Corse – La difficile mais belle histoire du CRAB XV – 1996, un nouveau club de rugby voit le jour, en Corse, porté par son fondateur, Fabrice Orsini. Au cœur du petit village de Lumio (moins de 1 200 habitants), au nord de l’Ile de Beauté, le club se développe bien, avec une école de rugby et un nombre de licenciés record. Mais en 2002, le club est contraint de migrer sur un terrain champêtre, entouré de brebis. La motivation en prend un coup, le nombre de licenciés et de bénévoles aussi, la promesse d’un nouveau stade reste illusoire, jusqu’à l’inévitable et regrettable mise en sommeil, en 2002. En 2017, la nouvelle équipe municipale, dont l’adjoint au maire n’est autre qu’un certain Fabrice Orsini, redonne un coup de fouet à cette histoire malheureuse, en installant un stade tout beau tout neuf : pelouse synthétique, éclairage, vestiaires, tout cela, à la disposition d’une équipe de rugby. Resté à trouver des dirigeants et surtout, des joueurs…
C’est bien connu, le malheur des uns fait le bonheur des autres. La mise en sommeil de Bastia XV, alors en fédérale 3, incite deux amis d’enfance issus du club, Lisandru Mariani et J-A. Mariani (aucun lien de parenté), de remonter le club de leur enfance. Le CRAB XV Renaissance (comprenez le Club Rugby Amateur de Balagne) n’allait pas tarder à voir le jour grâce à un noyau dur de copains de la région de Balagne, et d’anciens Bastiais donc.
Et le CRAB marche fort et droit dès ses premiers mois de réveil. De sa première année en 4ème série (invaincu et champion PACA) jusqu’au mois de mai dernier et un nouveau titre régional de 1ère série, ce ne sont pas moins de quatre montées, qui ont été actées, plus un 16ème de finale de championnat de France perdu de peu contre Tournay (11-17). Qu’importe, les Corses évolueront en ex-promotion honneur en septembre prochain, qui sera finalement la régionale 2.
Nicolas Martelli, 26 ans, centre qui jouait à Aubagne, mais originaire de Balagne, est devenu capitaine du CRAB. Il apprécie la situation mais reste conscient des efforts à fournir encore : « Nous avons honoré notre promesse faite en 2017 avec ce groupe d’amis qui avait commencé l’aventure : celle d’évoluer à un niveau correct. Nous avons vécu des moments incroyables, mais l’histoire n’est pas finie, nous voulons continuer à grandir et poursuivre notre épopée, et ce, malgré les difficultés. »
Car les difficultés se sont empilées depuis la renaissance. Celle, inévitable, de trouver des nouveaux joueurs, dirigeants et bénévoles. A tel point que les deux premières années se sont déroulées en auto-gestion sportive, ce qui n’empêche pas l’équipe de rester invaincue depuis quatre ans sur sa pelouse synthétique. Fabrice Orsini, lui, restant toujours à disposition pour aider, notamment pour le côté administratif.
Nicolas Martelli développe ces difficultés et lance un appel : « Le fait d’être sur une île et une région un peu isolée ne nous permet pas d’avoir un effectif aussi complet qu’une équipe du Continent. Ceci étant dit, nous avons toujours su nous battre pour rivaliser avec ces dernières. Les matchs à l’extérieur sont toujours plus compliqués, à cause des voyages en avion et en bus, qui nous obligent souvent à partir la veille. Mais l’amour de notre île et de notre village ainsi que les liens affectifs entre joueurs nous permettent d’obtenir de très bons résultats et nous défendrons cette identité quoi qu’il advienne. C’est pour cela que nous sommes constamment à la recherche de joueurs insulaires ou du continent désireux de tenter l’aventure. Je profite de cette mise en lumière, trop rare par chez nous, pour lancer un appel, pour recruter joueurs et même un coach, car le nôtre ne sera pas là à la rentrée prochaine. Notre souhait est simple, continuer à faire grandir le club, lui assurer un avenir pérenne, et se faire une place parmi les meilleures équipes de la région. »
L’appel est lancé (écrivez à [email protected]) pour ceux qui souhaiteraient rejoindre un groupe de copains qui vit aussi bien sur comme en dehors du terrain. On vous y promet une météo clémente, un décor superbe, et une bonne ambiance. Oui, le CRAB a bien l’intention de continuer à marcher droit…