Formé depuis son plus jeune âge à Saint-Girons, Clément Vergé n’a cessé de franchir les marches pas à pas. Il a bien grandi dans la maison verte et noire (jusqu’à 2.01m) au point d’intégrer l’équipe fanion de « Saint-Gi » à 18 ans, en fédérale 2. Le jeune lion vert s’est ainsi fait remarquer par une plus grande maison encore, rouge et noire. Le jeune homme, posé et d’un naturel calme, garde les pieds sur terre, mais continue à progresser.
Jusqu’à se faire une place chez les Espoirs du Stade Toulousain et remporter son premier titre de champion de France ! Convoqué avec les moins de 20 ans chez les Bleus (il est réserviste du Tournoi des 6 Nations qui débute ce weekend), l’ascension de Clément est linéaire. Mais ne comptez pas sur cet étudiant en biologie pour s’emballer.
RugbyAmateur : Clément, peux-tu déjà nous rappeler ton parcours rugbystique ?
Clément Vergé : J’ai commencé le rugby à Saint-Girons, dès l’âge de 5 ans. J’y ai fait toutes mes classes jusqu’à 17-18 ans, où j’ai signé une double licence Crabos avec le Stade Toulousain. J’y ai commencé les entraînements, tout en disputant mes premiers matchs séniors en fédérale 2.
Comment se sont passés les premiers contacts avec le Stade Toulousain ?
J’avais été remarqué par des entraîneurs lors de deux ou trois matchs, dont un contre Auch. J’ai été convoqué pour participer à des séances d’entraînements, qui se sont bien passées. J’ai été très bien accueilli ensuite, et me suis senti assez vite à l’aise.
Qu’est-ce qu’on se dit quand on arrive de Saint-Girons et que l’on débarque dans le club le plus titré de France ?
Tout semble très gros, très grand, surtout quand on vient d’un « petit » club. Mais on se dit aussi que maintenant qu’on y est, on va tout donner pour y rester, que rien n’est impossible, d’y aller étape par étape. Que c’est envisageable si on s’en donne les moyens.
Et te voilà, avec l’équipe des Espoirs, fraîchement champion de France. Que représente ce titre pour toi ?
Tout ! Je n’avais jamais gagné un titre avant celui-ci. C’était mon rêve d’en gagner un avec Saint-Girons, ça ne s’est pas fait. Là, je touche du bois avec les copains du Stade Toulousain, c’est un sentiment de grande joie et de fierté aussi. Ce titre vient récompenser une grosse saison aussi. Il représente tellement, il restera inoubliable forcément.
Vous aviez le sentiment d’avoir un groupe capable de réaliser une telle saison ?
Les coachs nous ont dit en début de championnat qu’on en avait le potentiel en tout cas. Mais qu’il fallait se construire, gagner les matchs, se sentir capable de battre tout le monde. Le groupe s’est forgé un mental, un état d’esprit au fur et à mesure des victoires, des entraînements. Un groupe de copains est né, ce qui consolidé nos performances sur le terrain, c’est certain.
Un ambiance et un état d’esprit que tu connaissais déjà à Saint-Girons, à peu de choses près…
Oui, c’est vrai, vivre ce genre d’aventure avec cette bande de copains, ça renvoie à de bons souvenirs avec « Saint-Gi ». L’envie d’être performant est la même aussi. La seule différence, mais de taille, c’est qu’il y a un moins de détente, et une certaine obligation de résultats chaque weekend.
Peux-tu nous raconter cette finale de l’intérieur ?
Virgile (Lacombe) nous a montrés notre parcours avant la finale, il nous a dit que ce serait vraiment dommage de ne pas le valider par un titre. On s’est bien préparés, confiants mais pas trop, conscients de nos forces, mais aussi de celles de Perpignan, qui a une grosse équipe, avec de belles individualités, et qui a aussi réalisé une très belle saison. Le fait de se savoir qualifiés pour les demies depuis plusieurs semaines, nous a permis de bien se préparer physiquement, histoire d’arriver à un pic de forme pou la demie et la finale.
On n’a pas joué comme prévu en première période, on aurait dû mieux sortir de notre camp, mais l’USAP nous posait beaucoup de problèmes. Je le répète, c’est une très belle équipe, bien organisée.
« S’accrocher et continuer à progresser… »
Qu’est-ce qui s’est dit à la mi-temps ?
On a parlé stratégie, notamment de porter un peu plus le ballon. Ce que l’on a réussi à faire, et à prendre le dessus physiquement aussi, à partir de l’heure de jeu. Ce qui a pesé dans la balance dans les derniers instants.
Champion de France au sein d’un groupe dans lequel tu vas rester durant 3 ans, déjà convoqué à plusieurs reprises avec l’équipe de France des Moins de 20 ans. Quels sont tes prochains objectifs désormais ?
Continuer à progresser, à enchaîner les matchs pour un jour, je l’espère, pouvoir faire une feuille de match avec les pros. C’est plus qu’un objectif aujourd’hui, c’est un rêve. Mais à 19 ans, qu’importe l’âge, quand on a le privilège d’être dans un grand club, qui donne sa chance aux jeunes, on l’a encore vu cette année, il faut aller au bout de ses rêves.
S’entraîner avec les pros est déjà une forme de récompense, on regarde et on écoute pour absorber tout ce que l’on peut. C’est ce qui m’est arrivé pendant l’Automn Cup, car il y avait beaucoup d’internationaux absents. Un vrai plaisir, indescriptible.
De par les obligations et les difficultés du poste, d’autant plus avec une telle concurrence, les frères Arnold, Tekori, Meafu, Flament… C’est quand même plus difficile de s’imposer en pro quand on joue seconde ligne, non ?
Oui peut-être, et c’est normal pour un tel club, mais regardez Thibaut Flament. Il a réussi à se faire une place dans l’effectif au milieu de tous ces grands joueurs. Je suis très content pour lui, car il est vraiment sympa, on s’entend très bien, il me conseille, m’a contacté avant notre finale. Vraiment, on se sent comme dans une famille : soutenu et capable de donner toujours plus. Il n’y a qu’à voir la présence des joueurs pro pour venir nous soutenir à Béziers. Chacun d’eux nous avait préparé une vidéo personnalisée avant la finale. C’est touchant et motivant.
Clément Vergé, futur deuxième ligne professionnel donc ?
(Sourire) Je bosse dur pour ça en tout cas. Il y a tout pour réussir dans ce club mythique. Devenir joueur professionnel au Stade Toulousain serait un rêve pour moi, je le redis. Le niveau, les structures, les entraîneurs, tout est fait pour vous mettre dans les meilleures dispositions. Je vais m’accrocher et continuer à progresser. La suite viendra naturellement si tout va bien. Sinon, je n’aurais aucun regret. Et je reviendrai sans doute du côté de Saint-Girons, qui reste mon autre famille quand même.