Chaque saison, la Coupe de la Fédération oppose les sélections des comités territoriaux constituées de joueurs évoluant dans les championnats de Divisions Fédérales. On recense pour la plupart des anciens professionnels et les meilleurs pensionnaires de 1ère Division Fédérale. Encore trop peu médiatisée, cette compétition opposera cette saison en finale la sélection territoriale Midi-Pyrénées à celle du comité de Côte Basque Landes. Cerise sur le gâteau, la finale se jouera en lever de rideau de celle du Top 14, ce dimanche 4 juin. Et le tout, en lever de rideau de la finale de Top 14, sur la pelouse du Stade de France. Cela représentera forcément quelque chose de particulier pour le staff et les joueurs. Témoignage de Christophe Deylaud, l’un des deux entraîneurs et Michel Pedurand, Chef de Délégation…
Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques jours de la Finale de la Coupe de la Fédération ?
Christophe Deylaud : L’état d’esprit, je crois qu’il est très simple. On a commencé cette compétition avec beaucoup d’humilité en essayant de faire abstraction du résultat dans un premier temps, mais avec une idée derrière la tête qui était celle d’essayer d’aller au bout. Donc aujourd’hui, à partir du moment où on est au bout, il n’y a qu’une issue possible : ramener le trophée chez nous ! Voilà tout simplement, je crois qu’on est prêts, déterminés et préparés. On a fait des matchs corrects en phase éliminatoire, et maintenant je crois que les dés sont jetés !
En face, la Côte Basque Landes sera un adversaire redoutable. Que savez-vous de cette équipe ?
C.D : Oui, effectivement, ils sont redoutables parce qu’ils se connaissent bien et parce qu’ils fonctionnent depuis des années ensemble. Néanmoins, je crois que nous avons aussi nos armes et par conséquent, nous n’allons pas nous occuper de notre adversaire. On va d’abord s’occuper de ce que nous sommes capables de faire parce que la mayonnaise a pris assez rapidement. On ne va pas se focaliser sur l’équipe en face mais plutôt sur notre propre contenu et notre détermination à réaliser un gros match au Stade de France.
Michel Pedurand : C’est notre bête noire ! Cette sélection nous a sortie de la compétition deux saisons consécutives au stade des quarts de finale lors des saisons 2013-2014 et 2014-2015. Par conséquent, nous aurons à cœur de mettre fin à cette série…
La qualification pour la finale a été obtenue, il y a quelques temps déjà (décembre dernier). Dans votre préparation, n’est-ce pas un handicap ?
C.D : C’est clair que c’est un handicap puisqu’au-delà de cette équipe et de la sélection on se retrouve dans une position où il y a des équipes qui sont encore qualifiées avec des joueurs qui ne peuvent pas toujours se libérer et être présents sur nos rassemblements. Mais c’est exactement la même problématique pour les Basques… C’est pour cela que je crois que ce n’est pas bien grave. Aujourd’hui quelque chose s’est passé dans le groupe et les automatismes vont revenir assez vite. Il nous faudra optimiser au maximum nos derniers entraînements pour être très performant sur cette finale.
10 ans après, la Sélection Midi-Pyrénées atteint à nouveau la finale de cette prestigieuse compétition. Est-ce que cela vous donne une motivation supplémentaire ?
C.D : « Franchement, je crois que non, en tout cas personnellement, peut-être parce que c’est ma première saison à la tête de cette équipe. Par contre, je peux vous dire que quand on m’a proposé de m’occuper de cette sélection, ce fut une grande fierté pour moi. Après, je suis tout à fait conscient que cela peut l’être pour le Comité et ses Dirigeants, et notamment ceux qui s’en occupent depuis des années (il regarde Michel Pedurand). Maintenant, si on ramène le trophée, bien sûr que ce sera quelque chose de fantastique. Après, quand on est un compétiteur dans l’âme, on veut gagner toutes les compétitions auxquelles on participe. On a la possibilité de ramener ce trophée. Cela fait 10 ans qu’on l’attend, il faut le dépoussiérer et le ramener chez nous à Toulouse ».
Et vos joueurs, à l’idée de fouler la pelouse du Stade de France en lever de rideau d’une finale de TOP 14 ?
C.D : « Le plus simple est de leur poser la question…Me concernant, je serai prêt à les conseiller là-dessus. Il ne faut pas qu’ils prennent une pression inutile. Cela reste un match de rugby sur un terrain de rugby. Il faudra se focaliser pendant 80 minutes sur les gars qu’on aura en face, avant de penser à soulever le trophée et à faire la fête. Il faudra d’abord concentrer nos efforts sur la façon d’aborder cette finale. Je vais surtout m’efforcer de les préparer du mieux possible, avec la petite expérience que j’ai… »
Pression supplémentaire, ce sera certainement la dernière finale de cette compétition (non reconduite la saison prochaine). Raison de plus pour ramener le bout de bois au Comité Midi-Pyrénées, non ?
C.D : « Voilà, vous avez tout dit ! Je crois qu’à partir du moment où c’est la dernière, et c’est d’ailleurs identique quand c’est la première, c’est important de la remporter parce qu’on se rappellera uniquement du premier et du dernier vainqueur de cette compétition. Avec ma propre expérience de joueur, j’ai pu vivre ces moments-là, puisque j’ai remporté la première Coupe d’Europe avec le Stade Toulousain et j’ai également disputé la dernière finale du Championnat de France au Parc des Princes. J’espère simplement que ça va nous sourire ».
M.P : « Personnellement, cette compétition me tenait particulièrement à cœur. C’était un véritable tremplin pour les joueurs retenus qui avaient ensuite la possibilité, pour certains, d’être sélectionnés en équipe de France Fédérale. Je trouve très dommageable qu’elle soit supprimée car elle représentait le fleuron du Rugby Amateur. Après, cela fait depuis 2008 que j’attends cette finale, c’est pourquoi, j’espère sincèrement qu’elle ne nous échappera pas ! ».
Propos recueillis par C. Bastié