Un grand homme s’en est allé ce mardi. L’homme du Leclerc à Rouffiac-Tolosan, grand chef d’entreprise et homme de caractère, fondateur du club de la Vallée du Girou, qu’il a présidé pendant trois décennies, est décédé des suites d’une longue maladie, à 75 ans…
C’est une personnalité du monde l’entreprise et du sport qui vient de nous quitter, dont la destinée restera liée à la réussite du centre commercial Leclerc Rouffiac-Tolosan et de la Vallée du Girou. Car oui, le rugby aura occupé une grande partie de sa vie. D’abord comme joueur, puis comme dirigeant. Avec ce club, Pechbonnieu, devenu entente du nord est toulousain, passé de l’élite régionale à l’élite nationale amateur, l’histoire s’est écrite sur de nombreuses années, avec comme dénominateur commun à sa vie d’entrepreneur, la passion et l’implication. Le nom de Mondon reste en haut de l’affiche. Grâce à Cyril au Leclerc Rouffiac, qui en a pris les commandes il y a dix ans, et à Franck, président actuel de l’EVG, ses deux fils, qui ont tous deux porté les couleurs du club. Alain Mondon restera aussi le co-fondateur de l’association à vocation humanitaire « Rugby du monde », et de l’association « Marie Louise », devenue fondation depuis, en faveur d’adultes atteints d’handicap lourd, comme l’était sa fille.
Homme engagé, sur tous les terrains possibles, M. Mondon va laisser un grand vide, assurément, mais tous ceux qui l’auront côtoyé garderont aussi l’image d’un personnage entier, généreux, humain et humaniste à la fois. La meute des Loups de la Vallée a le coeur lourd. Didier Herrerias, entraîneur de l’équipe fanion, lui-même ancien joueur du club, l’a bien connu. Il a eu la gentillesse de nous livrer son sentiment : « Difficile de témoigner sur la disparition d’un homme comme Alain Mondon, tellement de choses peuvent être dites. D’autres personnes auraient certainement plus de légitimité que moi pour parler de lui. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est un monument du club qui vient de partir, un président hors du commun, adulé ou détesté, Alain ne laissait personne indifférent. Quand vous arriviez dans ce club de la Vallée du Girou, vous étiez marqués au fer rouge par sa personnalité, son tempérament volcanique mais aussi et surtout, par son grand amour et sa grande générosité pour ce club, ses joueurs, au delà des terrains, dans la vie de tous les jours. C’était un homme qui parlait avec son cœur. Le volcan s’est éteint mardi. Repose en paix Monsieur Alain. »
RugbyAmateur.fr présente à la famille, aux amis et proches de M. Mondon, toutes ses plus sincères condoléances.
Les obsèques d’Alain Mondon se dérouleront à l’église du Sacré-Cœur de Bordeaux, mardi 19 mars, à 10 h 30.
En guise d’hommage, nous vous proposons de (re)lire une interview d’Alain Mondon, parue dans la Dépêche du Midi, en 2003, quelques heures après la montée du club en fédérale 3, résumant la vie et le caractère de M. Mondon…
M Mondon, comment le rugby est-il entré dans vos veines?
J’ai fait une carrière de joueur à Sainte-Foy-de-Peyrolières donc dans le rugby des villages et quand José Canillo a « remonté » la Vallée qui faisait suite à Pechbonnieu, il m’appela pour être éducateur de l’école de rugby. J’en ai alors découvert la substance avec Jean-Claude Baqué, Henri Corbarrieu étant président du comité départemental et Jules Balandrade, président du comité des Pyrénées. Mon épouse Yelda (un prénom slave) suivait elle aussi de près car la progéniture: Franck et Cyril jouèrent très vite avec la balle ovale.
La Vallée du Girou, qu’est-ce pour vous?
C’est tout simplement « mon » club depuis 1975 avec des gens magnifiques venus de tous horizons et cette montée je la dédie à tous dont les présidents précédents: José Canillo, bien sûr, mais surtout Raoul Delgado qui nous a quittés cette année, après une crise cardiaque.
On vous dit sanguin… mais le coeur sous la main?
C’est certainement vrai. J’ai du mal à fermer ma « gueule » mais je ne suis pas rancunier. Cela m’a-t-il servi ou desservi? Dans la vie, il faut savoir dire ce qu’on pense (réflexion: pas trop fort, tout de même!). Toutefois, j’oublie vite!
Le commerce est-il pour vous une nécessité vitale ou un épanouissement?
Un épanouissement sans aucun doute. On me l’enlève, je meurs. Il ressemble étrangement au rugby. Dans mon Leclerc, j’ai 220 salariés avec qui nous formons une équipe dans un contexte économique, comme la Vallée en constitue une dans le domaine sportif.
Comment est « le président » quelques poignées d’heures après la montée mais avant la finale?
Le croirez-vous: j’ai eu du mal à réaliser, surtout que nous avions encaissé face aux Andorrans, l’essai le plus rapide du monde du rugby: à peine une poignée de secondes. En fait, ce n’est que lundi dans l’avion qui me menait à Paris que j’ai réalisé.
Président de la Vallée mais aussi très impliqué dans « Rugby du Monde »?
Exact! Avec Serge Vartabédian, Dominique Laffont et Claude Spanghéro, nous avons voulu porter notre aide aux handicapés du rugby mais aussi aux clubs, aux régions (même très lointaines) qui découvrent ce sport. C’est une façon de rendre à ce jeu, ce qu’il m’a donné. Nous ne faisons pas ombrage à la « Fondation Ferrasse » à qui d’ailleurs il nous est arrivé de virer un chèque. Complémentaires en quelque sorte!
A votre écoute, on dirait que vous êtes un ardent défenseur du rugby amateur, arborant toutefois la cravatte du Stade toulousain. Antinomique, non?
Vrai, j’ai été élévé dans le rugby amateur où l’on sent un parfum particulier d’amitié. Mais le professionnalisme n’est pas antinomique. Il devrait simplement avoir les yeux de Chimène pour les petits qui sont ses pourvoyeurs. Quelques expériences ont ici ou là, été tentées. Il faut qu’elles s’étendent.
Comment voyez-vous maintenant, l’avenir?
D’abord, jouer et gagner la finale en visant haut: le titre de champion de France (pour les joueurs, alors que la montée était pour les dirigeants). Côté club, nous allons et dès aujourd’hui mercredi avec la réunion de bureau, tenter d’affiner nos structures dont l’école de rugby pour fournir une bonne assise à la pyramide. De plus, on ne monte pas en Fédérale 3 pour redescendre aussitôt. Visons maintenant la Fédérale 2. Certitude: quand la Vallée gagne, j’ai le sourire à Rouffiac. Il faut que nous gagnions pour que mes employés me voient souriant!
Toutes mes condoléances je l’ai connue à pechbonnieu mes parents avaient le café et mon père était au rugby avev monsieur Alain que de bons moments cordialement
C’etait un grand Monsieur j’ai eu l’occasion de partager des moments avec lui..inoubliables! Il etait très humain que c’est triste je pense très fort à sa famille…reposez en paix Monsieur…