait entrer quatre joueurs d’un coup (50e, Landeau, Moncade, Beaumelou et Flahaut) pendant que son homologue oloronais en fait entrer deux (Paillot et Boucau) sans oublier le retour de Beaumelou, sorti sur saignement entre temps, le nez plié (51e). Mais le nez de l’infortuné joueur ne tiendra pas deux minutes face à l’intensité du jeu. Retour sur le terrain, gros ruck de part et d’autre et paf le pif… de nouveau en sang ! Sortie définitive pour le 18 béarnais…
Cette intensité se transforme en nervosité et, sur un contact plus appuyé, se déguste une petite soupe de phalanges et crèmes de marrons à grands renforts de manivelles et autres poings sur les «i ». Une fois l’échauffourée terminée et les joueurs séparés, monsieur l’arbitre arrive avec sa clim sous le bras et indique le banc à Khandous (Valence) et Constant (Oloron) pour y aller rafraîchir leurs ardeurs (66e). Il n’empêche qu’Oloron n’arrive pas à concrétiser leurs quelques temps forts, accumulant les turn-overs, les touches perdues, les fautes, voire cet en-avant que Boucau réalise… tout seul. Tout un symbole (70e).
LE COUP DE GRACE DE TURINI
Le coup de grâce survient deux minutes plus tard quand, sur une nouvelle faute sifflée par l’arbitre, le demi de mêlée valencien joue rapidement la pénalité à la main et s’enfonce dans la défense béarnaise totalement désorganisée. Dulay fixe son dernier adversaire et décale Furini, lequel fonce alors droit devant lui, en direction de la ligne d’en-but. Bouyxou passe la transformation et signe un joli 100% de réussite (72e, 31-0).
Le club tarn-et-garonnais remporte ainsi, haut la main et avec la manière, son second succès d’affilée face à un adversaire direct au classement général, tout en capitalisant un point de bonus offensif supplémentaire. Quant aux Béarnais, si les intentions ont été là, ils n’ont jamais vraiment inquiété leur adversaire du jour. Pire : ils repartent avec un zéro pointé et rétrograde d’un cran au classement général, au profit de… Valence d’Agen. L’addition de cette réception valencienne est vraiment salée…
Réactions
Rugby Amateur : Vous l’emportez 31-0 mais on a surtout vu une première mi-temps où tout vous a réussi. Peut-on parler de mi-temps de rêve ?
O.L : Oui, quelque part… On a eu un début de saison difficile pour les raisons que l’on sait le tout avec un calendrier compliqué. Et depuis le non-match contre Bagnères, les garçons n’ont jamais baissé pavillon en match ni à l’entraînement. Ceux qui me connaissent un peu savent que je ne les ai pas lâché, je les ai même secoué et je me souviens d’une séance d’entraînement, il y a quinze jours, où je les ai gardé jusqu’à 21h45. Pas pour les emmerder mais pour travailler. Il y en avait besoin et les garçons ne disent rien, ils bossent parce qu’ils ont envie de réussir sur le terrain et de gagner des matches.
R.A. : Vous devez le ressentir vu l’enchaînement qualitatif de vos derniers matchs ?
O.L. : Oui, effectivement, depuis quelques rencontres, on est dans une bonne continuité, avec un gros match contre Tarbes notamment. On s’est fait « avoir » à Nafarroa alors qu’on avait fait ce qu’il faut pour gagner, derrière on arrive à battre Marmande et aujourd’hui, on fait une bonne prestation de manière globale. Maintenant, on reste froid et lucide, on ne s’emballe pas. On sait qu’on n’est pas sauvé, qu’on est une petite équipe, qu’on s’est mis tous seuls dans la merde et que si on doit s’en sortir, on ne comptera que sur nous-mêmes. On a deux déplacements consécutifs avant de recevoir Anglet avant Noël. Aujourd’hui, c’est une victoire, c’est vrai, mais on reste concentré. On sait d’où l’on vient et on ne peut pas se permettre de s’emballer. Surtout pas « d’enflammade » !
Philippe Ebel, entraîneur d’Oloron
Rugby Amateur : Le score est sévère, mais rien n’a fonctionné en première mi-temps pour vous. Sous quel angle peut-on analyser les raisons de cette défaite ?
P.E. : Le score reflète la partie. On a été absent dès l’entame du match et on prend sept points très rapidement. On a subi les impacts, on a été pris par la densité physique de cette équipe. Notre conquête n’a pas bien fonctionné, on subit beaucoup de choses au final. C’est la réalité du jour…
R.A. : Malgré les intentions de vos joueurs, peut-on parler de « jour sans » ?
P.E. : On ne peut pas leur reprocher grand-chose. Je le répète, ils ont été pris par la densité physique valencienne, très athlétique. On a concédé beaucoup de terrain. Alors est-ce un « match sans », j’en sais rien, mais c’est un match comme on a l’habitude d’en faire à l’extérieur…
LA FEUILLE DE MATCH
A Valence d’Agen (Stade E & J Baylet) – Valence d’Agen – Oloron Ste Marie 31-0 (Mi-temps : 24-0)
Pour Valence d’Agen : 4 essais de Dulay (6), Furini (25, 73) et Tardieu (28) ; 4 transformations (6, 25, 28, 73) et 1 pénalité (16) de Bouyxou.
Arbitre : M. Vincent Chiodi Schroeder assisté de MM. Lascou et Cottier.
Cartons jaunes : Dulay (35) et Khanfous (66) pour Valence ; Lacassy (22) et Constant (66) pour Oloron.
Valence d’Agen : Hernandez, Khanfous, Margveliani, Nugent, Aisake, Gorry (cap), Lescout, Fofana, Dulay, Bouyxou, Furini, Lecareux, Lacombe, Tardieu, Minguillon – Remplaçants : Gaston, Gouveia, Salse, Delcus, Nassik, Bensalla, Fresneda, Taeae
Oloron-Ste Marie : Aleo, Tessariol, De Clercq, Constant, Sestiaa (cap), Lacave, Lacassy, Chabat, Alcacebe, Dany, Deguilhem, Bordenave, Chantereau, Pailhassar, Clouté – Remplaçants : Landeau, Moncade, Beaumelou, Crampe, Paillot, Claverie, Boucau, Flahaut.
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