Joueur du Sporting Club Appaméen entre 2008 et 2014, entraineur des enfants depuis 2019, et président depuis le début de cette année, Fabrice Pech se retrouve au milieu d’une situation qui ressemble plus à un scénario de film policier. Pour rappel, l‘entrepreneur de 37 ans, responsable de plusieurs enseignes Optical Center, avait pris les commandes, en début d’année, d’un SCA en très grande difficulté financière. Après une période de fortes tensions et de remous en tous genres (départ surprise du manager Eric Mercadier, problèmes financiers annoncés deux mois plus tard, l’affaire Bertro et l’arrivée d’un nouveau bureau en février 2023), l‘été meurtrier annoncé pour la tête de proue du rugby ariégeois s’est malgré tout terminé en opération sauvetage réussie. Oui, mais voilà, le navire blanc et noir tangue à nouveau, face à de nouvelles tempêtes. Sur le terrain sportif tout d’abord, avec 5 défaites en autant de rencontres, et une sixième, sur tapis vert dimanche dernier, suite à un forfait de dernière minute à Saint-Sulpice sur Lèze. Raison invoquée : trop de blessures, notamment en première ligne. Dernier avec -2 points au classement en six matchs, et à 15 points du premier non relégable, la position sportive du SCA est peu enviable. Encore moins avec de folles rumeurs et accusations, hors stade cette fois, qui ne sont pas de nature à rassurer les supporters du Sporting. Nous avons donc contacté le principal concerné. Entre diffamations, accusations et révélations, Fabrice Pech, a répondu sans détours à toutes nos questions…
Fabrice Pech, vous avez pris les commandes d’un Sporting Club Appaméen qui avait 200 000€ de créances à régler, avant de le remettre à flots en annonçant un budget à hauteur de 650 000€ pour la saison 2023-2024. Vous confirmez ?
C’est vrai qu’en reprenant le club, je ne m’attendais pas à un tel trou dans la caisse comme on dit. Mais vous le précisez, il s’agissait de créances. Il y en avait pour 178 000€ exactement, qui ont été soldées dans leur quasi intégralité. Pour le budget de la nouvelle saison, il a fallu faire ce que tout bon chef d’entreprise se doit de faire, c’est à dire assurer une bonne et meilleure gestion des dépenses, c’était la base, et c’est ce qui a été fait, grâce aux partenaires, et le budget a été validé.
Comment expliquer ces créances ?
Le robinet ne coulait plus à flots, mais le train de vie était maintenu, ça ne pouvait pas durer ainsi.
Vous parlez de train de vie du club, on en profite pour évoquer le vôtre, puisqu’il se dit beaucoup de choses sur vous, avec des accusations à peine voilées, dont certaines très graves : consommation et revente de cocaïne, organisation de soirées avec prostituées, fraude fiscale…
(il coupe) oui et violence conjugale aussi ! Ces accusations sont graves oui, très graves même.
Et elles sont toutes fausses ?
C’est de la pure diffamation. Je suis convoqué à la gendarmerie de Pamiers ce mardi 24 octobre à 14h. Je vais savoir de quoi on m’accuse exactement, et je vais pouvoir répondre point par point. Les personnes qui ont porté ces accusations sur la place publique devront à leur tour en répondre. Je ne suis pas procédurier, mais il y aura des plaintes déposées bien évidemment. Et si vous voulez tout savoir, je sors à l’instant d’un laboratoire pour des analyses toxicologiques, afin de prouver que non, je ne suis pas un drogué !
« Ce club est un véritable panier de crabes… »
Comment expliquez-vous que l’on s’en prenne à vous de la sorte et que le SCA, que l’on croyait sorti d’affaires, traverse une telle tempête ?
Je crois qu’il y a des gens très malintentionnées, qui profitaient bien du train de vie du club avant. Jean-Philippe Sannac a su faire bouclier pendant la période covid et après, mais on ne peut pas se reposer sur un seul homme pour toujours, la preuve. Je le redis, maintenant que le robinet est fermé, il faut trouver des responsables. Je suis visiblement une cible idéale. J’ai sans doute commis l’erreur de vouloir tout gérer, sans m’entourer, sans m’être préparé à reprendre un club autant gangréné. Ce club est un véritable panier de crabes, tout du moins, il y a encore certaines personnes néfastes à son bon fonctionnement et développement
Les rumeurs vous concernant ont été alimentées par votre départ à Madagascar, que certains qualifient de de précipité, pour échapper à la justice. Est-ce vrai et pourquoi ?
Oui c’est vrai que je suis parti, loin, à Madagascar, mais pas de manière précipitée, et encore moins pour éviter la justice. Tout ce qui m’est tombé dessus ces dernières semaines m’a profondément affecté. Je reste un homme, j’avais besoin de partir, pour respirer, me retrouver, car j’ai failli me perdre, je sentais que je n’allais vraiment pas bien. Je devais couper pour mieux revenir.
Et vous êtes rentrés quand ?
Vendredi dernier à Paris. J’en ai profité pour aller voir les demi-finales de la Coupe du Monde, et je suis arrivé hier sur Pamiers… et pour tout vous dire, c’est là que j’ai appris le forfait de notre équipe ce weekend à « Saint-Sul ».
Vous dites que vous n’étiez pas au courant du forfait de vos équipes Une et réserves ?
Oui, et je l’ai appris d’amis de Saint-Sulpice en plus.
Il y a de quoi être surpris quand vous nous annoncez cela. Qui dirigeait le club en votre absence ?
En théorie, Vanessa Mico, la vice présidente.
On imagine donc aisément que les relations entre vous deux ne sont pas au beau fixe…
On peut le croire oui. Surtout à la lecture de certaines accusations, verbales, et écrites, dans une certaine presse, qui ne me contacte pas, ni me donne un droit de réponse. C’est pourquoi je suis heureux de pouvoir m’exprimer sur un média comme le vôtre, surtout aujourd’hui.
« Une élection d’un nouveau bureau très prochainement… »
Donc pour résumer, tout ce qui est colporté à votre sujet, et sur la situation du club, est faux ?
Oui. La situation financière est stabilisée. Vous savez, on est une association, si vous voulez voir les comptes, ils sont à la disposition de quiconque veut lire notre bilan. Il faut demander pas écouter, c’est simple en fait. Car balancer des rumeurs et des ragots, c’est à la portée de n’importe qui. Travailler dans l’ombre pour remettre un club à flot, c’est autre chose.
Avec de telles tensions, on voit mal comment le club peut continuer ainsi, avec la même équipe dirigeante…
En effet. C’est pourquoi, je vais demander à tout le bureau de démissionner, pour organiser une nouvelle élection très prochainement. Les gens qui voudront se présenter pourront le faire, chacun votera pour sa liste et son président. Et je veux que cette élection soit la plus pacifique et neutre possible.
Ce qui sous-entend que vous vous présenterez à nouveau…
Je me suis engagé auprès de la municipalité, et j’ai un certain sens des responsabilités, donc oui. Il faut redorer le blason du club, redresser la situation sportive chez les séniors, et en préserver la santé, idem pour les équipes de jeunes et féminines. Je me porte garant de ces points. Maintenant, s’il y a une autre personne, une autre liste, plus compétente, et surtout un vote pour cette liste contre la mienne, alors j’en tirerai les conséquences.
Dans tous les cas, vous confirmez aujourd’hui que le SCA ne risque rien pour son avenir, ni une mise en sommeil d’ici la fin de saison, ce que certains redoutent fortement…
Avec tout ce qui est dit ici ou là, on pourrait le croire oui, mais le SCA vivra, je peux vous l’assurer. La trésorerie est positive, les créances sont payées, les joueurs aussi. Maintenant, on va s’attacher à assainir la situation humaine. Et ce n’est pas une mince affaire.
Dernière question, sportive : le SCA est dernier de sa poule, après 6 défaites, dont un forfait, à 15 points du premier non relégable, des joueurs majeurs sont partis. Vous pensez vraiment que la descente en fédérale 2 peut être évitée ?
Que je sache, il y a eu 6 matchs disputés sur 22, il me semble donc qu’il y a la place pour redresser la barre oui. Il faut juste que tout le monde tire dans le même sens. Donc j’y crois évidemment.