3 octobre dernier, 2ème journée du championnat de 2ème série en Occitanie. L’US Millas reçoit le Mèze Rugby Club. Un match comme un autre en apparence, dont un oubli aura l’effet d’une… bombe… d’esprit rugby !
Comme dans tout bon match qui se respecte, il y a forcément des petits bobos qu’il faut soigner rapidement. L’éponge magique a laissé place aux bombes de froid. Encore faut-il en avoir dans sa pharmacie au moment de disputer un match. Lors de cette rencontre entre Millas et Mèze, ce n’était pas le cas. André Faliu, président de Millas nous raconte la suite : « J’étais à la table de marque avec mon homologue, que j’ai vu tout gêné quand un de ses joueurs s’est fait mal. Son équipe n’avait visiblement pas de quoi le soigner. Alors je suis allé sur notre banc pour lui passer notre bombe de froid. Du coup, pendant tout le match, on s’est échangé la bombe dès que c’était nécessaire. » Un geste qui aurait méritait à lui seul une petite brève dans nos colonnes pour son esprit fairplay. Mais le meilleur est à venir…
Voici la suite. André Faliu, après avoir échangé la bombe magique tout l’après-midi, échange avec le président de Mèze, et lui demande quelle est sa profession. Jean-Louis David (non, aucun rapport avec la coiffure) lui répond qu’il est gérant d’une société, à Mèze, de… matériel médical. Surprise et éclat de rire côté catalan, qui pousse André Faliu à un chambrage inévitable, et de lancer avec humour : « On va vous commander une palette pour remplir la pharmacie du club alors ! » « Chiche », lui a répondu le chef d’entreprise héraultais.
L’effet d’une… bombe !
Ce dimanche, Millas se rendait dans l’Hérault justement, du côté de Thau, tout proche de Mèze. Sur la route, les joueurs et les dirigeants de Millas arrivent au café Marius, à Mèze donc, pour le repas d’avant match. Dès leur entrée, Renaud Ferien, le propriétaire chaleureux des lieux (et accessoirement ancien pilier de Béziers), annonce qu’il a un colis pour Millas. Un certain Jean-Louis, était au courant de la venue des Catalans. André Faliu, policier de profession, est étonné de constater que son équipe a été « suivie » de la sorte. Il comprendra très vite en ouvrant le colis que le président de Mèze, à défaut de lui livrer une palette, lui avait mis de côté un gros carton de pommades chauffantes, d’emplâtres et bien sûr de bombes de froid : « Il y en avait pour une moitié de saison ! » s’étonnait-il. Le président catalan soulignait aussitôt : « C’est vraiment sympa, c’est l’esprit rugby que l’on aime, j’ai envoyé un texto de grand remerciement à Jean-Louis. En attendant de se revoir en janvier pour le match retour à Mèze. »
Nous avons justement contacté le président de Mèze pour évoquer son geste : « L’entraide est dans les gênes du rugby, et du rugby amateur en particulier. Si les relations entre les clubs se limitaient au combat et à la gagne, il n’y aurait pas de plaisir, ce ne serait pas la peine de faire du rugby dans ces conditions. Et puis comme on le dit si souvent, quand il n’y a plus le ballon, il reste l’amitié. La façon dont nous avons été reçu à Millas a été magnifique. Les dirigeants nous ont convié à une dégustation d’avant match dans un vignoble. J’étais seul à pouvoir y venir, je ne connaissais personne, pourtant, j’ai eu l’impression d’être reçu en ami, et pas comme un adversaire. Ca fait chaud au coeur. »
Jean-Louis David, très attaché à l’humain, insiste sur cet esprit rugby qui pourrait se perdre parfois : « Ce début de relation avec Millas s’est construit sur cet accueil remarquable, sur un véritable esprit rugby… et aussi sur un oubli de notre part (rires). Je m’en réjouis, car ce sont les valeurs que nous aimons toutes et tous à notre niveau. Ce sont de belles relations qui nous enrichissent forcément. Millas a mis la barre très haut avec son accueil, nous essaierons de les recevoir au moins aussi bien lors du match retour. » Il faut dire qu’à Mèze, on donne du sens au mot entraide, comme en 2018, lors des terribles inondations qui avaient touchées l’Aude. Le président des Jaune et Noir se souvient : « Conques-sur-Orbiel était dans notre poule, et avait été très durement touché. Nous y étions partis sans réfléchir, avec vêtements et nourriture, car c’était normal de le faire. » Une main tendue saluée par le club audois, qui avait envoyé un ballon en bois en guise de remerciement éternel quelques semaines plus tard.
La solidarité comme fil conducteur, l’entraide dans l’ADN de ces présidents bénévoles au service de leurs clubs, mais aussi et plus globalement au service du rugby d’en bas. Comme quoi, le froid peut aussi réchauffer les liens entre Héraultais et Catalans. D’autant que pour la petite histoire, Jean-Louis David est le cousin de Jean-Pierre Parent, dirigeant historique de Prades, récemment disparu. Ce dernier était aussi bien connu dans le Conflent pour avoir tenu avec ses parents, l’épicerie du centre du village catalan (chère au Premier Ministre). Un homme qu’André Faliu a bien connu évidemment pour avoir été président lui-même de Prades entre 2015 et 2017, mais aussi et surtout, pour avoir été au collège, au lycée et en fac, avec Olivier, Lilian et Alexandra, les enfants de Jean-Pierre Parent. Le monde est petit parfois dit-on, et cette belle histoire confirme encore une fois que le rugby est une grande famille. Qu’est-ce qu’on l’aime ce rugby amateur !
3 octobre dernier, 2ème journée du championnat de 2ème série en Occitanie. L’US Millas reçoit le Mèze Rugby Club. Un match comme un autre en apparence, dont un oubli aura l’effet d’une… bombe… d’esprit rugby !
Comme dans tout bon match qui se respecte, il y a forcément des petits bobos qu’il faut soigner rapidement. L’éponge magique a laissé place aux bombes de froid. Encore faut-il en avoir dans sa pharmacie au moment de disputer un match. Lors de cette rencontre entre Millas et Mèze, ce n’était pas le cas. André Faliu, président de Millas nous raconte la suite : « J’étais à la table de marque avec mon homologue, que j’ai vu tout gêné quand un de ses joueurs s’est fait mal. Son équipe n’avait visiblement pas de quoi le soigner. Alors je suis allé sur notre banc pour lui passer notre bombe de froid. Du coup, pendant tout le match, on s’est échangé la bombe dès que c’était nécessaire. » Un geste qui aurait méritait à lui seul une petite brève dans nos colonnes pour son esprit fairplay. Mais le meilleur est à venir…
Voici la suite. André Faliu, après avoir échangé la bombe magique tout l’après-midi, échange avec le président de Mèze, et lui demande quelle est sa profession. Jean-Louis David (non, aucun rapport avec la coiffure) lui répond qu’il est gérant d’une société, à Mèze, de… matériel médical. Surprise et éclat de rire côté catalan, qui pousse André Faliu à un chambrage inévitable, et de lancer avec humour : « On va vous commander une palette pour remplir la pharmacie du club alors ! » « Chiche », lui a répondu le chef d’entreprise héraultais.
L’effet d’une… bombe !
Ce dimanche, Millas se rendait dans l’Hérault justement, du côté de Thau, tout proche de Mèze. Sur la route, les joueurs et les dirigeants de Millas arrivent au café Marius, à Mèze donc, pour le repas d’avant match. Dès leur entrée, Renaud Ferien, le propriétaire chaleureux des lieux (et accessoirement ancien pilier de Béziers), annonce qu’il a un colis pour Millas. Un certain Jean-Louis, était au courant de la venue des Catalans. André Faliu, policier de profession, est étonné de constater que son équipe a été « suivie » de la sorte. Il comprendra très vite en ouvrant le colis que le président de Mèze, à défaut de lui livrer une palette, lui avait mis de côté un gros carton de pommades chauffantes, d’emplâtres et bien sûr de bombes de froid : « Il y en avait pour une moitié de saison ! » s’étonnait-il. Le président catalan soulignait aussitôt : « C’est vraiment sympa, c’est l’esprit rugby que l’on aime, j’ai envoyé un texto de grand remerciement à Jean-Louis. En attendant de se revoir en janvier pour le match retour à Mèze. »
Nous avons justement contacté le président de Mèze pour évoquer son geste : « L’entraide est dans les gênes du rugby, et du rugby amateur en particulier. Si les relations entre les clubs se limitaient au combat et à la gagne, il n’y aurait pas de plaisir, ce ne serait pas la peine de faire du rugby dans ces conditions. Et puis comme on le dit si souvent, quand il n’y a plus le ballon, il reste l’amitié. La façon dont nous avons été reçu à Millas a été magnifique. Les dirigeants nous ont convié à une dégustation d’avant match dans un vignoble. J’étais seul à pouvoir y venir, je ne connaissais personne, pourtant, j’ai eu l’impression d’être reçu en ami, et pas comme un adversaire. Ca fait chaud au coeur. »
Jean-Louis David, très attaché à l’humain, insiste sur cet esprit rugby qui pourrait se perdre parfois : « Ce début de relation avec Millas s’est construit sur cet accueil remarquable, sur un véritable esprit rugby… et aussi sur un oubli de notre part (rires). Je m’en réjouis, car ce sont les valeurs que nous aimons toutes et tous à notre niveau. Ce sont de belles relations qui nous enrichissent forcément. Millas a mis la barre très haut avec son accueil, nous essaierons de les recevoir au moins aussi bien lors du match retour. » Il faut dire qu’à Mèze, on donne du sens au mot entraide, comme en 2018, lors des terribles inondations qui avaient touchées l’Aude. Le président des Jaune et Noir se souvient : « Conques-sur-Orbiel était dans notre poule, et avait été très durement touché. Nous y étions partis sans réfléchir, avec vêtements et nourriture, car c’était normal de le faire. » Une main tendue saluée par le club audois, qui avait envoyé un ballon en bois en guise de remerciement éternel quelques semaines plus tard.
La solidarité comme fil conducteur, l’entraide dans l’ADN de ces présidents bénévoles au service de leurs clubs, mais aussi et plus globalement au service du rugby d’en bas. Comme quoi, le froid peut aussi réchauffer les liens entre Héraultais et Catalans. D’autant que pour la petite histoire, Jean-Louis David est le cousin de Jean-Pierre Parent, dirigeant historique de Prades, récemment disparu. Ce dernier était aussi bien connu dans le Conflent pour avoir tenu avec ses parents, l’épicerie du centre du village catalan (chère au Premier Ministre). Un homme qu’André Faliu a bien connu évidemment pour avoir été président lui-même de Prades entre 2015 et 2017, mais aussi et surtout, pour avoir été au collège, au lycée et en fac, avec Olivier, Lilian et Alexandra, les enfants de Jean-Pierre Parent. Le monde est petit parfois dit-on, et cette belle histoire confirme encore une fois que le rugby est une grande famille. Qu’est-ce qu’on l’aime ce rugby amateur !