Blagnac s’était incliné de trois points à Oloron le week-end dernier en quarts de finale aller du championnat de France de Fédérale 1. Autant dire que les faveurs des pronostics donnaient le BSCR favori pour se qualifier dans le dernier carré national. L’avantage du terrain y était pour quelque chose assurément, mais aussi au vu de la saison écoulée, où le leader national sur l’ensemble des trois poules, avait donné une impression d’une supériorité et d’une maîtrise manifestes. Mais, à l’image du Castres Olympique face à Montpellier, les Oloronais ont tout donné pendant 80 minutes pour faire taire les pronostics, et s’ouvrir les portes des demies-finales. La « Blue Army » béarnaise poursuit l’aventure et peut viser plus haut encore…
Blagnac, habitué à proposer un jeu aéré, porté vers les extérieurs et ponctué de grandes chevauchées, n’a pas su, ou pu, imposer son jeu. Le BSCR a abusé de picks and go qui faisaient finalement l’affaire d’Oloron, et qui n’en demandait sûrement pas tant. En effet, les Béarnais, valeureux, avaient posé les barbelés autour de la mêlée, alors qu’il y avait peut-être la place pour passer au large. Les nombreux supporter d’Oloron ont bien joué leur rôle de 16ème homme, pour aider les quinze sur le pré à défendre avec acharnement, hérïquement même, notamment pendant près de vingt minutes devant sa ligne d’en but. Et comme on le dit souvent, dominer n’est pas gagner.
Une pénalité qui change tout
Blagnac pourra regretter de ne pas avoir tenté, à une minute du coup de sifflet final, face aux poteaux, une pénalité qui les aurait ramené à égalité sur l’ensemble des deux rencontres. L’option, choisie, la mêlée en l’occurrence, était audacieuse, mais entraînera la perte du ballon et le gain de duel aller-retour. Car à 5-5 (score à la pause), Oloron préservait donc son maigre avantage acquis chez lui, trois points qui envoyaient le FCO en demi-finale. Ils y rencontreront Trélissac, qui a créé l’autre « surprise » du jour en résistant à St Jean de Luz.
Cette défaite n’enlève en rien au très bon parcours des Blagnacais, qui ont tout de même terminé premiers à la fin de la saison régulière, sur l’ensemble des trois les poules, avec un groupe jeune, et donc avec une marge de progression importante. Félicitons enfin cette belle équipe d’Oloron, qui a fait front avec énormément de générosité, et a parfaitement su gérer ses temps faibles, en s’appuyant notamment sur une défense particulièrement héroïque.
Les compositions
Blagnac: Rocca, Piffero, Pointud, Van Blerk, Fono, Medves, Vachon, Tolofua, Brun, Ducousso, Villemur, Delibes, Laguerre, Gaignard, Dauraubedin, Martin, De Carvalho, Banière, Ilisescu, Boissinot, Augustin, Vernetti, Lebreque.
Oloron: Aleo, Amans, Haurie, Casassus, Sestiaa, Crampe, Tauzin, Chabat, Paillot, Chantacle, Pailhassar, Couchinave, Chantereau, Arroyo, Cloute, Moncade, Porte Laborde, Quintana, Lacave, Lacassy, Boucau, Face, Tomuli.
Les réactions
Eric Escribano (co-entraineur Blagnac): « C’est une belle équipe d’Oloron, forte en conquête, qui a su ralentir notre jeu, nous n’avons pas su concrétiser certaines actions. On a manqué d’expérience derrière car aujourd’hui la moyenne d’âge était de 23 ans. Nous apprenons dans les éliminations, il faudra repartir de l’avant et bosser. »
Jean Michel Tauzin (capitaine Oloron): « Nous avons été des guerriers, et aujourd’hui ça nous a souri. Nous en avons perdu des matches de ce style pourtant. Le climat était un peu hostile, mais on aime ça. Blagnac aurait pu l’emporter sur la fin, ça ne se joue à rien. »
Laurent Dossat (Manager Oloron): « Nous nous sommes inspirés de Castres, on en a parlé toute la soirée, il fallait tout donner cet après midi à Blagnac, du coeur, du cerveau et des c……. Je suis trop content pour les joueurs. Ce groupe-là mérite d’écrire une page au FCO comme leurs illustres anciens. Ce groupe est magique, c’est mon plus beau jour de rugby. »Frédéric Michalak (ex-international français): « c’est un match de phases finales, avec ses tensions, ses enjeux, ses fébrilités aussi. C’était une belle opposition. Le meilleur a gagné. Le parcours de Blagnac sur la saison reste exemplaire, il faut retenir les erreurs pour ne plus les commettre. »