Face à Saint-Jean d’Angely et sa légion étrangère, Saint-Sulpice n’a pas trouvé la clé du succès. Deux équipes en quête de rachat car vaincues sur leur terrain lors de la journée précédente… (par Tonton Coach)
En cet après-midi ensoleillé et un temps printanier, la « B » de Saint-Sulpice se sortait, certes dans la difficulté, du guêpier angérien (14 à 7). Les équipes fanion pouvaient en découdre. D’entrée, on voit que les deux équipes ne boxent pas dans la même catégorie : Saint-Sulpice uniquement composé de produits locaux « élevés aux produits régionaux » et de l’autre, Saint-Jean d’Angely avec sa cohorte d’étrangers (des fidjiens) et d’anciens professionnels, massivement massifs. Les deux équipes se cherchent, on assiste à une opposition de style avec d’un côté la puissance du paquet d’avants charentais et de l’autre le courage et l’envie des joueurs de la vallée de la Lèze. Les vingt premières minutes ne sont pas agréables à regarder, hachées par les nombreux coups de sifflets de l’arbitre.
Le tableau d’affichage évolue au grè des pénalités et à ce jeu c’est Marchini, demi de mêlée visiteur qui ouvre le score et fera preuve d’une adresse sans faille tout au long du match. Mais Saint Sulpice n’est pas en reste, Roquebert lui répond. Au bout du premier quart d’heure, le score est en faveur des visiteurs 6-9. Il faut attendre la vingt-troisième minute pour voir une action balayant tout le terrain. Beilles récupère un dégagement du 9 angérien pour percer plein champ et battre trois défenseurs. Il est repris sur les 22 mètres et dans un second temps de jeu, Boyer adresse un petit coup de pied dans l’en-but adverse qu’il reprend lui-même pour un essai plein d’à-propos. Essai qui ravit le public et après transformation par « Farou », l’USSS mène 13-9. On croit alors à ce moment que les locaux prennent la mesure de leurs adversaires. Mais c’est sans compter sur la puissance du paquet adverse qui inflige un vrai calvaire sur chaque mêlée. Marchini en profite et ramène les siens à 13-12. Sur un mauvais geste (stamping), Webley écope d’un carton jaune (32’) et la pénalité des 50 mètres est convertie par Gabriel (13-15). Les locaux se rebiffent, imposent une séquence par leurs avants et Boyer convertit le travail par un somptueux drop (16-15, 37’). Avance de courte durée car une fois de plus, mêlée, faute de Saint-Sulpice et pénalité réussie par Marchini (16-18, score à la pause). Le bilan de ce premier acte : 20 minutes ennuyeuses ponctuées de nombreuses pénalités surtout en faveur des visiteurs et une équipe visiteuse qui mise énormément sur la puissance de ses avants, et un peu aussi l’arbitrage de son capitaine.
Cinq minutes fatales
Dès le coup d’envoi du cette deuxième mi-temps, les locaux prennent le taureau par les cornes et imposent des séquences de percussions qui mettent leurs adversaires sur le reculoir. Saint-Jean d’Angely gère la situation et perturbe l’alignement local qui en touche éprouve de nombreuses difficultés. Sur une belle combinaison en touche justement, les visiteurs déploient une belle attaque qui après inversion, envoient le « monstre » fidjien Davatawalu dans l’en-but saint-sulpicien… mais sur le dos. Mêlée à 5 mètres, les mouches ont changé d’âne : la mêlée locale renverse tout et obtient une pénalité qui leur permet de se dégager. Roquebert par une pénalité permet même de reprendre l’avantage (19-18, 52’). L’heure de jeu approche, le tournant du match aussi, avec cinq minutes fatales où les locaux vont subir la foudre de la puissance adverse. Entre la 62ème et 67ème minute, les visiteurs vont déflorer l’en-but adverse à deux reprises, De Pauw et Pageneau, faisant basculer le score à 19-30. 12 points sur des actions construites essentiellement sur la puissance. Difficile de lutter contre ces tanks qui sans arrêt viennent percuter la ligne défensive de vaillants « petits » guerriers. Le break est fait, les esprits commencent à s’échauffer aussi bien sur le terrain qu’en bord de touche. A peine rentré, Pueloto, ancien pro, écope d’un carton jaune pour un plaquage haut, voilà Saint Sulpice en supériorité numérique. Les locaux jettent toutes leurs forces dans la bataille et après plusieurs temps de jeu, se retrouvent arrêtés à un mètre du paradis angérien. Là encore, chamaillerie et les deux numéros 7 se voient prier par l’arbitre d’aller se reposer sur la touche (72’).
La fin du match est houleuse, résultat d’un arbitrage assez incohérent, les joueurs s’agacent et ne comprennent pas toujours les décisions. Sur une dernière action, à force de courage et d’abnégation, les locaux marquent un essai par Roquebert, transformé par lui-même. 26-30, le point bonus pour maigre consolation, certains diront que c’est déjà bien, car l’écart était trop grand entre une écurie composée de 4 fidjiens et d’anciens pro certainement pas payés au lance pierre, à l’inverse de joueurs valeureux mais quasi amateurs, formés au club ou dans la région. Sans tomber dans un débat aussi facile qu’inutile, le rugby perd un peu de ses valeurs dans des régions lointaines du berceau rugbystique. A voir dans la durée si le calcul est bon. A plus court terme, le 5 mars, Saint Sulpice jouera une grande partie de son avenir à Trelissac, concurrent direct pour le maintien. Saint-Jean d’Angély, de son côté cherchera à se maintenir dans les 6 premiers. Les Charentais sont 5ème à deux points du podium.
Les réactions
Benjamin Bagate, directeur sportif de St Jean d’Angely : « On savait que cela allait un match âpre et que St Sulpice est une équipe avec des valeurs. On sortait d’une défaite à la maison dans des conditions difficiles et on voulait réagir vite. Félicitations au groupe qui a su réagir de la meilleure des manières. »
Mathieu De Pauw , troisième ligne et capitaine de St jean d’Angely: « match âpre compliqué. On a gagné et c’est très bien et on a eu ce que l’on voulait. Par contre, je tiens à signaler le comportement délétère des spectateurs au bord de la touche et les nombreuses insultes. Des paroles qui n’ont pas leur place dans une enceinte sportive. »
Jocelyn Authier, entraîneur de Saint-Sulpice : « Déçu de ce résultat, frustré encore. J’ai du mal à comprendre pourquoi nous ne sommes pas arbitrés de la même manière que les autres : nous sommes pénalisés et pour la même faute, l’adversaire ne l’est pas. Dès qu’on était dans notre camp, l’arbitre nous pénalisait et remettait en jeu l’adversaire. C’est dur car les joueurs donnent tout ce qu’ils ont et croyez-moi ils ont du courage de terminer comme cela car c’est injuste pour eux. Les insultes ? C’est partout pareil sur tous les terrains, ce sont des arguments à deux sous. C’est facile mais c’est leur capitaine qui a arbitré tout le match. On va se battre jusqu’au bout car nous ne sommes pas morts, la fin de saison sera dure mais on va y arriver ».
Xavier Déjean, demi de mêlée, St Sulpice : « C’est dur, deuxième défaite à la maison. Nous sommes quand même allés chercher ce point de bonus défensif. En première mi-temps, on leur donne 18 points de pénalité donc cela devient compliqué. En plus, nous n’assurons pas nos conquêtes en touches et mêlées, et nous manquions de densité physique pour les contrer. »
La feuille de match :
Score 26/30 (mi-temps :16/18)
Arbitre : R Carbonnel (Lyonnais) assisté de C. Huesco et O Ducastang (Armagnac Bigorre)
Saint-Sulpice : Caujolle- Meneghel Y(cap)- Meneghel M.- Raturat- Swiadek – Destarac- Cabot – Webley – Loquet- Boyer – Beilles- Roquebert- Brioux- Vaysse- Gardey. Remplaçants : Brunet- Viozelange- Fourthies- Lecornu- Déjean- Doussain – Mazières- Nevers. Entraîneurs : Authier Jocelyn et Denechaud Damien.
2 essais : Boyer (30’) et Roquebert (84’) 2 transformations, 3 pénalités Roquebert (9’, 13’ et 52’) et un drop de Boyer (37’).
2 carton jaune Webley(32’) et Cabot(75’)
Saint-Jean d’Angely : Battilana- Gougnouard- Hygonnet- Beguier- Praud- Davatawalu- De Pauw(cap)- Gateau- Marchini- Gabriel- Pageneau- Daunivucu- Bolavucu- Ouchene- Mounier. Remplaçants : Clarac- Humbert- Chenin- Richard- Limousin- Anel- Guitoune- Puleoto. Entraîneurs : Bagate Benjamin et Hamacek Christophe.
2 essais : De Pauw (62’) et Pageneau(67’), 1 transformation(67’) et 6 pénalités Marchini (7’, 11’, 16’, 29’, 39’) et Gabriel (32’)
2 cartons jaune : Puleoto (73’) et De Pauw (75’)
Stade Rochelais. Soyaux Angoulême. Cognac. Saint Jean d Angely. Le rugby Charentais est ambitieux. Et ne joue pas à Calimero. Saint Sulpice à bien accepté la montée en sachant ce qu il en était ? Ou Richard Virenque est passé par là ? On leur aurait menti ???