Espoirs Nationaux : Graulhet champion de France 2024 face à Dijon

Mené durant 75 minutes, le Sporting Club Graulhétois a trouvé les ingrédients nécessaires pour battre le Stade Dijon Côte d’Or, et ainsi arracher le titre de Champion de France des Espoirs Nationaux 2024 (22-20)…

C’est dans une finale renversante que le SC Graulhet a battu le Stade Dijon Côte d’Or ce dimanche 26 mai à Cournon-d’Auvergne. Les Tarnais ont en effet attendu 75 minutes pour enfin prendre l’avantage. C’est finalement la botte de Daragnes sur la dernière pénalité qui a permis aux Graulhétois de soulever le bout de bois. Le seul essai inscrit par les Tarnais résulte d’un essai de pénalité, à l’heure de jeu, suite à une action d’anti-jeu dijonnaise sur la ligne de marque. Le réalisme graulhétois et l’indiscipline dijonnaise auront été les clés de cette finale indécise jusqu’au bout.

L’équipe dijonnaise a pourtant déroulé son rugby sur l’ensemble de la première mi-temps. Les Bourguignons ouvrant le score dès la 3^e minute de jeu avant d’enfoncer le clou à la 28^e avec un deuxième essai. Malgré leur domination, les hommes de Chenaud sont restés muets et incapables de marquer le moindre point en seconde période. Ils ont aussi été sanctionnés par deux cartons jaunes (35^e, 60^e).

La victoire au forceps, mais méritée pour le SC Graulhet lui offre un titre de champion de France des Espoirs Nationaux inenvisageable il y a encore un an, tant les résultats étaient décevants. Tout le travail effectué cette saison vient donc récompenser une saison sans faute.

L’incroyable triplé d’Antoine Magne, neveu d’Olivier…

S’appeler Magne, avec tout le poids de l’ancêtre et tout l’éventail de diminutifs à supporter, pourrait être un frein à une carrière. Antoine Magne malgré ses 21 ans et ses 1,98 m, supporte avec humour autant l’héritage que l’imagination parfois débordante de ses équipiers. Au point de prendre la tête de la rébellion sur le terrain et de la farandole des soirs de victoires. Et le natif d’aurillacois vient à coup sûr d’établir un extraordinaire record, inédit dans le monde du rugby. En effet, le 3ème ligne aile vient d’être sacré champion de France Espoirs, pour la troisième année consécutive, dans trois clubs différents.

En 2022, c’était avec les Espoirs d’Aurillac, l’an dernier en tant que capitaine de ceux de Pau, et avant-hier avec les jeunes de Graulhet. Trois boucliers, mais celui avec les Rouge et Noir a une saveur bien particulière : « Il a été le plus difficile des trois, mais l’équipe avait une grosse envie de conquérir ce bouclier. Je le dédie à ma famille et à tout ce groupe de copains qui a su aller jusqu’au bout cette saison. » Car, pour Antoine, la famille c’est quelque chose. Pour ses potes du Sporting aussi. La veille du match, l’encadrement de l’équipe avait préparé en séquence émotion, d’une heure, des clips de parents, de familles, de proches, encourageant parfois avec des mots forts, tous les joueurs.

Et là, Antoine a reçu le soutien de « tonton » Olivier : « J’ai pleuré. Comme tous mes coéquipiers à leur tour ». Dimanche, Antoine n’a pas lésiné sur l’engagement dans un collectif qui a relevé le défi et a enclenché la remontada de 14 points de retard à la mi-temps. Et il était forcément le plus heureux au moment ou Hugo Héral son capitaine a levé son premier bouclier et le troisième pour lui. Leader de touche et de 3ème mi-temps, Antoine Magne a confirmé qu’il serait toujours graulhétois la saison prochaine. Désormais porte-bonheur du club, il devient candidat pour un poste en équipe première.

(Source SCG )

Réactions

Hugo HÉRAL (Capitaine de Graulhet) : « Je suis très fier de tous les joueurs. Ça fait quatre ans que je suis en espoir, quatre ans qu’on galère et là cette année, c’est la récompense de toutes ces années de travail acharné. On savait qu’on pouvait le faire, on était obligé de la gagner ce soir. »
Claude GUIRAUD (Manager de Graulhet) : « On est parti de tellement bas avec cette équipe qui n’avait pas gagné un match depuis quatre ans. On a réussi cette année à créer un groupe formidable qui est allé chercher au plus profond de ses ressources pour pouvoir gagner cette rencontre alors même qu’on a été mené tout le match. Je trouve que c’est encore plus beau. C’est l’émotion qui nous a permis d’arracher cette victoire sur les dernières minutes. »
Rémi Poujade (co-entraîneur) : Nous savions que ça allait être dur. Dijon a craché son venin en début de match. Puis nous avons tenu plus le ballon en seconde mi-temps. La différence en mêlée a été d’un gros apport psychologique. Ce n’a pas été un match ni une victoire surprise. Elle est le reflet de toute une saison.
Romain Balayé (co-entraîneur) : Le cœur a tenu, le cœur y était. Nous avons rivalisé dans l’intensité. A la mi-temps les leaders ont pris la parole Le groupe n’a jamais douté. Les gars se sont transcendés en seconde mi-temps. Et puis ce public, notre public nous a énormément porté.
Léo Tournier (demi de mêlée Graulhet) : « On a tellement eu peur de sombrer. Nous étions largement dominés, et menés. Nous avons su réagir, revenir au score et gagner. C’est notre match référence de la saison, la victoire d’une équipe de potes, dont la plupart a connu les années de vaches maigres. On se devait de rétablir un certain équilibre. Car, constatons que même dans les moments difficiles, ce groupe n’a jamais cédé même devant l’adversité ».

Feuille de match

Dimanche 26 mai 2024 à Cournon-d’Auvergne (stade Michel Couturier), SC Graulhet – Stade Dijon Côte d’Or 22-20 (mi-temps : 9-20)

Arbitre : Joffrey Gauzins

SC Graulhet : 1 essai de pénalité (60), 1 transformation (60), 5 pénalités Gely (13, 18, 39, 45), Daragnes (75)

Stade Dijon Côte d’Or : 2 essais Gerbet (3), Antoine (27), 2 transformations Antoine (4, 27), 2 pénalités Antoine (9, 21)

Cartons jaunes : (34, 62) pour Dijon

SC Graulhet : Gau – Fontorbe, Johann, L’Orphelin, Berro – (o) Gely, (m) Marcelino – Loubet, Magne, Ayela – Rouzières, Héral (cap) – Hindi, Marotel, Bouchet

Stade Dijon Côte d’Or : Gerbet – Antoine, Patron, Dugied, Meunier – (o) Massot, (m) Nainville – Ognier, Premel, Chenaud (cap) – Miarini, Secret – Roland, Bouhassoune, Surena (source FFR.fr)