Pas de match de rugby sans eux. Aux réformes de la pyramide des compétitions et de l’accompagnement financier des clubs, vient logiquement s’ajouter celle du traitement des officiels de match (arbitres et représentants fédéraux). Les sommes engagées sont composées d’une partie indemnitaire, pour les arbitres principalement, et d’une partie de remboursement des frais engagés. « Auparavant, ce défraiement s’effectuait à l’issue du match avec la remise d’un chèque par le club hôte », pose Alexandre Martinez.
Premier problème, la personne qui a la signature du club doit être là, ce qui n’est pas toujours le cas. Ça pouvait se traduire par la signature d’un chèque en blanc, ce qui présentait quelques limites en termes de sécurité. Second problème, il arrive que le match ne se soit pas bien déroulé. Ça peut parfois être délicat de remettre un chèque à une personne avec laquelle on n’a pas partagé la vision de son rôle. Mais la motivation de cette réforme n’est pas là : « Il fallait simplifier le processus », tranche le Trésorier général de la FFR.
Inspirée de ce qui se fait déjà dans certaines Ligues, la FFR délestera désormais les clubs du processus administratif de ces défraiements. « Il faut bien mesurer ce que cela signifie, précise l’élu. Ce n’est pas un transfert de la charge financière des clubs, c’est la prise en charge du processus administratif par la Fédération, qui versera aux officiels le montant auquel ils prétendent. Tout ça est en train d’être automatisé et se fera de manière très mécanique. Les premiers versements devraient intervenir prochainement. Ensuite, le versement aura lieu en moyenne dix jours après le match. »
Une forme de solidarité…
Un autre volet de cette réforme est un niveau de contribution équivalent, identique pour l’ensemble des clubs d’une même compétition à ce financement des frais des officiels de match. « C’est une nouveauté, un forfait établi pour chaque compétition avec le même montant pour chaque club. Il est assez simple d’avoir une visibilité sur la saison. Tous ces clubs créent ainsi une forme de solidarité par rapport à la compétition dans laquelle ils sont engagés », relève Alexandre Martinez.
Là encore, un petit coup d’œil dans le rétro permet d’en percevoir les bénéfices. « Avant, les clubs étaient soumis au caractère aléatoire de la désignation des officiels de match, enchaîne-t-il. Selon les divisions, certains parcouraient plusieurs centaines de kilomètres pour assurer leur rôle. Si un club, au cours de la saison, avait plusieurs désignations avec défraiement important, il contribuait de manière plus conséquente que certains clubs. Il y avait une certaine iniquité liée à ce caractère aléatoire de désignation. »
La dimension RSE du projet
Ces désignations sont ainsi un vrai levier pour entrer dans cette réforme, comme la dimension RSE du projet, que doit assumer la DTNA avec de nouveaux paramètres. Grâce au système d’information automatisé, l’instance qui gère l’arbitrage recevra des éléments de tableau de bord qui lui permettront de se positionner à tout moment par rapport au niveau de consommation de l’enveloppe consacrée à chaque compétition et ainsi effectuer des ajustements éventuels. « C’était une réforme attendue, termine Alexandre Martinez. L’ancien fonctionnement pouvait plomber l’ambiance, créer des problèmes de sécurité. Et il y avait une volonté très forte de simplification. On ne veut pas pénaliser la trésorerie des officiels de match, qui avancent de l’argent quand ils se déplacent. Il s’agit de les rembourser au plus près de leurs dépenses. Je le répète, la charge financière reste aux clubs mais on leur enlève la charge administrative et l’ensemble des équipes inscrites dans une compétition contribueront pour le même montant au financement des frais des officiels de match. »