Le mois d’avril coïncide avec les phases finales. Ce printemps tant attendu peut être aussi redouté par bon nombre de joueurs qui ont pris la décision, pas toujours évidente, d’arrêter le rugby, de ranger les crampons définitivement, sauf pour quelques occasions entre amis, ou en loisirs peut être. Cette « petite mort » est un passage douloureux, tous ceux qui sont passés par là le savent bien. Ce vide se fait ressentir surtout lors des premiers matchs de la saison… d’après. Mathieu Lemaître, troisième ligne reconnu, apprécié et respecté, a débuté le rugby à Viry Chatillon avant de venir dans le sud ouest, porter les couleurs de Villefranche de Lauragais, Balma, puis celles de La Vallée du Girou. A bientôt 36 ans, il a pris sa décision. Et l’a exprimé avec tellement de coeur, que nous souhaitions vous faire partager son émotion. On parie que vous serez touchés par ces quelques lignes…
« Dimanche, un jour spécial, et encore plus celui-ci. Le jour est venu de ranger définitivement ce costume qui m’anime depuis 25 saisons. D’aucuns appellent ça la petite mort. La mort ? C’est certes un peu fort, mais il y a de ça. Une nouvelle vie commence.
Fini les entraînements d’hiver sous la pluie, dans la boue que tu manquerais volontiers en inventant une panne de portail électrique. Fini les dimanches où tu te lèves plus tôt que la semaine pour faire 400 bornes dans un bus avec des fauteuils si serrés que tu ne rentres pas les genoux. Fini les préparations du mois d’août où les ballons sont là pour la déco. Fini les soirées aux urgences, les douches gelées de janvier, les douches bouillantes de fin mai. Surtout fini les repas du jeudi soir avec les copains. Fini les retours en boîte de nuit roulante, debout, torse nu – ou plus – au fond autour d’un verre – ou plus. Fini la boule au ventre qui t’empêche de dormir le samedi soir. Fini les bières au club house le dimanche soir, fini les avant-matches, les matches du mois de mai, fini les matches tambours et trompettes. Fini les huitièmes, les quarts, les demies, les finales, les boucliers. Fini les stages fin août où le groupe est moins responsable qu’une colo d’ados de 15 ans.
Comment résumer 25 ans en quelques mots ? Ces aventures humaines qui font d’un enfant, un homme, et qui permettent aux hommes de rester des enfants. Ces moments qui m’ont apporté jusqu’à une partie de ma famille. Ça fait quelques semaines que me hantent tous ces fantômes, des coaches aux dirigeants, en passant par les soigneurs et les petites mains qui lavent 50 maillots tous les week-ends, tous ces bénévoles qui gueulent quand tu perds tes chaussettes mais qui t’en donnent une paire en douce et qui ne laisseraient leur place pour rien au monde. Ce serait trop long de citer tout les noms mais je garde un souvenir de chacun à Viry, à Villefranche, à Balma et à la Vallée, de tous mes compagnons de combat, mes frères d’armes.
On connaît la musique mais si tu n’as jamais joué, comment veux-tu comprendre ?
Le temps est venu de me consacrer à ma famille, de voir les enfants grandir, de te rendre un peu, à toi qui endures mes absences depuis tant d’années. Une vie ne suffira jamais à effacer les sacrifices auxquels tu as consenti pour me laisser la repousser aussi longtemps, cette petite mort. Maintenant c’est grâce à toi que je n’ai plus peur du dimanche soir. »
Le mois d’avril coïncide avec les phases finales. Ce printemps tant attendu peut être aussi redouté par bon nombre de joueurs qui ont pris la décision, pas toujours évidente, d’arrêter le rugby, de ranger les crampons définitivement, sauf pour quelques occasions entre amis, ou en loisirs peut être. Cette « petite mort » est un passage douloureux, tous ceux qui sont passés par là le savent bien. Ce vide se fait ressentir surtout lors des premiers matchs de la saison… d’après. Mathieu Lemaître, troisième ligne reconnu, apprécié et respecté, a débuté le rugby à Viry Chatillon avant de venir dans le sud ouest, porter les couleurs de Villefranche de Lauragais, Balma, puis celles de La Vallée du Girou. A bientôt 36 ans, il a pris sa décision. Et l’a exprimé avec tellement de coeur, que nous souhaitions vous faire partager son émotion. On parie que vous serez touchés par ces quelques lignes…
« Dimanche, un jour spécial, et encore plus celui-ci. Le jour est venu de ranger définitivement ce costume qui m’anime depuis 25 saisons. D’aucuns appellent ça la petite mort. La mort ? C’est certes un peu fort, mais il y a de ça. Une nouvelle vie commence.
Fini les entraînements d’hiver sous la pluie, dans la boue que tu manquerais volontiers en inventant une panne de portail électrique. Fini les dimanches où tu te lèves plus tôt que la semaine pour faire 400 bornes dans un bus avec des fauteuils si serrés que tu ne rentres pas les genoux. Fini les préparations du mois d’août où les ballons sont là pour la déco. Fini les soirées aux urgences, les douches gelées de janvier, les douches bouillantes de fin mai. Surtout fini les repas du jeudi soir avec les copains. Fini les retours en boîte de nuit roulante, debout, torse nu – ou plus – au fond autour d’un verre – ou plus. Fini la boule au ventre qui t’empêche de dormir le samedi soir. Fini les bières au club house le dimanche soir, fini les avant-matches, les matches du mois de mai, fini les matches tambours et trompettes. Fini les huitièmes, les quarts, les demies, les finales, les boucliers. Fini les stages fin août où le groupe est moins responsable qu’une colo d’ados de 15 ans.
Comment résumer 25 ans en quelques mots ? Ces aventures humaines qui font d’un enfant, un homme, et qui permettent aux hommes de rester des enfants. Ces moments qui m’ont apporté jusqu’à une partie de ma famille. Ça fait quelques semaines que me hantent tous ces fantômes, des coaches aux dirigeants, en passant par les soigneurs et les petites mains qui lavent 50 maillots tous les week-ends, tous ces bénévoles qui gueulent quand tu perds tes chaussettes mais qui t’en donnent une paire en douce et qui ne laisseraient leur place pour rien au monde. Ce serait trop long de citer tout les noms mais je garde un souvenir de chacun à Viry, à Villefranche, à Balma et à la Vallée, de tous mes compagnons de combat, mes frères d’armes.
On connaît la musique mais si tu n’as jamais joué, comment veux-tu comprendre ?
Le temps est venu de me consacrer à ma famille, de voir les enfants grandir, de te rendre un peu, à toi qui endures mes absences depuis tant d’années. Une vie ne suffira jamais à effacer les sacrifices auxquels tu as consenti pour me laisser la repousser aussi longtemps, cette petite mort. Maintenant c’est grâce à toi que je n’ai plus peur du dimanche soir. »
BRAVO et dans ce message on lis la passion d’un sportif, la passion pour le rugby, la passion d’avoir eu la famille qui accepte ce qui n’est pas tjrs facile dans la vie d’un couple et plus dés qu’il y a des enfants. Bravo donc a Matthieu. en lieu et place de dire bonne saison, je dirais bonne récupération en vie familiale.
Salut Matthieu,
je t’ai connu, on t’appelait Two pac. J’ai raccroché il y a deux ans, dernière saison à Carmaux, une lampe de mineur comme trophée, c’est pas rien.
Juste te remercier pour ce très beau texte et que j’avais apprécié partager le vestiaire avec toi.
Clément