Une semaine après le décès de Quentin Fisset, jeune joueur de La Salvetat, qui avait succombé à un coup de couteau, un nouveau drame a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, à Saint-Lys. Christophe Cappellari, licencié à Sainte-Foy de Peyrolières et enfant de Saint-Lys a perdu la vie, lui aussi, suite à plusieurs coups de couteau…
Que les mots paraissent bien peu de choses parfois, trop légers ou trop lourds pour évoquer de tels drames. Les obsèques de Quentin Fisset ont eu lieu vendredi dernier, soulevant une grande vague de tristesse et d’indignation générale. A se dire que recevoir un coup de couteau, surtout pour un scooter renversé, était tellement stupide. A se dire « plus jamais ça ». Et pourtant, le soir même, un autre drame aussi insupportable allait avoir lieu. Les « grands » médias en ont fait l’écho depuis samedi matin, vous le savez tous. Celui d’un jeune homme, tué à coups de couteau, encore, lors d’une soirée dans un bar. Nous relevons qu’il s’agit de la mort d’un jeune joueur de rugby, encore…
Nous avons ainsi reçu plusieurs appels pour témoigner, pour faire entendre un cri de colère général. Alors on sort un peu de notre cadre habituel ici, mais il nous semble important de servir de relais pour celles et ceux qui sont touchés de près ou de loin. Mathieu Hénnault, tout d’abord, entraîneur-joueur de Sainte-Foy de Peyrolières :« C’était la dernière soirée de ce bar, dans lequel chacun d’entre nous avions des souvenirs très forts. Il venait d’être vendu, alors la famille du rugby des environs était présente pour dire au revoir à ce lieu qui a été notre QG, notre lieu d’après soirs de défaite ou de victoire. Se retrouver là pour la dernière, c’était une façon de rendre hommage à cet établissement historique pour nous tous. On était en comité restreint, entre joueurs.. Et puis il y avait ce groupe de jeunes aussi, un peu excités. L’un d’eux n’a pas accepté qu’on ne le serve plus en alcool, et il a été expulsé du bar. Comme ça arrive parfois. Sauf qu’il est revenu un peu plus tard, avec un couteau, et a poignardé Christophe. Tout s’est passé très vite. »
Christophe Cappellari est mortellement touché. Il servait derrière le bar pour aider sa compagne, gérante des lieux avec qui il allait se marier le mois prochain. Une information judiciaire a été ouverte hier soir, pour meurtre et tentative de meurtre. L’auteur présumé des coups de couteau a été présenté au juge d’instruction. Trois autres personnes étaient en garde en vue dans le même temps.
« On est resté au club house du club depuis samedi » nous a confié Mathieu Hennaut, « On ne savait pas quoi faire. On n’arrivait pas à dormir, on est tellement abasourdi, qu’on préfère rester ensemble. On va se retrouver chez le président cet après-midi (hier) pour voir ce que l’on peut faire. On veut absolument aider la famille de Christophe. On réfléchit à des idées pour récolter des fonds. On va commencer par déposer des urnes chez les commerçants du coin. »
Christophe avait fait toutes ses classes de rugby à Saint-Lys, et était apprécié de tous. Il avait rejoint Sainte-Foy de Peyrolières depuis quelques saisons, avec les copains. Il jouait à la mêlée mais aussi au centre, avec son frère cadet, Jérémy. Il venait de fêter son enterrement de vie de garçon le week-end dernier. Il allait se marier en juin.
Mathieu Hennault très ému, a tenu à rajouter : « J’ai d’abord envie de dire qu’il faut arrêter ça, cette violence gratuite, pour un scooter, pour une bouteille ou pour d’autres choses aussi bêtes. Ôter des vies et mettre des gens dans la souffrance de la sorte est insupportable. Des vies sont brisées pour toujours. Et puis, contrairement à ce que racontent certains médias qui s’empressent de faire des raccourcis, ce n’est pas une histoire d’alcool. Christophe était derrière le bar, à servir toute la soirée. Il n’avait pas bu. Le mec a eu le temps de réfléchir à son acte en rentrant chez lui avant de revenir au bar non ? Mais où va-t-on? »
Autre témoignage dans le milieu du rugby, celui de Florian Soncourt, licencié à La Saudrune, et qui a évolué sous les mêmes couleurs que Christophe à Saint-Lys pendant plusieurs saisons : « J’ai appris la terrible nouvelle samedi matin. Je crois que je ne réalise toujours pas. Je n’arrive pas à le croire. Je suis atterré, consterné, vraiment ». D’autant que le joueur nous a fait part d’une histoire qui s’est déroulée il y a trois semaines avec son club : « Après le tournoi de La Saudrune, on a fermé le club house le soir et avons voulu boire un coup en ville. Sur la route, un de nos joueurs, un pilier, a eu un accrochage avec un gars, pour un refus de priorité, mais sans gravité. Le gars est descendu de la voiture furieux, le ton est monté. Au final, il lui a sorti un couteau et a essayé de le planter. Mon pote a fini aux urgences, il venait d’être touché au dessus des pecs. Heureusement pour lui qu’il est épais, sinon, c’était le drame. Ca devient n’importe quoi ! Il faut que ça cesse ! »
Plusieurs initiatives sont en cours de discussion entre les présidents de Sainte-Foy et de Saint-Lys, notamment d’organiser un match aller-retour à la rentrée prochaine, en plus d’un loto, pour récolter des fonds et venir en aide aux proches de Christophe, mais aussi pour honorer son nom. En parallèle, deux marches blanches sont prévues pour honorer celui de Quentin.